N’en déplaise à Madame de Staël, j’ai repris le titre de son ouvrage pour faire aujourd’hui un état des lieux en ce qui concerne l’influence de l’Allemagne au sein de l’UE. Il est évident que nous avons encore affaire au pays le plus riche de l’Union. Mais il y a aussi des signes évidents que nous sommes arrivés au terme de l’embellie. Les embargos provoqués contre la Chine, contre l’Iran et finalement contre l’UE par Donald Trump, se font sentir sur une économie entièrement axée sur les exportations, qu’est celle de la République Fédérale. Les USA traitent d’ailleurs Berlin, comme une nation sur le déclin, en quelque sorte comme un dominion. Il n’y a qu’à prendre la gifle infligée par le Secrétaire d’État Mike Pompeo il y a deux jours à la Chancelière, en renvoyant à très cours terme, quatre heures, un rendez-vous qu’il avait avec elle et son ministre des affaires étrangères. Il l’a traitée comme la dernière soubrette, lui marquant ainsi tout le dédain qu’avait son patron envers elle. Et elle ? Comme d’habitude elle n’a pas bronché de quoi attraper de l’urticaire. Ce fait démontre à quel point la situation de l’Allemagne s’est détériorée ces derniers temps dans le contexte international. Il ne peut plus être question de prépondérance, comme nous l’avons connue, lors de la crise grecque. Les USA sont en train de démonter cette nation en lui témoignant du mépris. Vient s’ajouter à tout cela le fin de règne d’Angela Merkel, qui occupe encore son poste gouvernemental, mais qui a largué sa position à la tête du parti. Weiterlesen
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Mi-figue, mi-raisin…
La droite allemande, sous la houlette d’Annegret Kramp-Karrenbauer, la présidente de la CDU, a démarré la campagne électorale des partis conservateurs pour les Européennes. À ses côtés la CSU de Markus Söder, qui présente en tête de liste du PPE, Manfred Weber, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, si son groupe arrivait en tête. De ce fait, il sera déterminant pour Bruxelles quel score feront les Chrétiens démocrates et la CSU. Il n’y aura pas de changement de cap, car ils craignent perdre encore plus d’électeurs au profit de l’AfD. On ne peut pas s’attendre à une embellie de l’idée européenne. Ils sont certes un pilier de l’UE, mais on aimerait bien qu’ils montrent plus de courage, qu’ils se dépassent afin de mettre enfin sur pied une Europe moins égoïste, où le bien social des habitants de l’Union serait prioritaire. Malheureusement les priorités nationales jouent encore un rôle de taille. Il en va avant tout des avantages politiques et financiers de l’Allemagne. Une des caractéristiques de la politique d’Angela Merkel, qui tiendra qu’une seule fois un meeting. Ne surtout pas indisposer le bailleur de fonds que sont ses compatriotes, leur faire entrevoir qu’ils pourront continuer à faire du beurre, sous sa houlette, tout au plus encore deux ans. Tout le contraire des vues d’Emmanuel Macron, qui a une vision de l’Europe bien plus courageuse, qui n’adhère pas aux thèses mi-figue, mi-raisin de la Chancelière. Il est regrettable que la République Fédérale soit aussi timorée, qu’elle se complaise dans une certaine médiocrité. Tout cela ne suscite guère d’enthousiasme. Le tout assorti d’un SPD affaibli, qui ne pourra pas imposer certaines de ses options, qui iraient en direction de Paris. Une fois de plus, il s’agira d’arrêter l’hémorragie de ce parti, qui de par sa nature est bien plus ouvert à l’idée européenne, que les nationalistes édulcorés de la CDU/CSU. Weiterlesen
L’Allemagne et les gilets jaunes
La nouvelle présidente de la CDU, Annegret Kramp-Karrenbauer, a exprimé son inquiétude au sujet du mouvement des gilets jaunes en France. Pas sans raison. Il y a aussi outre-Rhin un ras-le-bol en ce qui concerne l’action du gouvernement de la grande coalition et de Madame Merkel, qui ne manque pas un jour de faire remarquer d’une manière occulte, que son règne arrive à la fin. Elle ne s‘exprime pas verbalement, mais elle est plus figée que jamais et ne prend plus de risques. Une fois de plus elle a suivi l’exemple de certains de ses collègues et n’a pas su débrailler lorsqu’elle a été à l’apogée du pouvoir. Ce qui se passe actuellement ressemble bien à du réchauffé, pas à une relance. Dans la période que nous vivons actuellement une tare qui risque de jouer un mauvais tour à un peuple qui vire de plus en plus à droite. Comme en France, il y a de la récupération du fait des néofascistes. Annegret Kramp-Karrenbauer, comme femme placée plus à gauche que la chancelière, se rend bien compte que son parti est plus ou moins dans l’incapacité de récupérer tous ceux qui avaient votés pour lui et qui ont choisi aujourd’hui l’extrême-droite comme famille politique. Se rabattre sur la gauche démocratique ne lui servirait pas à grand-chose, car le SPD a tellement perdu de plumes, qu’il risque aux prochaines élections de disparaître de l’échiquier politique comme cela a été le cas du PS. Les Verts avec près de 21 % des électeurs ont le vent en poupe et se trouvent en pool-position. Sans parler de l’AfD, qui risque de glaner bien des voix lors des régionales dans les Länder de l’Est. Nous assistons au délabrement de ce qui a été depuis la guerre un gage de stabilité en Allemagne. La grogne est d’autant plus grande, que le système social est d’une injustice flagrante, bien pire qu’en France. En cas de perte de votre emploi vous risquez de vous retrouver le bec dans l’eau sans chance de pouvoir réémerger. Il n’est pas dans la tradition de ce pays, de se remettre en question. Weiterlesen
Fin de règne
Angela Merkel a jeté l’éponge en ce qui concerne le parti. Elle ne se représentera plus comme présidente du CDU après 18 ans de règne. Par contre elle compte rester Chancelière jusqu’à la fin de son mandat en 2021. Ce n’est pas évident ! Normalement les deux postes, en ce qui concerne les conservateurs, doivent être menés de pair. Il est à craindre que dans de telles conditions il y aurait de la tourmente, si un candidat de l’aile droite de cette formation réussit à prendre le pouvoir au congrès qui aura lieu du 6 au 8 décembre à Hambourg. Je ne peux guère m’imaginer que la grande coalition dans un tel cas puisse perdurer. Le SPD n’avalera pas n’importe quelle couleuvre. Il faudra continuer à s’attendre à des temps tourmentés en Allemagne. Pour l’instant deux candidats se sont déclarés prêts de se lancer dans le ring. Il s’agit de Annegret Kramp-Karrenbauer, la secrétaire générale, qui représente l’aile « social-démocrate du parti, et du ministre de la santé, Jens Spahn, un conservateur. La première nommée a le soutien d’Angela Merkel, le second a toujours été son adversaire acharné. Un troisième pourrait se pointer à l’horizon, c’est l’ancien chef du groupe parlementaire Friedrich Merz, qui est aujourd’hui un avocat d’affaires. Il avait été de son temps éjecté par la Chancelière et est également de droite. Donc le changement pourrait aussi être programmatique. D’un côté il y a le centre, incarné aujourd’hui par Angela Merkel, de l’autre la droite. Cette dernière a évité ainsi la fronde et a pris de court ses amis politiques. Il y a eu un ouf de soulagement dans les rangs de sa formation. Elle a pu pour l’instant désamorcer la bombe à retardement qui aurait pu sauter à Hambourg, elle a sauvé la face. Weiterlesen