Il faut être allé à Verdun pour se rendre vraiment compte ce qui s’y est passé. J’ai tourné il y a bien des années un film à proximité des tranchées. Aujourd’hui c’est presque partout un bois. Lorsqu’on marche dans les fourrés, c’est comme si on foulait les cadavres des innombrables morts. Il y a encore un grand nombre de squelettes. Lorsque j’y étais, j’ai eu l’occasion d’interviewer un des derniers poilus encore vivant. On l’écoutant je me suis rendu compte à quel point cette guerre des tranchées était une absurdité. Des centaines de milliers de victimes pour rien ! La ligne de front n’a pour ainsi dire pas bougé. Aussi politiquement un désastre ! Hier Angela Merkel et François Hollande ont commémoré le centième anniversaire de la bataille de Verdun. Les deux leaders ont repris à cette occasion le thème de l’Europe et se sont déclarés être de chauds partisans de l’intégration et ceci dans un contexte où le nationalisme, provoqué par les populistes, semble jouer un rôle de plus en plus important. Ils ont appelé les dirigeants à la raison. Ils sont conscients qu’il faut évoluer de plus en plus, si ont veut sauvegarder la paix. Il est démontré par l’histoire à quel points les événements peuvent prendre leur dynamique et créer des conflits entre les peuples du continent. Cela a été le cas de la première mondiale, provoquée par l’attentat de Sarajevo. À leurs yeux il est grand temps de crever l’abcès. Cela ne peut que se passer que si on réinvente l’UE. Ce n’est pas en gérant plus ou moins bien le train-train quotidien qu’on gagnera les foules. Au contraire. Les méfaits de la bureaucratie ont démontré il est possible de s’enliser. À peu de semaines du Brexit il y a de quoi être inquiet. Ce n’est pas en jouant à court terme la carte du volontarisme qu’on pourra gagner les citoyens à rester européens. Les anglais n’ont à mon avis pas mesuré les conséquences que cela pourrait avoir. Verdun en est le résultat néfaste. Weiterlesen