La nuit des musées nous rappelle quelle importance ils ont dans le cadre de notre culture. Ils regroupent tout ce qui devrait nous être cher. Ils sont ainsi les gardiens de notre passé. Mais cela ne nous suffit pas. S’ils sont axés seulement sur le souvenir, cela n’attirera personne. D’où la nécessité de créer des activités ayant un lien avec notre temps ou tournées vers l’avenir. Sans un tel apport, le plus beau musée soit.il, est menacé de mort. C’est donc un lieu privilégié pour toutes les rencontres. Il offre le cadre nécessaire pour une animation adéquate. Cela va des ères de découverte pour les enfants, en passant par les visites guidées pour aboutir à une université populaire. Les conservateurs doivent être aussi des animateurs qui œuvrent dans l’intérêt du public. Il est d’une grande importance d’attirer en particulier les jeunes. Lorsque je me rends dans une galerie, je constate qu’ils sont nombreux. André Malraux a écrit un essai qui porte le nom : Musée imaginaire. Il essaie de se forger une opinion, de ce que peut apporter une telle institution. Comme ministre de la culture sous le général de Gaulle, il a démocratisé la culture en la faisant sortir du carcan plus ou moins intellectuel où elle se trouvait. Avec les maisons de la culture, il l’a amenée dans la rue. Une démocratisation qui était de toute première nécessité. Pour essayer de trouver ce qui est nécessaire, il a analysé les besoins fondamentaux des citoyens. Le maître-mot était à l’époque la participation. Sans un soutien effectif partant de la population, la culture ne peut pas survivre. C’est sûrement la raison d’organiser la nuit des musées. Il s’agit de sensibiliser les citoyens, que leur patrimoine est de toute première importance. C’est par lui qu’ils pourront avoir une accès à d’autres activités. Dans une période où l’argent fait cruellement défaut, il est important de faire de la promotion pour attirer les récalcitrants à s’y rendre. La culture est évidemment le domaine, où le pouvoir public pense pouvoir faire des économies, ce qui est une grande erreur. Il faudrait au contraire investir plus, car dans un tel contexte les êtres humains peuvent s’épanouir.
Et ceci a des répercussions sur tout l’avenir d’une nation. On oublie trop souvent que la culture dans son ensemble est une locomotive en ce qui concerne l’économie. Les américains ne s’y trompent pas. Les fonds pour maintenir la culture en vie, proviennent du secteur privé. D’où la nécessité d’élaborer un business-plan. Les responsables ne peuvent pas ignorer les besoins marketings afin d’avoir de bons cotas en ce qui concerne la vente des tickets. C’est moins l’apport financier que la prise en question des exigences commerciales qui est important. Cela se répercute fatalement aussi sur les expositions temporaires qui doivent avoir lieu au cours des années. Elles sont l’aimant qui incite tous ceux qui à priori ne s’intéressent pas particulièrement aux arts. Il faut qu’elles soient montées dans un esprit d’ouverture. Je pense que les gens sont parfaitement perceptibles lorsqu’il s’agit de culture. Tout d’abord se redorer le blason me semble est une grande option. On ne veut pas passer pour inculte. Vu sous cet angle, les dépenses occasionnées par l’État, les associations ou par des particulier ont une importance sociologique, dans un pays qui veut briller par sa culture.
pm
http://next.liberation.fr/arts/2016/05/21/nuit-des-musees-notre-selection_1453204