En ce jour de Pâques, j’aimerais plutôt brandir le rameau d’olivier, flirter avec la colombe de la paix, chercher des œufs au parc ou tout simplement reprendre mon souffle. Après l’incendie de Notre-Dame, qui a laissé chez moi des traces indélébiles, je veux croire à la solidarité de tout un peuple, qui a été déchiré plus qu’on aurait pu les supposer. J’aurais espéré que les Gilets Jaunes fassent une trêve. Il n’en a pas été question hier, lors de l’Acte 23 du mouvement. Même si il y eut moins de personnes dans la rue, que ce soit à Paris ou ailleurs, la violence et la haine furent à nouveau au rendez-vous. Suicidez-vous ont lancé certains manifestants aux forces de l’ordre. Comme je l’avais déjà écrit, 28 agents se sont donnés la mort depuis le début de l’année, tout dernièrement à Nancy et à Montpellier. Christophe Castener, le ministre de l’intérieur a twitter : « Honte à ceux qui se sont livrés à une telle ignominie ! Soutien total à nos forces mobilisées, et à leurs familles. L’immense majorité des Français sait ce qu’elle leur doit. „ Le maire de Nice, Christian Estrosi a pour sa part écrit : « Entendre « suicidez-vous » scandé contre les policiers est ignoble alors qu’on déplore 28 suicides de policiers nationaux depuis le 1er janvier. A cette situation dramatique pour nos forces de l’ordre s’ajoute l’abject de ces voyous. » De telles injectives rendent ce mouvement protestataire incrédule. Même si certains ont des raisons objectives d’être montés contre la police, il y a des limites à ne pas dépasser. Je me souviendrais toujours de la remarque d’un proviseur à un élève, lorsqu’il lui a dit : « Il y a des mots qui tuent ! » Se laisser aller ainsi à la haine, comme d’incendier des véhicules, lancer des pavés sur des hommes et des femmes chargés de faire respecter de l’ordre, n’est pas un signe de souveraineté. Et tout ceci entre compatriotes ! Vous me direz que cela n’a rien à voir avec un mouvement revendicatif. Que l’appartenance à une même société ne veut rien dire lorsqu’il s’agit de la lutte des classes. Weiterlesen

France Telecom, aujourd’hui Orange, a connu une vague de suicides entre 2008 et 2009. Devant le tribunal devront être examinés 19 cas de mort, 12 tentatives de suicides et 8 dépressions dont un arrêt de travail. Selon la direction et les syndicats, 35 employés se sont donnés la mort. Il avait été question à l’époque d’un « dégraissage » de l’entreprise de 22.000 salariés et de 10.000 changements de métier. Je prends cette sinistre affaire comme point de départ de mes réflexions. Je pense qu’il est bien difficile de donner les raisons générales d’un suicide. Il y a souvent des prédispositions ou des tensions familiales qui sont souvent liées à l’amour, aux sentiments, à la solitude. Mais dans ce cas-là la multiplication des suicides en deux années laisse penser que les raisons majeures sont la situation au sein de la compagnie. Il ne faut pas oublier que 2008 était une année de crise économique internationale. De partout un lot considérable de mauvaises nouvelles faisaient la une des journaux, des infos à la radio et à la télévision. Une faillite une après l’autre dans le monde. L’intervention de l’État américain, par exemple, pour sauver la GM qui se trouvait au bord du précipice, a été un sacré coup de grisou. Un nombre de PME, à qui on avait d’un jour à l’autre raillé la marge de dépassement sur leurs comptes en-banque, ne purent survivre. Dans ce contexte, des employés de France Telecom croyant être menacés de chômage, supportèrent très mal la menace de débrayage, ce qui peut être une raison. Mais dans ce cas-là il y aurai dû avoir « une épidémie de suicides » dans d’autres grandes compagnies, ce qui n’a pas eu lieu. Donc nous devons nous trouver dans une situation de harcèlement psychologique. Weiterlesen