La finale de la Ligue des champions a eu lieu hier soir au stade de San Siro à Milan. Comme il était à prévoir le Real de Madrid l’a gagné malgré l’équipe adverse de l’Atlético, qui, il faut le reconnaître, a bien joué. Ce n’est que le tir au buts qui a pu départager les deux équipes madrilènes. Un succès de taille pour Zinédine Zindane qui entraîne l’équipe depuis le mois de janvier de cette année. Il a su redonner à son onze une cohésion et un esprit de camaraderie qui lui faisait cruellement défaut. Il l’a bien mérité. Mais malgré cela, je trouve le succès d’une telle équipe parfois exaspérant. Les Espagnoles, contrairement à leur état de santé économique et politique, domine de loin le continent. Pour moi l’occasion de me poser quelques questions. Karl Marx a dit que la religion était l’opium du peuple. Ce n’est plus le cas sous nos latitudes. Elle a été remplacée par le foot, qui semble être un baume efficace pour faire oublier le marasme, dans lequel se trouve plongé une nation. Il fait office de planche de salut bien qu’il soit terriblement volatil. C’est humain et inquiétant à la fois que le succès de deux équipes, comme cela a été le cas hier, puisse à ce point masquer la réalité. Bien en est, car si ce n’était pas le cas, il y aurait de quoi avoir des insomnies. Le taux de chômage des jeunes est encore terriblement haut. Toute une génération semble être perdue, car elle n’a plus les moyens de se lancer avec certaines chances dans l’avenir. Il en résulte un grand marasme qui plonge bien des familles, non seulement dans la précarité, aussi dans la dépression. Ce qui se passe dans les grands clubs, où l’argent ne semble jouer aucun rôle, tient du cynisme. C’est la démonstration flagrante que des valeurs comme le travail ne jouent aucun rôle. Des sommes gigantesques passent d’une main à l’autre afin de doter les équipes de joueurs hors-pairs. Le contraste est nauséabond lorsqu’on est conscient de ce qui se passe au sein du peuple espagnol.

N’allez surtout pas croire que je n’aime pas le foot, au contraire. Je suis un supporteur acharné du Bayern Munich et regarde très souvent les matchs à la télévision, comme c’était le cas hier soir. Mais je suis aussi un être social qui n’aime pas les combines. Contrairement au Real de Madrid, le club bavarois a des finances saines, qu’il gère efficacement. Pas d’investisseurs plus ou moins sentant le roussi. Les sommes qu’il dépense ont été gagnées par ses soins. Je n’ai pas d’objections quand cela se passe ainsi. Bien plus lorsqu’un club s’endette de plus en plus et dépense l’argent des autres. Dans le contexte actuel en Espagne cela est plus que désagréable. Les banques leur font crédit, contrairement aux familles qui ne savent plus comment boucler les fins de mois. Il y a une disparité insupportable que le spectacle donné par de telles équipes ne peut pas être comblée. S’il y avait plus de justice, je ne m’offusquerais pas. Mais comment accepter que pour les uns, la méthode de la planche à billets soit acceptable, non pas pour les autres ? Je suis le dernier à condamner la folie, mais dans ce cas-là elle envenime encore plus une situation désespérée pour les jeunes. Le Real devrait montrer l’exemple et assainir ses finances. Si c’était le cas je ne râlerais pas !

pm

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Pierre Mathias

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