Près de 20% des étudiants en France vivent dans la précarité. Lorsqu’on sait que le coût de la vie augmente de 2,09%, la baisse de 5,00 euros par mois de l’allocation personnalisée au logement représente pour eux plus qu’on pourrait l’imaginer. Je ne vais pas vous donner d’autres chiffres, vous pouvez les avoir en cliquant sur le site consacré à ce sujet par le Nouvel Observateur. Je vais plutôt me pencher sur l’aspect politique et sociologique d’une telle situation. Quand on sait que les étudiants sont notre capital, on est en droit de se demander si une telle situation est acceptable ? Comment avoir la tête libre pour prendre part à des cours et à des séminaires, passer des examens ? Je pense que cet état de fait coûte plus cher à l’État que de donner une aide financière plus efficace aux jeunes. Il ne faut pas s’étonner que les échecs soient plus fréquents et que dans de tels cas le temps des études se rallonge. Ce sont de telles considérations qui ont mené en l’Allemagne à la mise-en-place du Bafög. C’est un crédit accordé par la collectivité aux étudiants pour le temps des études. Un prêt sans intérêts qui devra être ensuite remboursé. Donc pas de cadeau ! Puis il y a en France une autre observation : Par le système des concours le temps passer à étudier se rallonge en conséquence. Dans le cadre de mes connaissances, je connais des jeunes qui ont été forcés d’en passer plusieurs avant d’être admis dans une école. Cela concernait dans le cas que je vous cite des métiers de la santé. Il était question d’une part d’une jeune fille qui voulait devenir infirmière, de l’autre pour une formation de physiothérapeute. Une procédure qui a pris parfois deux à trois ans. J’ai rencontré en Allemagne des jeunes thérapeutes français qui avaient pris le parti de faire leur formation dans ce pays, car les modalités y sont bien plus simples. Avec un bac il est possible de commencer rapidement à se former. Ils l’ont fait malgré les difficultés linguistiques. Avec le système du master, le temps des études universitaires s’est réduit. Il se résume en deux étapes.

En principe on peut quitter l’université en étant bachelier, mais d’un avis général cette formation ne correspond pas aux exigences de bon nombre d’entreprises. Il avait été question de donner la possibilité à de nombreux jeunes d’entrer dans la vie professionnelle en ayant ce diplôme. Il s’est avéré que cela n’était qu’un vœux pieu dans un grand nombre de cas. Une rallonge de deux ans pour obtenir le master est aujourd’hui la règle. Et lorsqu’on sait, malgré les papiers nécessaires, quelles difficultés ont les étudiants de trouver un emploi, il y a de quoi se poser des questions. Lorsque l’économie boom, il est plus facile de trouver des jobs pendant le temps des études. En France cela n’est pas une évidence. Mais ne nous leurrons pas, chaque étudiant qui exerce un travail parallèlement, a plus de mal à répondre aux exigences qu’on réclame de lui, ce qui en fin de compte coûte plus d’argent à la collectivité. Il devrait être dans notre intérêt que le maximum de jeunes réussissent dans les délais nécessaires. En Allemagne il existe aussi le système de l’étudiant d’entreprise. L’intéressé a un emploi, parallèlement son employeur lui donne les moyens de passer son bachelor et son master. Un système assez répandu, qui donne aux jeunes plus de sûreté. Il n’est pas soumis à la précarité et est assuré d’avoir un emploi après la fin des ses études ce qui est pour lui une assurance-vie.

pm

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/08/31/precarite-pres-de-20-des-etudiants-vivent-en-dessous-du-seuil-de-pauvrete_5178834_4355770.html

Pierre Mathias

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