Avec l’arrestation de deux ressortissants allemands hier à l’aéroport de Antalya, les relations diplomatiques entre la Turquie et l’Allemagne ont encore reçu un coup de boutoir. Le nombre des détenus de la République Fédérale s’élève maintenant à 12. Les raisons de cette action inamicale n’ont pas été évoquées. Angela Merkel ainsi que Martin Schulz condamnent au plus point les méthodes arbitraires de Recep Tayyip Erdoğan qui a fait arrêter 50.000 personnes et limogé 140.000 fonctionnaires. L’instauration d’une dictature, c’en est une, n’est pas de leur goût et pour cause. Comme retour de bâton, le président turc a appelé les germano-turcs a ne pas voter pour le CDU-CSU, pour le SPD et pour les Verts. Il s’est ainsi immiscé dans les affaires intérieures d’un tiers-pays. Tout cela sur fond démographique. Il ne faut pas oublier qu’en Allemagne vivent près de 3 millions de personnes d’origine turque, ce qui ne facilite pas les choses. Normalement les diatribes injurieuses d’Erdoğan devraient aboutir à une rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, mais dans le contexte actuel se serait suicidaire. Le gouvernement allemand ne peut que faire obstruction en refusant d’instaurer une union douanière, ce qu’il a fait. Mais les sanctions ne peuvent qu’être relatives, car Ankara met Berlin sous pression en détenant d’une manière injuste ses ressortissants, dont le journaliste germano-turc Deniz Yücel. Ce qui se passe actuellement est quasiment insupportable. Le bras de fer entre le président et la chancelière ne pourra qu’aboutir à une situation de non-retour. On ne sait pas ce qui a piqué Erdoğan à aller aussi loin, mais une chose est certaine, il risque gros. La Turquie, si elle continue ainsi, risque d’être isolée par rapport à l’Europe. Dans de telles conditions la question se pose, s’il ne vaut pas mieux qu’elle soit bannie de l’OTAN, où elle n’a plus rien à faire. Je trouve impérativement nécessaire que l’UE fasse pression sur les autres membres de l’Alliance Atlantique. Non, je n’écris pas cela sous le coup de la colère, mais je pense qu’un comportement diplomatique devrait avoir ses limites. Il n’y a pas de raisons de se soumettre à un autocrate, qui n’a comme seul but la destruction, l’injure, la soumission.

Vouloir à tout prix ménager de tels personnages, n’est pas toujours la bonne recette comme l’avaient prouvé les accords de Munich en 1938, où l’Angleterre et la France s’étaient mis à plat-ventre devant le tout puissant Adolf Hitler. Je sais, il y a en Turquie une forte opposition. Elle est de près de 50%. Parmi elle les Kurdes qui sont de plus en plus considérés comme les juifs sous le 3ème Reich. Je ne pense pas qu’une politique de compromis avec le régime actuel puisse aider les opposants. Vouloir faire entendre raison à un personnage imbu de lui-même est une illusion. Je ne sais pas ce que feront les ressortissants turcs habitant en République Fédérale. 80% d’entre-eux sont des partisans du gouvernement turc actuel. Pour l’instant le calme règne mais il suffit d’une étincelle pour que le tout s’enflamme. Une chose est certaine, l’Allemagne ne pourra pas se permettre d’accepter qu’une cinquième colonne agisse en son sein et sabote l’ordre établi. Ceux qui agiraient dans ce sens devraient être ramenés à la frontière. Je ne souhaite pas qu’on en arrive là, mais ceci est une mise-en-garde !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/09/01/berlin-denonce-l-arrestation-pour-des-raisons-politiques-de-deux-allemands-en-turquie_5179851_3214.html

Pierre Mathias

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