Les remous autour de la loi du travail, m’incitent à aborder aujourd’hui un autre aspect de l’emploi, celui du « home office ». Celui consiste à donner à tous ceux qui ne sont pas impliqués dans une phase de la production ou dans une activité où leur présence au guichet, au magasin ou à l’usine est déterminante, de gagner leur vie à domicile. Dans bien des cas c’est un avantage pour ceux qui peuvent en bénéficier, avant tout pour les mères de familles. Afin de clarifier ce dont il s’agit vraiment, je vais donner un exemple, celui du géant Microsoft. Depuis quelques temps ce système a été établi par ses soins et remporte un certain succès. La compagnie se dote en ce moment une nouvelle centrale à Munich, qui gère toutes les affaires en Allemagne. Les bureaux qui seront ouverts cet automne, sont structurés d’une manière totalement différente que ce qui se passe normalement. Les employés n’ont plus de place fixe. Lorsqu’ils se rendent pour une raison ou une autre au siège de la société, ils le feront pour des activités bien précises. Ils peuvent louer un endroit pour rencontrer des collègues, pour des conférences ou des meetings de motivation. Tout ce qui peut être réglé à l’ordinateur et n’impliquant pas une présence physique, pourra se dérouler à l’extérieur. Cette mobilité implique une situation de confiance entre l’employeur et l’employé. Ce dernier n’a pas de compte à rendre au sujet de ses heures de travail. Il s’organise à sa guise, que ce soit la journée, le soir ou la nuit. Et s’il veut compenser des heures d’absence, il pourra le faire en fin de semaine. Ce qui compte est l’effectivité qui se traduit dans le cas de Microsoft par des chiffres. En fait, chacun est une petite entreprise et agira en fonction.

Le revers de la médaille, est qu’il se mette sous pression et travaille bien plus que dans le cadre traditionnel. Autre problème : les rapports avec les collègues seront plus pragmatiques, plus dirigés sur l’efficacité que c’est le cas maintenant. La liberté obtenue par le home office a de ce fait un prix élevé. L’entreprise ne peut qu’être gagnante. En fin de compte elle peut s’attendre à un engagement accru. Autre avantage pour elle : l’économie considérable en ce qui concerne les bureaux qu’elle devrait mettre à disposition. Ce système permet de réduire considérablement les investissements immobiliers. Il est à prévoir que cette manière de faire prendra de plus en plus de place et que tout particulièrement les femmes seront mises à contribution en ce qui concerne leurs activités professionnelles. Au lieu de travailler à mis-temps, elles pourront dans le cadre d’une telle flexibilité, se concentrer bien plus sur leur avenir au sein des entreprises. La difficulté et j’en sais quelque chose, est de s’organiser. Pendant plus de dix ans j’ai travaillé à la maison. Personne ne me contrôlait. Touchant tous les mois un bon salaire, je me voyais obligé de faire le maximum, c’est à dire bien plus que dans un bureau, où le dialogue entre collègues prend du temps. Cela implique aussi une certaine isolation. Malgré toutes ces tares, je suis un chaud partisan de ce système. On peut se poser la question, ce qui se passe aujourd’hui dans la rue est toujours d’actualité. Si les revendications de « nuit debout » auront encore leur raison d’être ? J’en doute !

pm

http://www.lemonde.fr/entreprises/article/2016/05/20/valls-reaffirme-la-volonte-du-gouvernement-de-combattre-des-remunerations-indecentes_4923576_1656994.html?xtmc=loi_du_travail&xtcr=4

Pierre Mathias

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