François Hollande ne veut pas passer pour un homme ayant cédé à la pression de la rue. C’est la raison pour laquelle il est à prévoir qu’il ne fera pas de compromis en ce qui concerne la loi El Khomri. S’il veut passer dans l’histoire comme un homme courageux, il ne peut pas agir autrement. Il est évident que cette attitude, aussi compréhensible soit-elle, divise la gauche, notamment à l’Assemblée nationale. Le groupe parlementaire du parti socialiste risque de se désintégrer. Ceci, une année avant l’échéance présidentielle, est du poison. C’est la raison pour laquelle les partisans de Martine Aubry restent étrangement clames. Comme on le sait, ils ont bien des réticences à accepter un texte qui pour eux est un coup de poignard concernant les salariés et les ouvriers. Mais si la maire de Lille frondait, elle risquerait de démonter encore plus le Président. Elle ne le fera pas voulant ainsi éviter que Manuel Valls prenne encore plus les rennes entre ses mains. Pour la gauche du parti cela serait pire. D’où son attentisme. La loi va passer au Sénat, où la majorité est de droite. Il est à prévoir qu’il y aura des amendements qui pourront dénaturer le texte actuel. Ce sera à la chambre des députés de reprendre le flambeau. Quoiqu’il arrive nous nous trouvons dans une logique d’autodestruction. Je ne suis pas enclin de critiquer un projet de loi, qui dans sa nature est essentielle pour le pays. Gouverner ne consiste pas à avaler toutes les couleuvres qui se trouve sur le chemin. Au contraire. Il faut être en mesure de nager contre le courant, si c’est dans l’intérêt de la France. C’est ce qui se passe actuellement. Une réforme profonde des conditions de travail est nécessaire afin de faire redémarrer l’économie. Il est difficile pour les salariés de comprendre une telle démarche. Leur dire qu’il faut se sacrifier n’est pas une mesure bien populaire, au contraire. Mais tout passera par là. Weiterlesen

Il est étonnant que le FN demande la dissolution de « Nuit debout ». D’habitude les émules de Marine Le Pen essaient de récupérer tous mouvements protestataires, quelles que soit leurs visées politiques. Pourquoi réagissent-ils de la sorte, eux qui ont toujours des solutions miracles à portée de main ? Il est plus que douteux que les gauchistes, qui représentent le gros les rangs des étudiants, soient tentés par le discours populistes de l’extrême-droite. Mais attention : cela ne pourrait être qu’une constatation actuelle. Trop souvent au cours de l’histoire, des éléments à priori complètement réfractaires à des idées fascistes, ont fait le pas. Sans eux, le National-Socialisme n’aurait jamais pu gagner les élections de 1933. Le grand « mouvement antisémite» se devait de ratisser large. Des personnes ne partageant pas forcément leur avis, se retrouvaient embringués dans leur idéologie, parce qu’elles croyaient ainsi œuvrer pour remettre de l’ordre dans le pays. Ce qui s’en est suivi, nous le connaissons. Les jeunes sont un terreau propice pour tous partis autoritaires. Ceci d’autant plus lorsque la crise menace le quotidien. Tant que le taux de chômage est si élevé, on est sûr de rien. Beaucoup d’entre-eux ont l’impression d’avoir été trompé. La nouvelle loi du travail, aussi nécessaire soit-elle, fait partie de la panoplie des mesures qu’il faut faire capoter. Comme je l’ai déjà écrit précédemment, la priorité absolue doit être la création d’emplois. Il ne sert à rien de revendiquer d’hypothétiques règles dans l’entreprise, lorsqu’on n’y a pas accès. Weiterlesen

Je ne sais pas trop ce que je dois penser des protestations contre la loi du travail. Comme ancien syndicaliste je suis évidemment d’avis que les salariés doivent être protégés contre des décisions arbitraires de la part des patrons, qu’il faut tout entreprendre pour sauvegarder la paix sociale. Les jeunes, en particulier, sont au centre de mes préoccupations. Malgré tout cela, je crois que sans une réforme de fond du monde du travail dans tout son ensemble, il ne pourra pas y avoir un redémarrage économique. Je sais, je me répète comme un moulin à prières. Il faudra que l’on veuille ou non faire de gros sacrifices pour qu’il y ait plus de boulot. C’est de cela qu’il est principalement question. Ce que je reproche au projet El Khomri c’est de ne pas avoir proposé de contre-parties comme la participation du personnel au sein de l’entreprise, de son intéressement financier. C’est probablement là que le bat blesse. Je dois constater que les réflexes sont toujours les mêmes, que toutes progressions, qu’elles qu’elles soient, sont étouffées dans l‘œuf, ce que je trouve très regrettable. Les réformes proposées sont du gâteau à côté de l’Agenda 2010 du chancelier Schröder. N’oublions pas que c’est grâce à elle que l’Allemagne a pu rebondir. Certes, il y a beaucoup de critiques à émettre, mais seuls les résultats comptent. Qu’il soit dit, sans travail il ne sert pas à grand chose de revendiquer des mesures qui par la force des choses ne peuvent pas entrer en application. C’est de la théorie. J’attends de ceux qui défilent dans les rues un peu plus de perspicacité. Je serais des leurs s’ils revendiquaient des mesures pouvant favoriser l’emploi. La loi du travail est une faible brise allant dans ce sens, non pas comme on voudrait le faire croire un coup de massue contre le peuple ouvrier. Loin de là ! Une fois de plus la voix du peuple est dissonante, car elle ne tient pas compte de la réalité. Le problème initial de la France est de vouloir rester figé. C’est une utopie de croire que l’on pourra ainsi préserver un niveau social honorable. Au contraire, l’hémorragie risque de s’aggraver. Weiterlesen