Liverpool a réussi l’impossible en battant 4 à 0 le FC Barcelone hier soir sur son terrain. L’équipe de Jürgen Klopp, l’entraîneur allemand, avait perdu le match allé à 3-0. Tout le monde avait été d’avis, qu’il serait impossible de retourner la situation, que l’équipe de Lionel Messie disputerait la finale de la ligue des champions. C’est ce que j’aime au foot, car rien n’est définitif jusqu’au coup de sifflet final. Il en est de même dans d’autres domaines de la vie. Je pense qu’un tel exemple devrait être pris en compte par les jeunes gens, les inciter à ne pas jeter l’éponge quelle que soit la situation. Mais ce n’est souvent pas le cas, car les adultes font tout pour les démotiver. Je trouve regrettable qu’il en soit ainsi dans notre société. C’est en partie dû à la pression exercée par les décideurs sur ce que je nommerais le commun des mortels. Ne pas avoir droit à l’erreur, ne pas avoir la possibilité de se régénérer, être taxé d’avance plus ou moins de raté. C’est ce qui se passe souvent dans les entreprises, comme le procès contre les anciens dirigeants de France Télécom dans l’affaire des suicides, le témoigne. Didier Lombard, l’ancien PDG, âgé de 77 ans fait à la barre la déclaration suivante : « Je veux dire le profond chagrin qui demeure et demeurera à tout jamais le mien pour ceux qui n’ont pas supporté la transformation imposée à l’entreprise dont le sauvetage puis le succès ne sont dus qu’au travail de chacune et de chacun d’entre eux. Notre maison était en péril en 2005 à cause de son surendettement, de l’agressivité de la concurrence et des évolutions technologiques extrêmement rapides. (…) A l’évidence, il est apparu que les mesures d’aide à la transformation n’étaient pas adaptées à l’égard de certains et je renouvelle aux victimes et à leurs familles l’expression de ma sincère et profonde tristesse de ce que cette situation ait pu involontairement contribuer à fragiliser certains d’entre eux au point qu’ils accomplissent un geste irrémédiable, ce qui m’est insupportable. » Weiterlesen

France Telecom, aujourd’hui Orange, a connu une vague de suicides entre 2008 et 2009. Devant le tribunal devront être examinés 19 cas de mort, 12 tentatives de suicides et 8 dépressions dont un arrêt de travail. Selon la direction et les syndicats, 35 employés se sont donnés la mort. Il avait été question à l’époque d’un « dégraissage » de l’entreprise de 22.000 salariés et de 10.000 changements de métier. Je prends cette sinistre affaire comme point de départ de mes réflexions. Je pense qu’il est bien difficile de donner les raisons générales d’un suicide. Il y a souvent des prédispositions ou des tensions familiales qui sont souvent liées à l’amour, aux sentiments, à la solitude. Mais dans ce cas-là la multiplication des suicides en deux années laisse penser que les raisons majeures sont la situation au sein de la compagnie. Il ne faut pas oublier que 2008 était une année de crise économique internationale. De partout un lot considérable de mauvaises nouvelles faisaient la une des journaux, des infos à la radio et à la télévision. Une faillite une après l’autre dans le monde. L’intervention de l’État américain, par exemple, pour sauver la GM qui se trouvait au bord du précipice, a été un sacré coup de grisou. Un nombre de PME, à qui on avait d’un jour à l’autre raillé la marge de dépassement sur leurs comptes en-banque, ne purent survivre. Dans ce contexte, des employés de France Telecom croyant être menacés de chômage, supportèrent très mal la menace de débrayage, ce qui peut être une raison. Mais dans ce cas-là il y aurai dû avoir « une épidémie de suicides » dans d’autres grandes compagnies, ce qui n’a pas eu lieu. Donc nous devons nous trouver dans une situation de harcèlement psychologique. Weiterlesen