Cette fois-ci je veux m’atteler plutôt sur la forme que sur le contenu. J’ai suivi la conférence de presse d’Emmanuel Macron de Berlin et me suis dit que la France avait bien de la chance d’avoir des institutions politiques qui permettent au peuple de suivre de près ce qu’un gouvernement a l’intention de faire. En Allemagne personne ne prend le temps d’exposer les arrières-plans des décisions prises et à prendre. La Chancelière est restée les années, où elle était à la tête du pays vague. Elle ne s’est jamais soumise au grand oral de peur de s’exposer trop, de vaciller. Une attitude que je trouve personnellement négative. Je pense qu’il est du devoir de chaque élu d’exposer ce qui l’anime, de faire comprendre le pourquoi de son attitude. J’ai eu hier un sentiment de fierté que cela soit possible en France et que c’était un devoir apporté au peuple. Le président a été plus ou moins forcé par les Gilets Jaunes de sortir de son cocon, qui était semblable à celui d’Angela Merkel. C’était nécessaire après deux ans de mutisme. Peu importe qu’on l’aime ou non, il a fait son mea culpa, démontré qu’un chef d’État avait le droit à l’erreur. Que de l’avouer n’était en aucune manière une tare. J’ai déjà souvent écrit qu’il est impossible pour toutes personnes qu’elles qu’elles soient, se départissent de leur caractère. Il ne fallait pas s’attendre qu’Emmanuel Macron se vautre dans le déni. Non il maintiendra le cap, malgré la bourrasque dont il est la victime. Il a parlé de l’isolement que son poste lui confère. Qu’il soit, en tant que « timonier » sujet à d’acerbes critiques est du domaine de la normalité. Ce n’est pas la popularité qui compte, bien plus la suite dans les idées.

C’est le rôle d’un président d’être le chef de cordée, d’aller vers le haut. Mais un chef de cordée sans corde n’aurait pas raison d’être. Il a bien indiqué que chaque alpiniste qui le suivait, avait son rôle à jouer. Que sans leur apport, l’escalade avait bien des chances de se terminer tragiquement, le rôle de chaque protagoniste étant de s’assurer et d’assurer les autres, aussi le chef de file. Emmanuel Macron a dévoilé des états d’âmes sans être en aucune manière opportuniste. Il ne voulait pas être de ceux, qui se plient à l’opinion générale afin de sauver sa peau, au contraire. Mais une chose qu’il ne pourra jamais faire, c’est de se dénier. Il restera toujours le mentor brillant, qui, pour ne pas se livrer, gardera toujours une carapace. Ce serait demander l’impossible. Je ne serais pour ma part pas heureux qu’il joue au caméléon. Je trouve bon qu’il ne se renie pas, tout en reconnaissant certaines erreurs. Pour un président il est allé très loin dans les détails, ce qui incomberait normalement au premier ministre. Mais je trouve ce changement de cap positif. Il démontre qu’un chef d’État n’est pas seulement un personnage emblématique, que son rôle est d’être à l’écoute des citoyens et de leurs apporter des réponses concrètes. Il a réussi, dans la mesure de ses moyens, cet exercice d’équilibriste et a à mon avis bien pris des notes des récriminations qui lui ont été adressées. J’ai salué que le dialogue entamé depuis le début de l’année se perpétuera. Ceci sans pour autant affaiblir le rôle des élus. Une démocratie participative qui pourrait être un modèle d’avenir. Pour la cinquième république qui est plutôt jacobine, une révolution.

pm

https://www.nouvelobs.com/politique/20190425.OBS12121/conference-de-presse-de-macron-3-heures-sur-une-chaise-de-l-elysee.html

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