Par pudeur je ne parlerai pas d’un nazi israélien, mais on en n’est pas loin. Je veux parler de Avigdor Lieberman, le nouveau ministre de la défense. Il s’est fait une gloire en fustigeant les palestiniens de tous les maux. Une diatribe raciste des plus nauséabondes. Et que fait Benjamin Nétanyahou ? Il lui donne ses lettres de noblesses ainsi qu’à Sofa Landver, chargé de l’intégration et ami politique de cette tête de béton. Le premier ministre ne remarque-t-.il pas qu’il confère à son pays un aspect digne des chemises brunes ? C’est absolument irresponsable lorsqu’on pense aux six millions de victimes du régime hitlérien. Ceux qui ont fini leur périple sur terre dans les chambres à gaz, l’ont été par le fait qu’on les considérait comme de la vermine. Il y a trop de personnes en Israël qui traitent leurs voisins arabes et musulmans de même. Lorsqu’on a des grands-parents qui sont morts dans un camp de concentration, une dérive telle que celle-là fait mal. Ma position a toujours été claire. Je soutiens les aspirations des palestiniens à avoir une terre à eux, tout autant que celles des israéliens de disposer d’un pays. Mais je refuse l’aspect idéologique, raciste et intolérant des dirigeants de Jérusalem. À mes yeux il ne pouvait rien arriver de pire. Je ne verrais pas pour quelle raison je n’élèverais pas ma voix en ce qui concerne l’extrême-droite au sein d’un peuple, qui par son histoire devrait propager au contraire la solidarité à l’encontre de ceux qui sont spoliés. Il ne sert à rien de lutter contre des hordes de crânes rasés, si on agit au sein de son propre pays ainsi. Tous arguments deviennent dérisoires avec des personnages comme Avigdor Lieberman. Une fois de plus les citoyens dans leur majorité, sont aveugles. Ne remarquent-ils pas qu’ils scient l’arbre à sa base, qu’ils se désavouent complètement ? Weiterlesen
Archiv des Autors: Pierre Mathias
Verdun
Il faut être allé à Verdun pour se rendre vraiment compte ce qui s’y est passé. J’ai tourné il y a bien des années un film à proximité des tranchées. Aujourd’hui c’est presque partout un bois. Lorsqu’on marche dans les fourrés, c’est comme si on foulait les cadavres des innombrables morts. Il y a encore un grand nombre de squelettes. Lorsque j’y étais, j’ai eu l’occasion d’interviewer un des derniers poilus encore vivant. On l’écoutant je me suis rendu compte à quel point cette guerre des tranchées était une absurdité. Des centaines de milliers de victimes pour rien ! La ligne de front n’a pour ainsi dire pas bougé. Aussi politiquement un désastre ! Hier Angela Merkel et François Hollande ont commémoré le centième anniversaire de la bataille de Verdun. Les deux leaders ont repris à cette occasion le thème de l’Europe et se sont déclarés être de chauds partisans de l’intégration et ceci dans un contexte où le nationalisme, provoqué par les populistes, semble jouer un rôle de plus en plus important. Ils ont appelé les dirigeants à la raison. Ils sont conscients qu’il faut évoluer de plus en plus, si ont veut sauvegarder la paix. Il est démontré par l’histoire à quel points les événements peuvent prendre leur dynamique et créer des conflits entre les peuples du continent. Cela a été le cas de la première mondiale, provoquée par l’attentat de Sarajevo. À leurs yeux il est grand temps de crever l’abcès. Cela ne peut que se passer que si on réinvente l’UE. Ce n’est pas en gérant plus ou moins bien le train-train quotidien qu’on gagnera les foules. Au contraire. Les méfaits de la bureaucratie ont démontré il est possible de s’enliser. À peu de semaines du Brexit il y a de quoi être inquiet. Ce n’est pas en jouant à court terme la carte du volontarisme qu’on pourra gagner les citoyens à rester européens. Les anglais n’ont à mon avis pas mesuré les conséquences que cela pourrait avoir. Verdun en est le résultat néfaste. Weiterlesen
Espagne for ever?
La finale de la Ligue des champions a eu lieu hier soir au stade de San Siro à Milan. Comme il était à prévoir le Real de Madrid l’a gagné malgré l’équipe adverse de l’Atlético, qui, il faut le reconnaître, a bien joué. Ce n’est que le tir au buts qui a pu départager les deux équipes madrilènes. Un succès de taille pour Zinédine Zindane qui entraîne l’équipe depuis le mois de janvier de cette année. Il a su redonner à son onze une cohésion et un esprit de camaraderie qui lui faisait cruellement défaut. Il l’a bien mérité. Mais malgré cela, je trouve le succès d’une telle équipe parfois exaspérant. Les Espagnoles, contrairement à leur état de santé économique et politique, domine de loin le continent. Pour moi l’occasion de me poser quelques questions. Karl Marx a dit que la religion était l’opium du peuple. Ce n’est plus le cas sous nos latitudes. Elle a été remplacée par le foot, qui semble être un baume efficace pour faire oublier le marasme, dans lequel se trouve plongé une nation. Il fait office de planche de salut bien qu’il soit terriblement volatil. C’est humain et inquiétant à la fois que le succès de deux équipes, comme cela a été le cas hier, puisse à ce point masquer la réalité. Bien en est, car si ce n’était pas le cas, il y aurait de quoi avoir des insomnies. Le taux de chômage des jeunes est encore terriblement haut. Toute une génération semble être perdue, car elle n’a plus les moyens de se lancer avec certaines chances dans l’avenir. Il en résulte un grand marasme qui plonge bien des familles, non seulement dans la précarité, aussi dans la dépression. Ce qui se passe dans les grands clubs, où l’argent ne semble jouer aucun rôle, tient du cynisme. C’est la démonstration flagrante que des valeurs comme le travail ne jouent aucun rôle. Des sommes gigantesques passent d’une main à l’autre afin de doter les équipes de joueurs hors-pairs. Le contraste est nauséabond lorsqu’on est conscient de ce qui se passe au sein du peuple espagnol. Weiterlesen
La tentation d’un brexit
Malgré une certaine hésitation, la classe politique anglaise semble être dans sa majorité pour le maintien de Grande-Bretagne dans l’UE. Cela ne veut pas dire grand chose, car ce vote sera dicté par des émotions et la nostalgie d’un temps révolu. Celui où le pays avait l’impression de dominer le monde. Comme le démontre l’Autriche, les relents du passé existent toujours. Dans ce cas-là c’était la monarchie dominatrice des Habsbourg qui régnait sur une bonne partie de l’Europe. Passer d’une grande puissance à une république alpine, cela n’est pas du goût de tout le monde. La poussée de l’extrême-droite résulte aussi de ce malaise. Que cela soit le brexit ou la montée vertigineuse du FPÖ, les électeurs voudraient revenir en arrière. Une tendance dangereuse qui risque de mener l’UE à son déchirement. C’est-là où le pragmatisme est défaillant. Le peuple agit viscéralement au lieu de se poser des questions réalistes sur son état des lieux. C’est la raison pour laquelle il est permis de craindre, que les anglais se déclarent dans leur ensemble pour un départ dans l’inconnu. Les syndicats ont beau dire que dans un tel cas de figure bon nombre d’emplois passeraient à la trappe, il n’est pas dit que cela suffise pour convaincre les récalcitrants à changer d’attitude. L’esprit de clocher est souvent plus fort que la logique. L’idée idyllique qu’il soit aujourd’hui possible de vivre enfermé dans un espace hyper-nationaliste est une illusion. Mais malgré ce constat, les européens se dirigent malheureusement dans une telle direction. Comment l’expliquer psychologiquement ? Lorsqu’il y a un mal-être, il est plus facile de chercher les responsables à l’extérieur au lieu de se remettre en question. Cet état est particulièrement visible au Royaume-Uni qui a galvaudé au cours des années une grande partie de son industrie, et ceci pour se soumettre à la merci de la City. Weiterlesen
CGT du livre, la honte !
Le syndicat du livre de la CGT s’est désavoué lui-même en empêchant la publication des grands quotidiens de la presse. Seule l’Humanité était en mesure de faire tourner ses rotatives hier, parce qu’elle s’est pliée aux exigences du syndicat d’imprimer une déclaration de Philippe Martinez, concernant la loi du travail. Les organes ont refusé de se soumettre à un tel chantage, prétendant qu’il remettait en question la liberté de la presse. En tant qu’ancien militant syndical d’une organisation appelée à soutenir les journalistes, je m’élève d’une manière catégorique contre de tels agissements. Si une telle contrainte était venue du côté des patrons, je peux parfaitement m’imaginer, ce que cela aurait pu donner. Avec raison la CGT aurait fustigé une telle action en la traitant de censure. Ce qui s’est passé est un déni complet de notre raison d’être. Qui d’autre qu’un syndicat peut fustiger une telle restriction de notre liberté d’expression ? Ce sont les valeurs mêmes de la République qui sont bafouées. Je ne peux pas m’empêcher d’y trouver un relent de totalitarisme. Lorsqu’on sait comme les médias ont été traités sous le communisme, c’est un premier pas qui va dans une telle direction. Il ne se passe pas un jour sans répressions en ce qui concerne les journalistes. Ils sont soumis de plus en plus à des règles restrictives et faute de s’y plier, ils vont tout droit en prison, s’ils ne sont pas tués préalablement. Je citerais pour exemple la Turquie, la Hongrie, la Pologne et évidemment la Russie de Poutine. Un syndicat qui dit représenter l’ouverture et qui de surcroît à le devoir de soutenir des collègues en difficultés, ne peut pas agir de la sorte, peu importe le but recherché par une grève. Le mouvement inspiré entre autres par la CGT a perdu à mes yeux toute légitimité morale en faisant un tel chantage. Je ne sais pas quel démon l’a incité à agir ainsi. Ce qui s’est passé hier, est digne de la RDA et des autres démocraties populaires. Weiterlesen
Fracture à gauche ?
François Hollande ne veut pas passer pour un homme ayant cédé à la pression de la rue. C’est la raison pour laquelle il est à prévoir qu’il ne fera pas de compromis en ce qui concerne la loi El Khomri. S’il veut passer dans l’histoire comme un homme courageux, il ne peut pas agir autrement. Il est évident que cette attitude, aussi compréhensible soit-elle, divise la gauche, notamment à l’Assemblée nationale. Le groupe parlementaire du parti socialiste risque de se désintégrer. Ceci, une année avant l’échéance présidentielle, est du poison. C’est la raison pour laquelle les partisans de Martine Aubry restent étrangement clames. Comme on le sait, ils ont bien des réticences à accepter un texte qui pour eux est un coup de poignard concernant les salariés et les ouvriers. Mais si la maire de Lille frondait, elle risquerait de démonter encore plus le Président. Elle ne le fera pas voulant ainsi éviter que Manuel Valls prenne encore plus les rennes entre ses mains. Pour la gauche du parti cela serait pire. D’où son attentisme. La loi va passer au Sénat, où la majorité est de droite. Il est à prévoir qu’il y aura des amendements qui pourront dénaturer le texte actuel. Ce sera à la chambre des députés de reprendre le flambeau. Quoiqu’il arrive nous nous trouvons dans une logique d’autodestruction. Je ne suis pas enclin de critiquer un projet de loi, qui dans sa nature est essentielle pour le pays. Gouverner ne consiste pas à avaler toutes les couleuvres qui se trouve sur le chemin. Au contraire. Il faut être en mesure de nager contre le courant, si c’est dans l’intérêt de la France. C’est ce qui se passe actuellement. Une réforme profonde des conditions de travail est nécessaire afin de faire redémarrer l’économie. Il est difficile pour les salariés de comprendre une telle démarche. Leur dire qu’il faut se sacrifier n’est pas une mesure bien populaire, au contraire. Mais tout passera par là. Weiterlesen
La France prise en otage
Qu’on me comprenne bien, je suis un vieux syndicaliste et je ne peux pas admettre ce qui se passe maintenant. La CGT n’y va pas par quatre chemins. Avec l’occupation des raffineries de pétrole et des centrales nucléaires, elle veut forcer le gouvernement à céder en ce qui concerne la loi du travail. Contrairement aux autres organisations salariales, elle veut obtenir le retrait pur et simple de ce projet de loi. La CGT semble être complètement insensible en ce qui concerne la situation sur le marché du travail. Elle sait bien qu’en agissant de la sorte elle cause un tort considérable à l’économie. Ne recherche-t-elle pas à redorer son blason aux dépends des plus pauvres. N’est-ce pas une gifle pour les chômeurs ? Les syndicats qui ont négocié jusqu’à présent ont obtenu des amendements. Ils ont prouvé qu’il était parfaitement possible de discuter! Ces dernières années cela n’allait pas trop bien du côté des syndicats. J’ai l’impression que la CGT espère ainsi se donner un air de jeunesse. Elle ignore complètement l’intérêt général qui constituerait de revoir complètement toute la législation du travail. Elle n’est plus d’actualité dans le contexte général. Ce qui se passe maintenant coûtera cher à la gauche et en particulier aux syndicats. Il n’y a qu’à revoir ce qui s’est passé à l’avènement de Madame Tatscher. Par un agissement radical, elle a réussi à abattre les organisation syndicale. Ce risque est omniprésent à l’heure où j’écris cet article. Il ne fait pas doutes que ces actions pousseront bien de citoyen à aller voter Le Pen. Il se passe le même phénomène qu’à l’époque de Weimar. La gauche, dans une période où il était primordial de s’entendre, rua dans ses propres rancards, rendant ainsi possible l’avènement d’Adolf Hitler. Je sais qu’avec des si, ils serait possible de mettre Paris en bouteille. Toute passivité de notre côté, laisse la place libre aux populistes. Weiterlesen
Démocratie de justesse
Alexander Van der Bellen l’emporte d’une très courte tête. Il est le nouveau président de l’Autriche. Ce sera donc un vert indépendant qui aura la lourde tâche de réconcilier un peuple divisé en deux camps. Norbert Hofer, le candidat du FPÖ, le parti xénophobe, a reconnu sa défaite. Mais un arrière-goût très amer restera. Près de la moitié de la population n’a pas hésité à plébisciter un mouvement d’extrême-droite, où pas mal de nostalgiques du 3ême Reich y trouvent leur refuge. C’est un triomphe qui laissera des traces indélébiles. Ceci d’autant plus que partout en Europe de telles tendances sont perceptibles. Le fascisme retrouve-t-il ainsi sa légitimité ? On serait enclin de le croire. La question qui se pose maintenant est de savoir comment agir contre une telle montée brune ? Ce n’est probablement pas en isolant de tels mouvements, qu’il sera possible d’être efficace. Le devoir des partis démocratiques, sera de présenter des programmes courageux, de partir en croisade contre le déclin social d’une partie des peuples. De trouver des leaders pouvant enthousiasmer les foules. Il est impératif de s’exprimer dans un langage plus offensif. Attaquer le populisme est une chose, se redéfinir une autre. C’est-ce qui doit se faire, en particulier au sein de la gauche démocratique. Je ne pense pas que seulement le raz-le-bol puisse expliquer un tel succès des agitateurs extrémistes, qui tout au moins verbalement, veulent exclure tous ceux qui ne sont pas dociles. Il est évident que leur tendance est de restreindre les libertés individuelles, d’agir contre l’Europe, de fermer les frontières et d’agiter le drapeau nationaliste. Des perspectives sombres qui risquent de plonger le continent dans une instabilité constante. Elle peut générer la haine et en fin de compte des conflits armés. Certains me taxeront de défaitiste, mais peuvent-ils prouver le contraire ? Weiterlesen