La droite allemande, sous la houlette d’Annegret Kramp-Karrenbauer, la présidente de la CDU, a démarré la campagne électorale des partis conservateurs pour les Européennes. À ses côtés la CSU de Markus Söder, qui présente en tête de liste du PPE, Manfred Weber, qui brigue la succession de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne, si son groupe arrivait en tête. De ce fait, il sera déterminant pour Bruxelles quel score feront les Chrétiens démocrates et la CSU. Il n’y aura pas de changement de cap, car ils craignent perdre encore plus d’électeurs au profit de l’AfD. On ne peut pas s’attendre à une embellie de l’idée européenne. Ils sont certes un pilier de l’UE, mais on aimerait bien qu’ils montrent plus de courage, qu’ils se dépassent afin de mettre enfin sur pied une Europe moins égoïste, où le bien social des habitants de l’Union serait prioritaire. Malheureusement les priorités nationales jouent encore un rôle de taille. Il en va avant tout des avantages politiques et financiers de l’Allemagne. Une des caractéristiques de la politique d’Angela Merkel, qui tiendra qu’une seule fois un meeting. Ne surtout pas indisposer le bailleur de fonds que sont ses compatriotes, leur faire entrevoir qu’ils pourront continuer à faire du beurre, sous sa houlette, tout au plus encore deux ans. Tout le contraire des vues d’Emmanuel Macron, qui a une vision de l’Europe bien plus courageuse, qui n’adhère pas aux thèses mi-figue, mi-raisin de la Chancelière. Il est regrettable que la République Fédérale soit aussi timorée, qu’elle se complaise dans une certaine médiocrité. Tout cela ne suscite guère d’enthousiasme. Le tout assorti d’un SPD affaibli, qui ne pourra pas imposer certaines de ses options, qui iraient en direction de Paris. Une fois de plus, il s’agira d’arrêter l’hémorragie de ce parti, qui de par sa nature est bien plus ouvert à l’idée européenne, que les nationalistes édulcorés de la CDU/CSU.

Malgré mes réticences envers eux, je ne souhaite pas que les deux membres de la coalition gouvernementale immergent complètement, car cela avantagerait avant tout les revanchard de l’AfD. Mais tout cela ne peut pas être une option d’ouverture comme je le souhaiterais. Il est vrai que l’Allemagne a été ces dernières années la principale bénéficiaire de cette politique attentiste, qui favorisa avant tout le monde économique et financier. L’excédent des exportations l’a prouvé. Mais la conjoncture actuelle montre un fléchissement à la baisse qui pourrait bien causer de la casse, que ce soit outre-Rhin ou dans l’UE dans son ensemble. Il serait grand temps de pratiquer une politique plus courageuse, qui aurait avant tout pour but de raviver le marché intérieur de l’UE. Pour cela il faudrait lancer une grande campagne d’investissements, donner un coup de fouet aux PME, de garantir plus de pouvoir d’achat. On en est loin à Münster. Et c’est pourtant tout cela qui devrait être mis en marche, afin de contrer le sabordage de la politique commerciale pratiquée par Donald Trump, de s’affirmer par rapport à la Chine, qui avec sa nouvelle route de la soie, veut s’imposer en Europe. Tout cela est une réplique du passé, ce qui ne présage rien de bon pour l’UE. Finalement ce seraient les saboteurs de l’Europe qui en profiteraient, car toutes crises leur apportent de l’eau sur le moulin !

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/27/europeennes-la-droite-allemande-lance-sa-campagne-sans-angela-merkel_5455800_3210.html

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