C’est dans ma maison que je devrais me sentir le mieux, protégé contre les intempéries et les intrus, mais je le suis pas. Chaque citoyen européen a du mal à s’identifier avec l’UE, qu’il considère comme étant une entité montée de toute pièce. C’est à cela qu’il faut remédier, comme nous l’a fait remarquer Emmanuel Macron lors d’un discours tenu à Athènes. Mais pour qu’il y ait identité, il faudrait que Bruxelles se préoccupe vraiment des besoins des hommes et des femmes ainsi que de leurs enfants. Cela n’est pas le cas, tout au moins jusqu’à présent. Tant que l’Europe sociale ne sera pas vraiment mise sur les rails, il ne faut pas à s’attendre à de l’engouement. Le Président aimerait doter l’UE des moyens nécessaires pour vraiment prendre les problèmes qui nous préoccupent à bras-le-corps. Il propose de mettre en place un gouvernement européen, ayant son propre budget et devant rendre compte au parlement, dont les prérogatives seraient renforcées en conséquence. Ce serait une instance qui travaillerait main dans la main avec les gouvernements nationaux et qui aurait le devoir de coordonner les différentes politiques. Un tel projet donnerait à l’UE l’autonomie dont elle a besoin et la rendrait moins dépendante des décisions nationales. Ce qui est urgent lorsqu’on observe la montée du populisme. Mais il est évident que pour réussir ce pari audacieux, il faudra que les partis modérés luttent d’une manière plus efficace contre les méfaits de ceux qui veulent nous imposer l’arbitraire. Cela reviendrait à dire de mettre en marche une prise de conscience citoyenne du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est. Je prends cette occasion pour réitéré mes vœux en ce qui concerne nos relations avec la Russie. Je pense que toute évolution de l’Europe ne pourra pas se faire dans le climat que nous connaissons actuellement. Weiterlesen
Kategorie: Pierre´s Meinungen
Coup de force
Lorsqu’il s’agit de sécession, j’ai de la peine à l’accepter. Le parlement catalan a décidé d’appeler les citoyens aux urnes afin de pouvoir, après un oui de leur part, décréter l’indépendance. Tout cela s’est fait dans le tumulte. Un grand nombre de députés ont quitté l’hémicycle car ils étaient de l’avis que le débat se déroulait anti-démocratiquement. Le gouvernement espagnol rejette évidemment toutes initiatives de ce genre arguant qu’elles ne sont pas conforme à la constitution. Je pense que si la Catalogne faisait cavalier seul, ce serait une nouvelle défaite pour l’UE. Elle serait automatiquement plus membre de l’Union. Dans un tel cas il faudrait tout renégocier, ce que Madrid refuserait. Une telle initiative donnerait une dynamique d’effritement ce que je ne peux pas accepter. Il ne fait aucun doute que d’autres régions comme la Corse ou la Bretagne par exemple, essaieraient elles aussi de suivre une telle voie. Nous nous trouvons devant un problème de taille. Il faudrait refonder l’UE. Je vais essayer d’être un peu utopiste. Il est évident que le régionalisme gagne en ce moment du terrain. C’est une réponse à la mondialisation, qui bien trop souvent ne tient pas compte des besoins individuels, que ce soit dans les domaines sociaux ou écologiques. Les gens sont enclins de plus en plus à privilégier la proximité. Ils donnent la priorité à des produits provenant de la région. Ils sont avis que les problèmes qui nous touchent tous doivent être réglés à ce niveau, car ils tiennent compte des conditions locales. C’est évidemment un point de vue qu’on peut partager. Mais ils oublient le cloisonnement qui peut être étouffant. Il aboutit à un égoïsme généralisé qui paralyse la société. Il ne faut que prendre le Moyen-Âge comme exemple ou toute l’Europe était morcelée ce qui a aboutit à des conflits, à des guerres dévastatrices. Et pour ce rendre d’un point à l’autre, il fallait passer un grand nombre de frontières. Ce système a été la démonstration de l’immobilisme, car il était totalement axé sur soi-même. Weiterlesen
En marge !
C’est le ministre de la justice, Jeff Sessions, qui a annoncé la fin du programme DACA qui permettait à des enfants d’immigrés mineurs d’avoir un permis de séjour temporaire afin de pouvoir étudier et travailler. Ceci à condition d’avoir un casier judiciaire vierge. C’est Barak Obama, qui a en 2012 a instauré cette loi pour des raisons humanitaires. Beaucoup d’élus républicains voudraient garder le statut actuel. Il est loin d’être dit que cette initiative de chasser les « Dreamers » trouve une majorité dans les deux chambres du congrès. Donald Trump s’est bien gardé d’annoncer lui-même cette mesure inhumaine, car elle lui!brise le cœur ». Mais ce qui se passe là n’est pas seulement « un fait américain ». En Allemagne il y a aujourd’hui des cas similaires. Afin d’enrayer le flux migratoire, le gouvernement fédéral a décidé de faire la différence entre des pays dits sûrs et d’autres où les droits de l’homme sont bafoués, que ce soit par les autorités régnantes ou des mouvements insurrectionnels. Aussi étrange que cela puisse paraître, l’Afghanistan figure comme les pays du Maghreb, sur la liste des nations dites sûres. C’est évidemment une aberration. En ce qui concerne les pays de l’Europe de l’Est qui ne sont pas membres de l’UE, les cas sont plus délicats. Bien des Roms ont dû quitter leur patrie, car ils étaient soumis à une discrimination terrible. Ils étaient écartés définitivement de la vie publique et vivaient comme des parias. Beaucoup d’entre-eux se sont établis « sans papiers » en Allemagne. Depuis des décennies ils ont été pour ainsi dire tolérés. Beaucoup d’enfants sont nés au cours de cet exil, dicté par une situation inhumaine dans leurs régions d’origine. La plupart d’entre-eux ont été à l’école, ont pu faire un apprentissage ou aller à l’université. Depuis peu ces personnes, qui parlent couramment la langue de Goethe et qui sont parfaitement intégrées, sont forcées du jour au lendemain de quitter l’Allemagne. Weiterlesen
Le PS en contradiction
Qu’un parti en dérive, comme le PS, essaie par tous les moyens de redorer son blason, est légitime. En luttant contre la loi Pénicaud réglant le nouveau code du travail, il se met à porte-à-faux par rapport à ce qui a été décidé lors de l’ère Hollande. Ce qui l’a mené à sa perte est le fait qu’entre les idéaux et la réalité il a un fossé presque infranchissable. Je pense que toutes personnes sensées sont obligées de reconnaître que des réformes profondes sont indispensables. Je ne me suis pas rendu la vie facile en tant que syndicaliste d’admettre que plus de flexibilité est une nécessité absolue pour donner un coup de fouet à l’économie qui est toujours plongée dans la léthargie. Depuis le début du quinquennat socialiste, j’avais donné le conseil d’adapter les règles du monde du travail aux conditions actuelles, sans pour autant pousser les salariés dans la précarité. J’étais parfaitement conscient que certaines règles paralysaient la vie de l’entreprise, rendaient impossible les investissements indispensables pour qu’elles puissent prospérer. Mais en contrepartie j’ai réclamé dès le début qu’il y ait une participation effective du personnel à la destinée des entreprises. Il s’agissait à mes yeux de reconnecter les rapports, parfois plus que tendus, entre les travailleurs et les patrons. Tout en donnant à l’entreprise les moyens nécessaires de se développer, j’attendais de la part des chefs qu’ils prennent enfin compte de leurs collaborateurs, non pas en tant que négriers, mais comme des partenaires, qu’ils jettent du lest quant à leurs prérogatives et qu’ils leur donnent la possibilité de devenir actionnaires. Cela revient à dire, que les salariés devraient avoir leur place dans le conseil d’administration et financier de leurs entreprises, afin de participer à leur avenir. Weiterlesen
Harmonie
Cela aurait dû être un débat contradictoire, cela a été en fait une conférence de presse de la grande coalition. Je veux parler de la seule apparition commune des deux candidats à la chancellerie que sont Angela Merkel et Martin Schulz. Deux leaders qui ont tout fait pour ne pas s’égratigner. Il y a eu certes de la surenchère en ce qui concerne la Turquie, qui pour les deux n’est plus digne de devenir membre de l’UE. Cet exemple donne l’impression que les deux se renvoyaient la balle comme dans une partie de tennis. En les entendant l’impression prévalait qu’ils faisaient tout pour ne pas perturber l’harmonie qui règne entre eux. Pas de phrases assassines ! Cette performance m’incite à mettre en garde le peuple allemand contre ce que je nommerais les effets pervers du consensus. Il est évidemment nécessaire de l’appliquer en politique, mais après que chaque représentant de telle ou telle tendance ait défendu à corps et à cris ses propres postions. Il ne peut pas être une fin en soi, car dans ce cas-là il étouffe toutes propres opinions. C’est l’impression qui prévaut après ce qui aurait dû être une joute acerbe. Il en découle une certaine fadeur, qui paralyse en quelque sorte le débat d’idées. Ma grande crainte est que tout cela aboutisse sur un ras-le-bol en ce qui concerne la res publica. Cela pourrait découler sur un radicalisme qui pourrait devenir terriblement dangereux. Cela ne se déroulera pas le 24 septembre de cette année, mais qu’en sera-t-il dans quatre ans ? Il est tout à fait envisageable que les extrémistes prennent du poil de la bête. Même si la grande coalition a été couronnée d’un certain succès, je crains que nombre de citoyens émettent le souhait qu’il y ait un changement. Il est plus évident que jamais, que cela ne se déroulera pas dans de telles conditions. Weiterlesen
La peste brune
Ce vendredi a eu lieu à Prague le match de qualification à la coupe du monde en Russie entre l’équipe de la République Tchèque et celle d’Allemagne. Lors de la partie des slogans néonazis ont perturbé l’atmosphère, ce qui a été condamné sans aucune équivoque par les joueurs et la fédération allemande de football. Cela les a profondément choqué que des compatriotes se comportent ainsi, au point qu’ils ont rejoint les vestiaires sans saluer les supporteurs comme il est de coutume. Je suis meurtri par cette nouvelle mais pas étonné. Mon engagement politique depuis des décennies se base sur la lutte antifasciste. Je vois un grand danger que les spectres du passé réapparaissent. En Allemagne, l’AfD, le parti conservateur de droite, qui se dit être à des années lumières des thèses nazies, est en fait noyauté par les extrémistes et représente un grand danger – probablement pas pour les élections fédérales de cette année – mais pour l’avenir. En ce 3 septembre aura lieu le seul débat entre Angela Merkel et Martin Schulz à la télévision. Sans aucun doute ce thème sera débattu, mais probablement pas comme je le souhaiterais. Il faudrait que les grands partis démocratiques, que ce soit en Allemagne ou ailleurs dans le monde, se resserrent afin d’éradiquer la peste brune. Qu’ils se disent que leurs grands adversaires sont les nazis. Tout d’abord il faudrait analyser ce qui pousse bon nombre de citoyens à brandir des drapeaux avec la croix gammée, tout au moins mentalement. Je pense que c’est avant tout la peur de perdre leur identité, l’insécurité que beaucoup ressentent comme une menace personnelle. Il est évident que la démocratie qui demande à chacun un engagement individuel, ne peut pas par sa nature donner des réponses toutes faites. Elle est complexe, souvent contradictoire dans ses réponses. Weiterlesen
Divorce à la Turque !
Avec l’arrestation de deux ressortissants allemands hier à l’aéroport de Antalya, les relations diplomatiques entre la Turquie et l’Allemagne ont encore reçu un coup de boutoir. Le nombre des détenus de la République Fédérale s’élève maintenant à 12. Les raisons de cette action inamicale n’ont pas été évoquées. Angela Merkel ainsi que Martin Schulz condamnent au plus point les méthodes arbitraires de Recep Tayyip Erdoğan qui a fait arrêter 50.000 personnes et limogé 140.000 fonctionnaires. L’instauration d’une dictature, c’en est une, n’est pas de leur goût et pour cause. Comme retour de bâton, le président turc a appelé les germano-turcs a ne pas voter pour le CDU-CSU, pour le SPD et pour les Verts. Il s’est ainsi immiscé dans les affaires intérieures d’un tiers-pays. Tout cela sur fond démographique. Il ne faut pas oublier qu’en Allemagne vivent près de 3 millions de personnes d’origine turque, ce qui ne facilite pas les choses. Normalement les diatribes injurieuses d’Erdoğan devraient aboutir à une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, mais dans le contexte actuel se serait suicidaire. Le gouvernement allemand ne peut que faire obstruction en refusant d’instaurer une union douanière, ce qu’il a fait. Mais les sanctions ne peuvent qu’être relatives, car Ankara met Berlin sous pression en détenant d’une manière injuste ses ressortissants, dont le journaliste germano-turc Deniz Yücel. Ce qui se passe actuellement est quasiment insupportable. Le bras de fer entre le président et la chancelière ne pourra qu’aboutir à une situation de non-retour. On ne sait pas ce qui a piqué Erdoğan à aller aussi loin, mais une chose est certaine, il risque gros. La Turquie, si elle continue ainsi, risque d’être isolée par rapport à l’Europe. Dans de telles conditions la question se pose, s’il ne vaut pas mieux qu’elle soit bannie de l’OTAN, où elle n’a plus rien à faire. Je trouve impérativement nécessaire que l’UE fasse pression sur les autres membres de l’Alliance Atlantique. Non, je n’écris pas cela sous le coup de la colère, mais je pense qu’un comportement diplomatique devrait avoir ses limites. Il n’y a pas de raisons de se soumettre à un autocrate, qui n’a comme seul but la destruction, l’injure, la soumission. Weiterlesen
Sans un sou !
Près de 20% des étudiants en France vivent dans la précarité. Lorsqu’on sait que le coût de la vie augmente de 2,09%, la baisse de 5,00 euros par mois de l’allocation personnalisée au logement représente pour eux plus qu’on pourrait l’imaginer. Je ne vais pas vous donner d’autres chiffres, vous pouvez les avoir en cliquant sur le site consacré à ce sujet par le Nouvel Observateur. Je vais plutôt me pencher sur l’aspect politique et sociologique d’une telle situation. Quand on sait que les étudiants sont notre capital, on est en droit de se demander si une telle situation est acceptable ? Comment avoir la tête libre pour prendre part à des cours et à des séminaires, passer des examens ? Je pense que cet état de fait coûte plus cher à l’État que de donner une aide financière plus efficace aux jeunes. Il ne faut pas s’étonner que les échecs soient plus fréquents et que dans de tels cas le temps des études se rallonge. Ce sont de telles considérations qui ont mené en l’Allemagne à la mise-en-place du Bafög. C’est un crédit accordé par la collectivité aux étudiants pour le temps des études. Un prêt sans intérêts qui devra être ensuite remboursé. Donc pas de cadeau ! Puis il y a en France une autre observation : Par le système des concours le temps passer à étudier se rallonge en conséquence. Dans le cadre de mes connaissances, je connais des jeunes qui ont été forcés d’en passer plusieurs avant d’être admis dans une école. Cela concernait dans le cas que je vous cite des métiers de la santé. Il était question d’une part d’une jeune fille qui voulait devenir infirmière, de l’autre pour une formation de physiothérapeute. Une procédure qui a pris parfois deux à trois ans. J’ai rencontré en Allemagne des jeunes thérapeutes français qui avaient pris le parti de faire leur formation dans ce pays, car les modalités y sont bien plus simples. Avec un bac il est possible de commencer rapidement à se former. Ils l’ont fait malgré les difficultés linguistiques. Avec le système du master, le temps des études universitaires s’est réduit. Il se résume en deux étapes. Weiterlesen