Il est étonnant que le FN demande la dissolution de « Nuit debout ». D’habitude les émules de Marine Le Pen essaient de récupérer tous mouvements protestataires, quelles que soit leurs visées politiques. Pourquoi réagissent-ils de la sorte, eux qui ont toujours des solutions miracles à portée de main ? Il est plus que douteux que les gauchistes, qui représentent le gros les rangs des étudiants, soient tentés par le discours populistes de l’extrême-droite. Mais attention : cela ne pourrait être qu’une constatation actuelle. Trop souvent au cours de l’histoire, des éléments à priori complètement réfractaires à des idées fascistes, ont fait le pas. Sans eux, le National-Socialisme n’aurait jamais pu gagner les élections de 1933. Le grand « mouvement antisémite» se devait de ratisser large. Des personnes ne partageant pas forcément leur avis, se retrouvaient embringués dans leur idéologie, parce qu’elles croyaient ainsi œuvrer pour remettre de l’ordre dans le pays. Ce qui s’en est suivi, nous le connaissons. Les jeunes sont un terreau propice pour tous partis autoritaires. Ceci d’autant plus lorsque la crise menace le quotidien. Tant que le taux de chômage est si élevé, on est sûr de rien. Beaucoup d’entre-eux ont l’impression d’avoir été trompé. La nouvelle loi du travail, aussi nécessaire soit-elle, fait partie de la panoplie des mesures qu’il faut faire capoter. Comme je l’ai déjà écrit précédemment, la priorité absolue doit être la création d’emplois. Il ne sert à rien de revendiquer d’hypothétiques règles dans l’entreprise, lorsqu’on n’y a pas accès.

Je pense que la loi El Khomri a été très mal ficelée du point de vue politique. Il aurait été nécessaire d’avoir un dialogue dès le début avec les jeunes, de les faire participer aux décisions à prendre dans leur domaine. Mais ce qui n’a été fait ne peut pas être corriger. Dans ce cas-là la détermination du gouvernement de ne pas se laisser impressionner par les révoltes, est légitime. On ne peut pas revenir en arrière ! Il est évident que la législation du travail n’a pas encouragé les entreprises à créer des emplois, au contraire. Ce qui s’est avéré comme étant un frein, doit être corrigé. Probablement la direction politique du FN est bien consciente, que sans sacrifices essentiels, la relance n’est pas possible. Je suis curieux de voir comment ce parti ,ayant constamment une solution à proposer, s’en tirera le cas échéent ? C’est justement dans le domaine de l’économie et de la couverture sociale, qu’il est possible d’attaquer le programme de Marine Le Pen. Dans l’état des choses il est impossible de le réaliser sans qu’il y ait de la casse. Et celle-ci serait de taille ! La France ne s’en remettrait que très difficilement. C’est justement là que les étudiants devraient faire acte de réflexion. Saccager la Place de la République et ses environs, n’est pas une opération bien glorieuse. Elle démontre que là aussi les casseurs se sont mêlés à tous ceux qui marquent leur frustration. « Nuit debout », au lieu de faire seulement de l’obstruction, devrait faire des propositions d’amendement. Il ne sert à rien de rester camper sur le passé, d’autant plus qu’il n’a pas porté ses fruits. La jeunesse devrait se faire entendre mais d’une autre façon. Mettre en route un projet, c’est cela que j’attends !d’elle.

pm

http://www.liberation.fr/france/2016/04/13/le-fn-demande-la-dissolution-de-nuit-debout_1445883

Pierre Mathias

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