Il ne fait aucun doute, les populistes d’extrême-droite, que ce soient Viktor Orban , Matteo Salvini ou Marine Le Pen recueilleront plus de voix qu’aux dernières Européennes. Leurs visées nationalistes sont aujourd’hui du goût de bon nombre de citoyens, qui considèrent que l’UE est la source de leurs maux. Ce n’est évidemment pas le cas, mais il est aisé de repousser sur d’autres ses incompétences vitales. C’est justement de cela qu’il s’agit pour ceux qui restent en rade. Ils leur faut des messies pour qu’ils aient l’impression de pouvoir se tirer d’affaires, de grandes gueules qui n’ont qu’un seul but, celui de se regarder dans un miroir. Des coqs dont le cocorico n’est qu’un cri de haine. Ces champions de l’exclusion feront la loi, qu’on le veuille ou non. Emmanuel Macron en est parfaitement conscient, d’où son intention de s’impliquer à fond dans le combat que sera cette compagne électorale. Elle risque de devenir une guerre, faite de violences et d’injures. Je me permets d’être pessimiste, car il est peut-être encore temps de redresser la barre, bien que j’en doute. Dans tout cela vient s’insérer le Brexit. Il devrait normalement démontrer que sans l’UE, la misère est sur le pas de porte. Vouloir se replier sur soi-même est impossible dans un contexte dominé par la mondialisation. Il serait essentiel de démontrer aux citoyens qu’il est vain de faire marche-arrière. Mais une fois de plus ce n’est pas la raison qui fait la loi, mais les émotions. Elles sont souvent de mauvais conseil. En particulier lorsqu’il s’agit de notre quotidien. Les populistes se gardent évidemment bien de dire la vérité. Weiterlesen

Une visite d’État qui passe à l’aigre, ce n’est pas coutume. Lors d’un banquet offert par Frank-Walter Steinmeier, le président allemand, il y a eu une passe d’arme entre lui et Recep Tayyip Erdogan ayant comme point de départ les journalistes incarcérés en Turquie. L’autocrate du Bosphore s’est alors empressé d’accuser la République Fédérale de donner asile à des milliers de terroristes et d’exiger qu’ils soient remis à ses autorités afin d’être jugés. Franz-Walter Steinmeier a de son côté appeler le gouvernement turc a revenir à la démocratie, à respecter la liberté d’opinion, d’ouvrir enfin ses geôles. Erdogan de son côté a invoqué l’autonomie de la justice. Et j’en passe. Ce qui s’est passé à Berlin reflète dans quel´état sont les relations entre les deux pays. Elles sont plus tendues que jamais. Bien que je sois partisan de la diplomatie, je salue l’intransigeance du président. La démonstration qu’il y a des situations, où il faut dire la vérité. En s’enferrant de plus en plus dans son autoritarisme, le président turc se met en touche. Il sera aujourd’hui à Cologne pour y inaugurer la nouvelle grande mosquée et ceci sans les autorités allemandes. Le tout se déroulera dans une atmosphère des plus tendues. Toutes les manifestations ont été interdites. La présence policière transformera Cologne en une ville en état de siège, je le suppose. Il ne fait aucun doute que dans le discours qu’Erdogan tiendra, il réitérera les accusations contre l’Allemagne. La preuve qu’on se trouve à deux pas du point de rupture. Weiterlesen

Maintenant que cela va mal en Turquie, Recep Tayyip Erdogan est en Allemagne en quémandeur, où il est reçu avec certaines réticences et pour cause. Il n’y est pas allé dans le passé avec le dos de la cuillère, au contraire. En traitant Madame Merkel de nazi ainsi que le peuple allemand dans son ensemble il ne s’est pas fait que des amis. Malgré les lois de la Realpolitik qui devraient inciter les protagonistes à enterrer la hache de guerre, c’est une potion difficile à avaler. Mais bien plus le fait que la Turquie est devenue une grande prison, où tous ceux qui s’attaquent au lustre de l’autocrate qu’est Erdogan, se voient être mis sous les verrous. Je pense en particulier aux journalistes – il y a des citoyens allemands dans le lot – qui moisissent souvent des mois, sinon des années en attendant leur procès. Il n’est pas étonnant que dans ce contexte un grand nombre de députés ainsi que la Chancelière ne participeront pas au dîner que le président Steinmeier donnera en son honneur. Une manière de condamner ce qui se passe en Turquie. L’Allemagne ne peut pas assister sans état-d’âme à la détérioration de l’ordre démocratique dans ce pays. Normalement le gouvernement devrait exercer de la retenue, pas s’immiscer dans les affaires intérieures d’un autre pays, mais étant donné que Recep Tayyid Erdogan ne se gêne pas d’attaquer au cours de meeting tenus en République Fédérale, le pays d’accueil de millions de ses compatriotes, pourquoi se taire ? Weiterlesen

Manuel Valls n’y va pas de main-morte. Il s’est mis en tête de devenir maire de Barcelone, ce que je trouve le moins qu’on puisse dire étrange. Je n’ai rien contre des personnes qui rebondissent comme des ballons de foot, mais dans un tel cas je pense qu’un politicien peut débrayer après la carrière qu’il a fait. Je n’aime pas trop l’idée qu’on puisse servir deux maîtres à la fois. Bien qu’Ibérique, Manuel Valls a eu la chance de devenir premier-ministre en France, le pays d’accueil de ses parents. Je ne vois pas trop la raison pour laquelle il vient se fourvoyer dans la capitale catalane. Comme on le sait il s’oppose à la sécession de la Province de l’Espagne, ce que je trouve bon. Il ne peut pas y avoir d’avenir en Europe si le continent se morcelle de plus en plus. Ce serait absurde de la part de l’UE de renégocier des accords ayant un caractère régionaliste. Cela deviendrait un continent impossible à gérer. Je pense que ce serait aussi la réponse de Manuel Valls. Vu sous cet angle on peut comprendre cette candidature, mais pas du point de vue personnel. Je comprends assez bien la réaction des habitants d’Évry, dont il a été le maire pendant 19 ans. Beaucoup considèrent ce pas comme une trahison. D’autres émettent des regrets. Ils doivent considérer, et ceci avec raison, qu’il y a assez de pain sur la planche en France, qu’un politicien comme Manuel Valls aurait de quoi apporter son expérience. Mais pour comprendre sa démarche, il ne faut pas oublier le désastre des dernières élections, que ce soit la présidentielle ou les législatives. Le parti qui l’avait soutenu dans sa carrière, s’est effondré. Il en porte aussi une responsabilité. Il a déçu un grand nombre d’électeurs, qui avaient eu l’espoir qu’avec son énergie débordante il pourrait relever le défi. Cela a été un échec cuisant, dont il a payé les frais. C’est avec une infime majorité qu’il a pu retrouver un siège au sein de l’hémicycle. Je ne sais pas ce qu’en pensent les Barcelonais. Weiterlesen

Volker Kauder, chef depuis 13 ans du groupe parlementaire de la CDU/CSU au Bundestag, a été évincé hier après-midi de son poste par Ralph Brinkhaus par 125 voix contre 112. Un revers de taille pour Angela Merkel qui perd ainsi un confident, un homme qui lui a laissé le champ libre dans l’hémicycle. Cet évènement est un signe évident que la Chancelière est entrain de perdre son autorité auprès de ses amis politiques. Ce qui se passe ici est un fin de règne. Après le cafouillage de ces dernières semaines, ce n’est pas étonnant. La fronde continuelle de Horst Seehofer, le ministre de l’intérieur et président de la CSU a laissé des traces qui ont affaibli le gouvernement. Le peuple allemand observe son pugilat avec de plus en plus d’hostilité. Il ne supporte pas le déclin qui s’est amorcé à la tête de l’État. Une fois de plus il est à la recherche de la personnalité ou du parti qui pourrait lui donner satisfaction, mais il n’y a rien à l’horizon. Pour marquer son désappointement, il serait enclin à donner de plus en plus de voix aux néofascistes de l’AfD, qui prétendent vouloir restaurer l’autorité dans ce pays en pleine dérive. Comme le loup qui s’est roulé dans la farine, ce parti prétend représenter un conservatisme bourgeois. Mais cela est peu crédible, car ses leaders n’hésitent pas à prononcer des paroles racistes et discriminatoires. En ce moment l’AfD se trouve en deuxième position avec 18 % s’il y avait des élections dimanche prochain. Weiterlesen

La peur envenime mon quotidien. La raison pour laquelle je me suis décidé de la larguer et de regarder l’avenir avec un peu plus d’optimisme. Vous direz probablement : « Voilà que Pierre sombre dans le positivisme ! Est-il devenu aveugle ? » Non, je ne suis pas naïf au point d’ignorer la réalité, mais je remarque que la peur de l’avenir me paralyse. Je viens de lire dans « Le Monde » un article sur le retour du spectre de la République de Weimar. Il traduit assez bien ce que je pense, mais il faut tout faire pour se départir d’un tel état d’âme. Lorsqu’on analyse ce qui s’est passé entre 1918 et 1933, il est évident que la peur a permis au national-socialisme de prendre emprise sur le peuple. Lorsqu’elle est collective, elle fait des ravages psychologiques qui incitent à l’irrationnel. Il y avait de quoi être inquiet : la crise économique, le chômage, les « réparations » astronomiques édictées pas le traité de Versailles. Mais il n’y avait pas que ça. Il y eut aussi une reprise en main économique, un peu plus de bien-être. Elle fut anéantie par le crash boursier de Wall Street en 1929. Un regain d’antisémitisme en fut la conséquence, car la propagande hitlérienne lança « la fake-news » que c’était l’internationale juive qui en a été à l’origine. Vint s’ajouter à tout cela le « après moi le déluge ! », qui annihila le reste de raison que certains avaient encore. L’Allemand, en général, se trouve pas son caractère absolu, dans un état psychologique qui fait penser au « Crépuscule des Dieux » de Richard Wagner. Le mythe de la terre brûlée afin de faire renaître ensuite les bourgeons d’une ère nouvelle. Le tout ou rien ! Nous nous trouvons pas encore dans une telle situation, mais le lait pourrait tourner assez rapidement, si on ne veille pas au grain. Weiterlesen

L’attaque terroriste qui a fait au moins 24 morts lors d’un défilé militaire à Ahvaz le samedi 22 septembre en Iran. Hassan Rohani a écrit sur son blog que « la réponse de la République islamique à la moindre menace sera terrible ». À mon avis l’origine de cet attentat, n’a pas que des raisons politiques, mais aussi religieuses. C’est la lutte entre les chiites et les sunnites qui est entrain d’envenimer toute la la région. La guerre au Yémen en est la démonstration sanglante. Nous nous trouvons dans une situation à mon avis analogue à celle de la Guerre de 30 ans, qui a mis à feu et à sang une grande partie de l’Europe. Lorsque les hommes prétendent se battre pour leur religion, l’intolérance et la violence est de mise. Comme le cheminement de la gangrène, toutes les parties concernées en sont petit à petit rongées. Il n’est pour ainsi dire pas possible de mettre un terme aux hostilités. Seul un épuisement général peut amener les adversaires à rendre les armes. Notre époque est marquée par la déchéance morale de ceux qui se disent pratiquants. Les repères que les religions devraient nous donner sont obsolètes, car elles ne respectent pas les écritures en assassinant, comme cela a été le cas à Ahvaz. Théologiquement rien ne peut justifier une telle action. Mais ce n’est pas seulement autour de la péninsule arabe que nous vivons le déclin de l’ordre moral. L’église catholique se trouve dans la plus grande crise depuis la Réformation à mon avis. Avec ces milliers de cas de pédophilie, elle s’est mise en touche. Elle a perdu toute sa dignité en laissant champ libre à des criminels. D’après les dernières informations, même le Pape François, que j’apprécie, est mis en accusation d’avoir apporté son soutient à des prêtre ayant violé des enfants. Il est bien possible que tout cela mène à un schisme, qui aurait des conséquences politiques dans les pays concernés. Il est un fait : nous vivons un désastre, qui nous rend tous peu crédibles. Weiterlesen

En 2017 123 femmes sont mortes par la main de leurs conjoints. 225 000 ont été blessées et vivent un enfer psychologique. Lorsque j’ai pris connaissance de ces chiffres, j’ai éprouvé un sentiment de dégoût. Je peux concevoir que le couple peut devenir le creuset de violences, mais en venir est inadmissible. J’ai tourné il y des années, dans une maison qui recueillait des victimes de violences conjugales. Des femmes peuvent y trouver refuge avec leurs enfants. Elles y vivent en complète anonymité, de peur que « leurs compagnons » viennent les harceler. Une fuite délibérée pour sauver leur peau. Et la police ? Beaucoup d’entre-elles hésitent à poser plainte, car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, elles se sentent aussi responsables. J’ai essayé de comprendre le pourquoi d’une telle attitude. J’ai constaté que la plupart d’entre-elles aimaient encore leurs compagnons, ceci malgré le mal qu’ils leurs ont fait. Pour ces dernières la sexualité jouait un rôle important. Tout en rejetant la violence, elles admiraient leur virilité. Puis encore un élément de taille : celui de la peur de la solitude, de devoir prendre en main sa destinée. J’ai constaté qu’il fallait protéger ces femmes contre elles-mêmes. Beaucoup d’entre-elles sont retournées auprès de leurs hommes, comme elles les nomment. Mais il y a une condition, pour qu’il puisse avoir des mesures efficaces au sein de la société, il faut que les victimes déposent plainte, aillent au tribunal afin qu’il y ait condamnation. Mais nombre d’entre-elles hésitent à faire ce pas.« C’était un accident. Il était stressé ! » Des personnalités de la vie publique ont signé une pétition afin que l’État réagisse plus énergiquement. Weiterlesen