Le compte-rendu de l’intervention de Nicolas Sarkozy hier sur TF1 incite à la réflexion. Il met pas sans raisons au pilori le système des grandes coalitions, comme elles existent en Autriche et en Allemagne. Dans ces deux pays nous avons affaire à une opposition tronquée, qui du point de vue parlementaire, n’a pour ainsi dire plus droit à la parole. Cela revient à dire que les gouvernements concernés peuvent faire la pluie et le beau temps. À ce point de vue, je partage ses critiques. Pourquoi ? Parce que les politiques des membres de la coalition se sont adaptées l’une par rapport à l’autre. On veut éviter toutes contradictions et pour y arriver, on se met d’accord sur un minimum de réformes. Pour les citoyens un sentiment de frustration, car il n’y a plus de débats et en fin de compte plus d’alternatives. Et que fait-il dans un tel cas ? Il cherche refuge auprès des édiles des extrêmes, que ce soit à droite ou à gauche. Le résultat de cette situation, est le triomphe du populisme, aussi nauséabond soit-il. Mais comme démocrate, je ne peux pas ignorer les résultats des urnes. Si aucune majorité autre qu’une grande coalition est possible, il faut bien s’y rabatte. En ce qui concerne l’Allemagne, je ne peux pas suivre complètement les critiques du chef du PR. Le cabinet Merkel-Gabriel a effectué de grandes réformes et les a mises en place. Même si les adhérents des deux partis le répètent inlassablement, ces nouvelles ne passent pas auprès du grand-public. Il ne voit qu’au bout de son nez et réagit comme on peut se l’attendre d’une personne qui a peur. La presse a beau répéter que l’avènement au pouvoir des extrémistes pourrait avoir des retombées plus que négatives, il réagit comme un citoyen aillant raz-le-bol. Ce ne sont pas forcément les idées qui le guident aux extrêmes, plutôt les personnalités. Weiterlesen
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Le musée imaginaire
La nuit des musées nous rappelle quelle importance ils ont dans le cadre de notre culture. Ils regroupent tout ce qui devrait nous être cher. Ils sont ainsi les gardiens de notre passé. Mais cela ne nous suffit pas. S’ils sont axés seulement sur le souvenir, cela n’attirera personne. D’où la nécessité de créer des activités ayant un lien avec notre temps ou tournées vers l’avenir. Sans un tel apport, le plus beau musée soit.il, est menacé de mort. C’est donc un lieu privilégié pour toutes les rencontres. Il offre le cadre nécessaire pour une animation adéquate. Cela va des ères de découverte pour les enfants, en passant par les visites guidées pour aboutir à une université populaire. Les conservateurs doivent être aussi des animateurs qui œuvrent dans l’intérêt du public. Il est d’une grande importance d’attirer en particulier les jeunes. Lorsque je me rends dans une galerie, je constate qu’ils sont nombreux. André Malraux a écrit un essai qui porte le nom : Musée imaginaire. Il essaie de se forger une opinion, de ce que peut apporter une telle institution. Comme ministre de la culture sous le général de Gaulle, il a démocratisé la culture en la faisant sortir du carcan plus ou moins intellectuel où elle se trouvait. Avec les maisons de la culture, il l’a amenée dans la rue. Une démocratisation qui était de toute première nécessité. Pour essayer de trouver ce qui est nécessaire, il a analysé les besoins fondamentaux des citoyens. Le maître-mot était à l’époque la participation. Sans un soutien effectif partant de la population, la culture ne peut pas survivre. C’est sûrement la raison d’organiser la nuit des musées. Il s’agit de sensibiliser les citoyens, que leur patrimoine est de toute première importance. C’est par lui qu’ils pourront avoir une accès à d’autres activités. Dans une période où l’argent fait cruellement défaut, il est important de faire de la promotion pour attirer les récalcitrants à s’y rendre. La culture est évidemment le domaine, où le pouvoir public pense pouvoir faire des économies, ce qui est une grande erreur. Il faudrait au contraire investir plus, car dans un tel contexte les êtres humains peuvent s’épanouir. Weiterlesen
Home office
Les remous autour de la loi du travail, m’incitent à aborder aujourd’hui un autre aspect de l’emploi, celui du « home office ». Celui consiste à donner à tous ceux qui ne sont pas impliqués dans une phase de la production ou dans une activité où leur présence au guichet, au magasin ou à l’usine est déterminante, de gagner leur vie à domicile. Dans bien des cas c’est un avantage pour ceux qui peuvent en bénéficier, avant tout pour les mères de familles. Afin de clarifier ce dont il s’agit vraiment, je vais donner un exemple, celui du géant Microsoft. Depuis quelques temps ce système a été établi par ses soins et remporte un certain succès. La compagnie se dote en ce moment une nouvelle centrale à Munich, qui gère toutes les affaires en Allemagne. Les bureaux qui seront ouverts cet automne, sont structurés d’une manière totalement différente que ce qui se passe normalement. Les employés n’ont plus de place fixe. Lorsqu’ils se rendent pour une raison ou une autre au siège de la société, ils le feront pour des activités bien précises. Ils peuvent louer un endroit pour rencontrer des collègues, pour des conférences ou des meetings de motivation. Tout ce qui peut être réglé à l’ordinateur et n’impliquant pas une présence physique, pourra se dérouler à l’extérieur. Cette mobilité implique une situation de confiance entre l’employeur et l’employé. Ce dernier n’a pas de compte à rendre au sujet de ses heures de travail. Il s’organise à sa guise, que ce soit la journée, le soir ou la nuit. Et s’il veut compenser des heures d’absence, il pourra le faire en fin de semaine. Ce qui compte est l’effectivité qui se traduit dans le cas de Microsoft par des chiffres. En fait, chacun est une petite entreprise et agira en fonction. Weiterlesen
Les femmes et la politique
C’est avec intérêt que j’observe les primaires américaines. Je souhaiterais qu’Hillary Clinton remporte la mise et puisse affronter Donald Trump. Tout en aillant de la sympathie pour Bernie Sanders et son programme social-démocrate, je pense que pour les États-Unis il serait grand temps qu’une femme soit aux commandes du pays. Mais ceci à condition qu’elle ne se métamorphose pas en homme, comme c’était le cas de Margaret Tatcher. L’exemple d’Angela Merkel est pour moi plus significatif, car elle a le courage de se démarquer de ce que disent et pensent les membres de son parti et les électeurs qui ont voté pour le CDU. J’ai de l’estime pour elle, même si je suis de gauche. Tout ne me plaît pas, mais elle a eu le courage et avant tout le cœur de recevoir plus d’un million de réfugiés en 2015. Comme scientifique elle savait parfaitement bien qu’on la mettrait – tout au moins dans la frange conservatrice de l’Allemagne – au pilori. Chapeau ! Elle a fait passé l’éthique avant le pragmatisme et a démontré que certaines valeurs ne sont pas négociables. J’espère qu’Hillary Clinton en prendra de la graine. Ce n’est pas en faisant le jeu des piétistes ou des conservateurs qu’elle pourra s’imposer. Il faut qu’elle montre une autre alternative pour les USA. C’est là justement que Bernie Sanders devrait faire un pas dans sa direction. Il a effectivement les moyens d’imposer plus d’empathie en ce qui concerne les plus démunis. Je sais que la candidate a changé de fusil d’épaule et parle aujourd’hui de la famille, des enfants et des personnes âgées. Je ne peux qu’espérer que cela ne soit pas seulement de la dialectique électorale. Il faut absolument mettre un frein à la précarité de couches de plus en grandes de la société américaine. La crise de 2008 a laissé des traces indélébiles qu’il s’agit d’effacer de plus en plus. Ce ne sont pas les coups de gueule de Donald Trump qui feront évoluer les choses. Weiterlesen
Le spectre du sida
Malgré les grands progrès de la science qui retardent considérablement le cheminement de la maladie, tout au moins sous nos sphères, la peur persiste. La mort n’est plus toujours au rendez-vous, mais la contamination reste de mise. La médecine a réussi à contrôler le sida, mais pas de l’éradiquer. Dans de telles conditions il n’est pas étonnant qu’une certaine discrimination est toujours d’actualité. En particulier lorsqu’il s’agit d’homosexuels. Cela entrave probablement aussi la volonté d’intégration. Des absurdités comme celles de considérer ce virus comme une punition divine, se passent de commentaires. Aucune épidémie, probablement depuis la grande peste, n’a bouleversé tant de personnes, un peu partout dans le monde. Ce qui est le plus décourageant, c’est ce qui se passe en particulier en Afrique. Contrairement à la situation dans les pays industrialisés, grand nombre de malades ne peuvent pas payer les médicaments. C’est une discrimination terrible due à la précarité. Malgré certains efforts de grande fondations, il est impossible de soigner à long terme les patients. Pas étonnant que la mortalité soit encore très élevée. Lorsque les premiers cas ont été détecté en Californie, j’étais journaliste à la télévision allemande. Je me souviens de la visite d’un sociologue de San Francisco, qui prédisait une vague discriminatoire que s’étendrait sur des générations. Il était aussi convaincu que le comportement sexuel en serait modifié. C’est le cas ! Lorsque la peur s’instaure, elle freine tout élan amoureux. Les répercussions sur les couples, qu’ils soient hétérogènes ou homosexuels, ne peuvent pas être ignorées. Elles sont la cause d’une certaine suspicion qui n’arrange pas les chose. Weiterlesen
Un perdant gagnant est un perdant !
Je veux parler de François Hollande. Malgré les résultats encourageants de l’économie et de sa détermination de faire passer la loi du travail, ce que je salue, il est à craindre que sa cote me monte pas dans les sondages. C’est sûrement injuste, mais une fois que le mauvais pli a été pris, il est très difficile de rattraper le chemin perdu. On fait confiance qu’à ceux qui sont en mesure de donner l’impression de réussir, qui ont de fortes gueules et qui font de l’épate. Ce sont bien moins les bilans qui impressionnent. Au cours de son interview à Europe 1, il a cité comme exemple Gerhard Schröder, qui à l’époque a imposé des lois du travail et sociales bien plus draconiennes que ce qui se passe actuellement en France. Il était un fonceur, un tribun qui au cours de sa campagne a réussi à remonter la pente auprès de son électorat. Il a perdu de peu par rapport à Madame Merkel. Aujourd’hui la République Fédérale peut s’estimer satisfaite que le chancelier d’alors ait eu le courage d’imposer des lois impopulaires. La prospérité de l’Allemagne en est une des causes. Il est évident que l’économie a besoin d’un électrochoc. Il ne va pas toujours dans la bonne direction pour les employés ou les ouvriers, mais c’est un mal nécessaire si on veut baisser les chiffres du chômage. C’est absolument prioritaire. Je pense que François Hollande sait parfaitement qu’il n’a plus rien à perdre. S’il travaille pour l’avenir, il est obligé de tenir bon ; de ne pas se laisser impressionner par la rue. Cela ne veut en aucune manière dire, que je ne comprends pas les angoisses des jeunes qui passent, nuit après nuit leur temps dans la rue pour clamer leur angoisse. Il est vrai que dans un premier temps ils risquent de ne pas être les gagnants. Mais il faut absolument voir ces mesures dans un contexte plus élargi, qui englobe tout aussi bien le passé que l’avenir. Weiterlesen
Quelle signification donner au voile ?
Le voile est malheureusement toujours à la une. Normalement tout le monde devrait être libre de le porter ou non. Mais cela suscite malheureusement des réactions que je qualifieraient d’inopportunes. Où réside le problème ? Dans une société comme la nôtre, qui se dit laïque, tous signes religieux, peu importe d’où ils viennent, peuvent être considérés comme une entorse à notre manière de vivre. La séparation des institutions spirituelles et de la politique n’est pas un acte gratuit, au contraire. C’est une marque de respect mutuel, où chacun doit être libre de vivre sa foi comme il l’entend, sans pour autant faire acte de prosélytisme. Ce qu’il s’agit d’éviter, c’est l’intolérance. Lorsque aucun signe extérieur est visible, on évite des conflits. C’est un point de vue tout à fait compréhensible, mais guère réalisable dans la pratique. Pourquoi ? Parce que notre type de société refuse avec raison l’arbitraire. La liberté individuelle est sacrée, tout au moins pour ceux qui se considèrent comme étant des démocrates. Mais revenons au voile. Tant qu’il n’est pas employé comme symbole politique, il n’y a rien à redire. Ce qui est plus gênant c’est son aspect militant. À ce sujet il faut être très clair. S’il est un attribut de l’islamisme politique, cela me pose évidemment certains problèmes. Il en serait exactement de même pour les intégristes chrétiens ou pour les ultra-orthodoxes juifs. Ce serait une attitude qui ne correspondrait absolument pas avec nos valeurs. Il faut s’y opposer ! C’est bien commode d’écrire cela, mais comment le prouver ? Ce n’est pas possible. Weiterlesen
Un islam à l’européenne ?
Ce sont bien moins des questions théologiques qui posent des problèmes à l’intégration des populations musulmanes en Europe, qu’un certain style de vie, imprégné des traditions des régions d’origines. Les religions monothéistes vénèrent le même Dieu, ont aussi de mêmes prophètes. Ce n’est pas un hasard s’il est question dans le Coran de leaders religieux de l’Ancien Testament ou de Jésus-Christ. Les racines sont identiques et ne devraient pas laisser la place à la haine. Où les choses se détériorent, c’est lorsqu’il s’agit de dogmatisme comme par exemple les règles édictées par la charia. Elles s’inspirent d’un mode de vie, que le siècle des lumières a balayé en principe dans nos pays. Il ne faut pas oublier que la chrétienté a aussi imposé de telles contraintes, mais cela remonte au Moyen-âge et au début de la Renaissance. La rigueur des lois a partiellement laissé la place à plus d’humanisme. Mais comme l’histoire contemporaine l’a démontré, il y eu de terribles retour en arrière. Nous sommes mal placé pour donner des leçons ! Lorsqu’on lit les écrits de Martin Luther, dont en fêtera l’année prochaine le jubilé, il y a de quoi être effrayé de son intolérance. Il réclame ouvertement le génocide des juifs, des femmes de mauvaises mœurs, d’enfants nés avec des tares physiques ou mentales. Sans oublier le massacre de 70.000 paysans qu’il a provoqué. Ce n’est pas un hasard si Adolf Hitler a justifié Auschwitz en se référant au réformateur. Un tel scandale devrait nous inciter à montrer plus de discrétion. Cela ne veut pas dire que l’Islam reste campé, tout au moins sous nos latitudes, dans un certain obscurantisme. Pour éviter que le fossé se creuse encore plus, il devrait redéfinir par exemple la position de la femme. Elle ne peut plus être comparée à ce qui avait incité Mohamed à agir. Elles étaient soumises à de telles discriminations de la part des hommes, que le Coran a été obligé d’édicter certaines règles, qui sont de par leur nature plus égalitaires en comparant leur mise en pratique. Dans les écritures il n’est pas question de les traiter comme des esclaves. Weiterlesen