La droite allemande, sous la houlette d’Annegret Kramp-Karrenbauer, la présidente de la CDU, a démarré la campagne électorale des partis conservateurs pour les Européennes. À ses côtés la CSU de Markus Söder, qui présente en tête de liste du PPE, Manfred Weber, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, si son groupe arrivait en tête. De ce fait, il sera déterminant pour Bruxelles quel score feront les Chrétiens démocrates et la CSU. Il n’y aura pas de changement de cap, car ils craignent perdre encore plus d’électeurs au profit de l’AfD. On ne peut pas s’attendre à une embellie de l’idée européenne. Ils sont certes un pilier de l’UE, mais on aimerait bien qu’ils montrent plus de courage, qu’ils se dépassent afin de mettre enfin sur pied une Europe moins égoïste, où le bien social des habitants de l’Union serait prioritaire. Malheureusement les priorités nationales jouent encore un rôle de taille. Il en va avant tout des avantages politiques et financiers de l’Allemagne. Une des caractéristiques de la politique d’Angela Merkel, qui tiendra qu’une seule fois un meeting. Ne surtout pas indisposer le bailleur de fonds que sont ses compatriotes, leur faire entrevoir qu’ils pourront continuer à faire du beurre, sous sa houlette, tout au plus encore deux ans. Tout le contraire des vues d’Emmanuel Macron, qui a une vision de l’Europe bien plus courageuse, qui n’adhère pas aux thèses mi-figue, mi-raisin de la Chancelière. Il est regrettable que la République Fédérale soit aussi timorée, qu’elle se complaise dans une certaine médiocrité. Tout cela ne suscite guère d’enthousiasme. Le tout assorti d’un SPD affaibli, qui ne pourra pas imposer certaines de ses options, qui iraient en direction de Paris. Une fois de plus, il s’agira d’arrêter l’hémorragie de ce parti, qui de par sa nature est bien plus ouvert à l’idée européenne, que les nationalistes édulcorés de la CDU/CSU. Weiterlesen
Archiv des Autors: Pierre Mathias
Eurabe
Et voilà à nouveau de la provoque ! Cette fois-ci c’est une affiche de l’AfD, le parti de l’extrême-droite allemande, qui fait la une. Elle montre un tableau du peintre Jean-Léon Gérôme peint en 1866 montrant des barbus affublés de turbans examinant une esclave blanche : « Les Européens votent pour l’AfD » et « pour que l’Europe ne devienne pas l’Eurabe’ ». Ce tableau est basé au Clark Art Institute au Massachusetts. Olivier Meslay, son directeur a déclaré : « Nous condamnons fermement l’utilisation de ce tableau pour appuyer le positionnement politique de l’AfD et nous leur avons écrit pour leur demander d’arrêter ». Le tableau étant du domaine public, il a ajouté : « iI n’y a pas de droit d’auteur ou d’autorisation nous permettant d’exercer un contrôle sur la façon dont il est utilisé, autrement qu’en appelant l’AfD Berlin à faire preuve de correction ». Il ne fait aucun doute que la centrale du parti n’écoutera pas ce conseil. Je suis aussi peu sûr que les Allemands dans leur ensemble suivront l’avis de la CDU, qui dit par l’entremise de Serap Guler:« Non, les vrais Européens n’élisent pas des racistes. Les vrais Européens ne défendent pas l’Europe avec la peur et la haine ». Weiterlesen
Le grand oral
Cette fois-ci je veux m’atteler plutôt sur la forme que sur le contenu. J’ai suivi la conférence de presse d’Emmanuel Macron de Berlin et me suis dit que la France avait bien de la chance d’avoir des institutions politiques qui permettent au peuple de suivre de près ce qu’un gouvernement a l’intention de faire. En Allemagne personne ne prend le temps d’exposer les arrières-plans des décisions prises et à prendre. La Chancelière est restée les années, où elle était à la tête du pays vague. Elle ne s’est jamais soumise au grand oral de peur de s’exposer trop, de vaciller. Une attitude que je trouve personnellement négative. Je pense qu’il est du devoir de chaque élu d’exposer ce qui l’anime, de faire comprendre le pourquoi de son attitude. J’ai eu hier un sentiment de fierté que cela soit possible en France et que c’était un devoir apporté au peuple. Le président a été plus ou moins forcé par les Gilets Jaunes de sortir de son cocon, qui était semblable à celui d’Angela Merkel. C’était nécessaire après deux ans de mutisme. Peu importe qu’on l’aime ou non, il a fait son mea culpa, démontré qu’un chef d’État avait le droit à l’erreur. Que de l’avouer n’était en aucune manière une tare. J’ai déjà souvent écrit qu’il est impossible pour toutes personnes qu’elles qu’elles soient, se départissent de leur caractère. Il ne fallait pas s’attendre qu’Emmanuel Macron se vautre dans le déni. Non il maintiendra le cap, malgré la bourrasque dont il est la victime. Il a parlé de l’isolement que son poste lui confère. Qu’il soit, en tant que « timonier » sujet à d’acerbes critiques est du domaine de la normalité. Ce n’est pas la popularité qui compte, bien plus la suite dans les idées. Weiterlesen
Et si je jouais au prophète ?
Je ne sais pas exactement ce que le président de la république dira en fin d’après-midi lors de sa conférence de presse, mais je veux essayer de me l’imaginer. Afin d’arriver sans trop de mal en fin de quinquennat il sera obligé de changer de cap et de faire plus de social. Après le coup de fouet de 10 milliards qui on été débloqués au mois de décembre dernier, il devra aller plus loin. D’après les on-dits c’est une revendication majoritaire du grand débat, qui de ce fait ne peut pas être ignorée. Voilà une panel des mesures qu’il pourrait prendre : « Davantage de proportionnelle, un référendum d’initiative partagée plus accessible, un référendum d’initiative citoyenne facilité sur certains sujets locaux, une nouvelle assemblée de citoyens tirés au sort sur l’écologie, un nouvel acte de décentralisation, davantage de services publics de proximité et des mesures de pouvoir d’achat, notamment pour les retraités et les classes moyennes… » Ces mesures seront d’après le Nouvel Obs débattues ce soit. Dans leur ensemble elles marquent bien un renversement de direction. L’idée qu’en donnant plus d’oxygène à l’économie, il est possible d’atteindre plus de social dans le cadre des négociations paritaires, s’est avérée comme une fausse route. Les patrons ne feront pas d’eux-mêmes de concessions sans qu’il n’y ait pression venant de l’extérieur. L’État ne peut pas jouer dans de tels cas aux témoins. Il doit aussi mettre la main à la pâte. Le néolibéralisme social qu’il préconisait. est comme nous nous apercevons actuellement, un cul-de-sac. Même si c’est à contrecoeur, il sera obligé de mettre encore plus d’eau dans son vin. Mais cela ne peut pas se faire sans réformes au niveau politique. S’il veut donner plus de pouvoir décisionnel au peuple, il est obligé d’accepter qu’il y ait plus de proportionnelle. Cela reviendrait à dire que l’opposition, notamment celle d’extrême-droite, prenne du poids dans le domaine parlementaire. Weiterlesen
L’EI n’est pas mort !
Plus de 300 victimes lors des attentats qui ont eu lieu au Sri-Lanka le 21 avril. Ces attaques auraient pu être en partie évitées, s’il n’y avait pas eu une crise entre le président et le premier-ministre depuis 2018. Les services secrets avaient fait part aux autorités qu’un danger imminent devait être pris en compte. Une situation politique que les cellules de l’EI dans ce pays connaissaient parfaitement bien. Il faut s’attendre que ce type d’attaques prendra de plus en plus d’ampleur. Il est bien plus facile d’exercer de la violence dans des pays peu stables que dans des structures bien huilées, une vérité de la Palice. Une fois de plus ce seront les plus faibles qui seront la cible des fondamentalistes. Le carnage qui a eu lieu dans les églises et dans les hôtels du pays, démontre bien qui est l’ennemi. Par morts interposés, l’EI veut atteindre avant tout l’occident pas ses attaques meurtrières. Le Sri Lanka, qui a connu une guerre civile terrible jusqu’en 2008, est toujours soumis à de fortes tentations intérieures. L’appartenance ethnique et religieuse joue un grand rôle. 70 % de la population sont des bouddhistes, 13 % des hindouistes (les Tamoules), 10 % de musulmans inspirés par le wahhabisme financé par les pays du Golfe, et 7 % de chrétiens. Dans certaines de ces communautés le radicalisme est loin d’être éradiqué. Un terrain propice à des actions terroristes comme celles du 21 avril. Weiterlesen
Les religions politiquement néfastes !
Les Américains aimeraient selon 51 % des personnes interrogées, que les religions jouent un rôle plus important dans leur pays. Seules 18 % se sont déclarées contre. Pour le président Trump, un proche du mouvement évangélique, dont fait partie Mike Pence, le vice-président, de l’eau-bénite. Si ses adeptes religieux étaient intègres, ils devraient condamner son comportement, que cela soient les femmes ou ses affaire financières. Je me souviens encore parfaitement de l’interview que m’avait accordée le Cardinal Lustiger à Lourdes. J’avais tourné il y a quelques année un film sur la laïcité, où je lui accordais une place de choix. Il me dit concrètement qu’il refusait l’idée que l’État prélève les impôts ecclésiastiques comme c’est le cas en Allemagne. Il ne voulait en aucun cas que l’Église se rendent ainsi dépendante du pouvoir politique. Pour lui il était primordial qu’elle garde sa totale indépendance, pour qu’elle puisse exercer des critiques. Il ne prétendit pas qu’elle soit apolitique, au contraire, mais que si elle voulait convaincre les dirigeants sur tel ou tel thème, elle se devait d’être incorruptible. « Je ne serais pas catholique si l’État prélevait des impôts pour nous en France ! » Il était un fort partisan d’une église pauvre, proche des plus faibles, pouvant faire office d’avocat. L’avidité des ses coreligionnaires en Allemagne, mais aussi des Protestants, le mettait mal à l’aise. Pour souligner ses vues à ce sujet deux pensées. «Il ne faut pas confondre le statut des religions et le maintien de l’ordre public» (2004). Puis l’autre : «Vous voulez remplacer les prêtres par l’ordinateur? La vie chrétienne n’est pas un objet virtuel. Le Christ envoie ses apôtres partager à tous les hommes la vie de Dieu» (2000). Je ne peux que l’approuver. Pour moi le propre des religions est de nager à contre-courant, d’élever la voix lorsqu’il faut, mais de ne pas être mêlées à l’exécutif. Weiterlesen
Du guignol à la triste réalité !
Volodymyr Zelensky, le grand guignol de la politique ukrainienne, a été élus avec une majorité écrasante à la tête du pays. Peut-être parce ce que ce comédien jouait le président dans une série à la télévision, où il incarnait un homme bond, pas corrompu pour deux sous. Le peuple se trouve ainsi campé sur ses deux jambes dans le miroir des alouettes. Que le virtuel puisse avoir un tel ascendant me laisse pantois. Je ne peux guère m’imaginer que des gens puissent se laisser ainsi mener par le bout du nez ! Je ne veux pas prétendre ici que Volodymyr Zelensky n’ait pas la fibre d’un dirigeant, mais je trouve plus que suspect qu’un homme n’ayant jamais dévoilé vraiment ses intentions politiques puisse ainsi être propulsé à la tête d’un État. Cela est une démonstration éclatante dans quel état d’indigence politique se trouve ce pays, comme bien d’autres actuellement. On se fie à des prophètes qui en fait sont des démagogues, qui sont d’excellents manipulateurs. Tout cela est assez déconcertant, d’autant plus qu’il faut mettre en parallèle une élection comme celle de l’Ukraine avec les terribles évènements au Sri Lanka, qui ont fait aussi la une hier. Une journée de Pâques entachée par le sang. Le bilan d’explosions visant d’une part les chrétiens, de l’autre les touristes, ont provoqué la mort de 290 morts et de plus de 500 blessés. Un bilan terrible d’une guerre de religion ! Où est resté la tolérance des Bouddhistes ? Des personnes qui d’après leurs dires, ne feraient pas du mal à une mouche. Il ne suffit pas de dire, que les auteurs de ces crimes, n’ont rien de commun avec la philosophie de Bouddha. C’est probablement pas le cas, mais ce qui s’est passé hier est pour moi la démonstration qu’entre une philosophie que j’apprécie et la nature humaine, il y a un fossé des plus profonds. Weiterlesen
L’ignominie au programme
En ce jour de Pâques, j’aimerais plutôt brandir le rameau d’olivier, flirter avec la colombe de la paix, chercher des œufs au parc ou tout simplement reprendre mon souffle. Après l’incendie de Notre-Dame, qui a laissé chez moi des traces indélébiles, je veux croire à la solidarité de tout un peuple, qui a été déchiré plus qu’on aurait pu les supposer. J’aurais espéré que les Gilets Jaunes fassent une trêve. Il n’en a pas été question hier, lors de l’Acte 23 du mouvement. Même si il y eut moins de personnes dans la rue, que ce soit à Paris ou ailleurs, la violence et la haine furent à nouveau au rendez-vous. Suicidez-vous ont lancé certains manifestants aux forces de l’ordre. Comme je l’avais déjà écrit, 28 agents se sont donnés la mort depuis le début de l’année, tout dernièrement à Nancy et à Montpellier. Christophe Castener, le ministre de l’intérieur a twitter : « Honte à ceux qui se sont livrés à une telle ignominie ! Soutien total à nos forces mobilisées, et à leurs familles. L’immense majorité des Français sait ce qu’elle leur doit. „ Le maire de Nice, Christian Estrosi a pour sa part écrit : « Entendre « suicidez-vous » scandé contre les policiers est ignoble alors qu’on déplore 28 suicides de policiers nationaux depuis le 1er janvier. A cette situation dramatique pour nos forces de l’ordre s’ajoute l’abject de ces voyous. » De telles injectives rendent ce mouvement protestataire incrédule. Même si certains ont des raisons objectives d’être montés contre la police, il y a des limites à ne pas dépasser. Je me souviendrais toujours de la remarque d’un proviseur à un élève, lorsqu’il lui a dit : « Il y a des mots qui tuent ! » Se laisser aller ainsi à la haine, comme d’incendier des véhicules, lancer des pavés sur des hommes et des femmes chargés de faire respecter de l’ordre, n’est pas un signe de souveraineté. Et tout ceci entre compatriotes ! Vous me direz que cela n’a rien à voir avec un mouvement revendicatif. Que l’appartenance à une même société ne veut rien dire lorsqu’il s’agit de la lutte des classes. Weiterlesen