François Hollande, d’après une éditorialiste du monde, a réussi son grand oral. Il ne fait aucun doute qu’il se trouve dans une situation des plus précaires, en ce qui concerne les cottes de popularité. Une très grande majorité voudrait qu’il prenne son chapeau. Oublier au plus vite ces cinq ans, semble être la devise. C’est évidemment facile de mettre sa tête dans le sable et d’accuser le Président de tous les maux. D’un autre côté, il savait parfaitement bien ce qui l’attendait. C’est le risque à prendre lorsqu’on souhaite occuper un tel rôle. Il est tout à fait étonnant, que François Hollande ait toujours à nouveau le ressort de rebondir. D’autres auraient déjà jeté l’éponge. Il ne le fera pas. Il en faut de la ténacité, de la croyance en soi pour agir de la sorte. D’un autre côté nous pouvons constater que c’est moins l’action que le personnage même qui est la source du rejet. Tous les peuples attendent des chefs d’États un profil énergique. Ils croient, à tort, pouvoir remettre leur destin entre les mains d’un personnage mythique, qui d’un coup de baguette magique réglera tous les problèmes qui les concernent. C’est à la fois naïf et déconcertant. Avons-nous affaires à des petits enfants qui se soumettent à un instituteur ? Qui ne se rebiffent pas tant qu’il joue un rôle autoritaire ? Pas qu’ils ignorent ce qui pourrait être un grain de sable dans le moteur, mais entre râler et se mettre à l’ouvrage, c’est un pas qu’ils hésitent à franchir. Il est tellement plus commode de remettre son destin entre les main d’un personnage-providence. Il est évidant que le Président n’en a pas le profil. Il se remet toujours à nouveau en question, cherche le dialogue, peut aussi changer de conviction au cours de la mise en place de son programme. Il appelle le peuple à la participation, ce qui n’est pas forcément de son goût. Sans aucun doute, le locataire du Palais de l’Élysée vit une tragédie. Quoiqu’il puisse faire, il essuiera à tous les coups du mépris. Pour tous observateurs un peu tant soi sensés, c’est une injustice flagrante.
Mais que faire ? Où on est du gabarit souhaité, ou on ne l’est pas ! Évidemment il serait vain de ne pas voir la réalité. François Hollande, tel qu’il est programmé, en est sûrement plus que conscient. Mais il n’est pas prêt d’abandonner sans résister. Personne ne peut exiger cela de lui. Il sera intéressant de voir ces prochains mois, s’il réussit à rattraper un peu son retard. Mais avant tout aussi de constater ce qui pour lui a la priorité : son destin individuel ou l’intérêt de la nation ? Il devra faire un tel choix, car c’est de la démocratie dont il est question. Pour freiner le populisme dur et pur qui s’étend comme une traînée de poudre, il faudra faire acte de beaucoup d’abnégation. Même se sacrifier dans l’intérêt général. Cette situation, des plus tendues, rend très difficile un choix raisonnable. Il y a trop d’émotions en jeu. Il est facile d’exiger des autres de garder la tête froide. Nous oublions souvent qu’il s’agit d’être humains avec toutes leurs contradictions. Malgré tout je pense que François Hollande montrera de la grandeur, lorsqu’il fera son choix en fin d’année. Changer de personnel n’est souvent pas un gage de succès. Ce serait aussi à nous tous de faire un pas dans le bon sens. On en est très loin hélas !
pm