C’est le ministre de la justice, Jeff Sessions, qui a annoncé la fin du programme DACA qui permettait à des enfants d’immigrés mineurs d’avoir un permis de séjour temporaire afin de pouvoir étudier et travailler. Ceci à condition d’avoir un casier judiciaire vierge. C’est Barak Obama, qui a en 2012 a instauré cette loi pour des raisons humanitaires. Beaucoup d’élus républicains voudraient garder le statut actuel. Il est loin d’être dit que cette initiative de chasser les « Dreamers » trouve une majorité dans les deux chambres du congrès. Donald Trump s’est bien gardé d’annoncer lui-même cette mesure inhumaine, car elle lui!brise le cœur ». Mais ce qui se passe là n’est pas seulement « un fait américain ». En Allemagne il y a aujourd’hui des cas similaires. Afin d’enrayer le flux migratoire, le gouvernement fédéral a décidé de faire la différence entre des pays dits sûrs et d’autres où les droits de l’homme sont bafoués, que ce soit par les autorités régnantes ou des mouvements insurrectionnels. Aussi étrange que cela puisse paraître, l’Afghanistan figure comme les pays du Maghreb, sur la liste des nations dites sûres. C’est évidemment une aberration. En ce qui concerne les pays de l’Europe de l’Est qui ne sont pas membres de l’UE, les cas sont plus délicats. Bien des Roms ont dû quitter leur patrie, car ils étaient soumis à une discrimination terrible. Ils étaient écartés définitivement de la vie publique et vivaient comme des parias. Beaucoup d’entre-eux se sont établis « sans papiers » en Allemagne. Depuis des décennies ils ont été pour ainsi dire tolérés. Beaucoup d’enfants sont nés au cours de cet exil, dicté par une situation inhumaine dans leurs régions d’origine. La plupart d’entre-eux ont été à l’école, ont pu faire un apprentissage ou aller à l’université. Depuis peu ces personnes, qui parlent couramment la langue de Goethe et qui sont parfaitement intégrées, sont forcées du jour au lendemain de quitter l’Allemagne.

C’est un situation qui n’est pas conforme à certaines chartes internationales. Il n’est pas rare, que leurs camarades d’école ou de travail s’y opposent. Il y a pas mal de manifestations condamnant cette pratique, que je trouve scandaleuse. Je la trouve d’autant plus néfaste du fait que la chancelière la défend, comme cela a été le cas au cours du débat télévisé entre elle et Martin Schulz dimanche dernier. Bien sûr elle veut éviter à tout prix des injustices. Il serait pour elle nécessaire de trancher cas par cas. Pour les autorités chargées des expulsions, une telle déclaration ne vaut pas grand chose, tant que la loi n’ait pas été modifiée dans ce sens. Je connais certains cas, où des jeunes ont dû partir sans pouvoir mener à terme leur formation. Pour un pays si riche que la République Fédérale c’est une honte. Comme il s’agit avant tout de tziganes, beaucoup de citoyens – biens sous tous rapports – ferment les yeux. Pour eux ils sont encore toujours des voleurs et des personnes ne méritant pas d’être traitées comme des êtres humains. Cette pratique est d’autant plus douloureuse qu’elle se pratique dans un pays, où des Roms ont été poursuivis, parqués dans des camps de concentration avant d’être exterminés. Au nom de l’histoire de telles expulsions ne devraient pas arriver !

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/09/05/donald-trump-se-defausse-sur-le-congres-a-propos-du-sort-des-jeunes-sans-papiers_5181451_3222.html

Pierre Mathias

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