Et voilà à nouveau de la provoque ! Cette fois-ci c’est une affiche de l’AfD, le parti de l’extrême-droite allemande, qui fait la une. Elle montre un tableau du peintre Jean-Léon Gérôme peint en 1866 montrant des barbus affublés de turbans examinant une esclave blanche : « Les Européens votent pour l’AfD » et « pour que l’Europe ne devienne pas l’Eurabe’ ». Ce tableau est basé au Clark Art Institute au Massachusetts. Olivier Meslay, son directeur a déclaré : « Nous condamnons fermement l’utilisation de ce tableau pour appuyer le positionnement politique de l’AfD et nous leur avons écrit pour leur demander d’arrêter ». Le tableau étant du domaine public, il a ajouté : « iI n’y a pas de droit d’auteur ou d’autorisation nous permettant d’exercer un contrôle sur la façon dont il est utilisé, autrement qu’en appelant l’AfD Berlin à faire preuve de correction ». Il ne fait aucun doute que la centrale du parti n’écoutera pas ce conseil. Je suis aussi peu sûr que les Allemands dans leur ensemble suivront l’avis de la CDU, qui dit par l’entremise de Serap Guler:« Non, les vrais Européens n’élisent pas des racistes. Les vrais Européens ne défendent pas l’Europe avec la peur et la haine ».
Voici pour les faits. Une fois de plus des arguments électoraux coups de poing pour les Européennes qui auront lieu en Allemagne le 26 mai. Un grand nombre de personnes, aussi des citoyens qui ne votent pas AfD, ont peur d’une « invasion musulmane », déclarent que beaucoup d’adeptes de l’Islam ne respectent pas les droits de l’homme, bafouent les femmes en leur imposant une docilité à tous crins. J’ai même entendu au sein du SPD de telles remarques ne faisant pas la différence entre les tendances islamistes et celles des modérés. Mais comment extirper de telles peurs des têtes de citoyens bien sous tous rapports , qui ont indéniablement un aspect raciste, car elles incluent l’exclusion comme moyen de défense? Par le biais du flux migratoire, pas que des enfants de chœur ont cherché refuge en Europe. Parmi les réfugiés il y a aussi des activistes de l’extrémisme religieux qui cherchent à déstabiliser notre société occidentale, la trouvant félonne. Il est évident que ces faits malheureusement objectifs sont du pain bénit pour l’AfD et ses acolytes ailleurs en Europe. Les concepteurs de la campagne jouent aussi sur les agressions sexuelles qui ont toujours à nouveau lieu contre des femmes « blanches ». Ils se réfèrent aux événements de Cologne de la Saint-Sylvestre 2018, où il y a eu harcèlement. Il est évidemment odieux d’utiliser de tels argument pour glaner des voix, mais il est de bonne guerre de reconnaître que de tels arguments leur sont servis sur un plateau d’argent. Il est difficile de convaincre le peuple de la médisance de tels arguments en faisant appel à la raison, car la peur est viscérale, émotive. C’est ce qui rend le combat contre le racisme si ardu. Depuis des années que je le pratique, je n’ai pas encore trouver de bonnes réponses. Dans ce cas bien précis il en va aussi de l’émancipation de la femme qui ne trouve pas l’aval de bien des Musulmans. Le slogan employé par l’AfD pourrait aussi trouver l’accord, sous-main bien sûr, de milieux dits progressistes, qui s’insurgent contre la situation des femmes islamiques. Que faire pour leur faire entendre raison ?
pm