Il ne fait aucun doute, les populistes d’extrême-droite, que ce soient Viktor Orban , Matteo Salvini ou Marine Le Pen recueilleront plus de voix qu’aux dernières Européennes. Leurs visées nationalistes sont aujourd’hui du goût de bon nombre de citoyens, qui considèrent que l’UE est la source de leurs maux. Ce n’est évidemment pas le cas, mais il est aisé de repousser sur d’autres ses incompétences vitales. C’est justement de cela qu’il s’agit pour ceux qui restent en rade. Ils leur faut des messies pour qu’ils aient l’impression de pouvoir se tirer d’affaires, de grandes gueules qui n’ont qu’un seul but, celui de se regarder dans un miroir. Des coqs dont le cocorico n’est qu’un cri de haine. Ces champions de l’exclusion feront la loi, qu’on le veuille ou non. Emmanuel Macron en est parfaitement conscient, d’où son intention de s’impliquer à fond dans le combat que sera cette compagne électorale. Elle risque de devenir une guerre, faite de violences et d’injures. Je me permets d’être pessimiste, car il est peut-être encore temps de redresser la barre, bien que j’en doute. Dans tout cela vient s’insérer le Brexit. Il devrait normalement démontrer que sans l’UE, la misère est sur le pas de porte. Vouloir se replier sur soi-même est impossible dans un contexte dominé par la mondialisation. Il serait essentiel de démontrer aux citoyens qu’il est vain de faire marche-arrière. Mais une fois de plus ce n’est pas la raison qui fait la loi, mais les émotions. Elles sont souvent de mauvais conseil. En particulier lorsqu’il s’agit de notre quotidien. Les populistes se gardent évidemment bien de dire la vérité.
Nous l’avons vu avec le spectacle grotesque que nous a servi le gouvernement italien. Ils étaient tous réunis sur un balcon en déclarant qu’ils mettraient fin à la pauvreté en s’endettant plus. C’est le comble du ridicule ! Des individus qui prétendent de telles absurdités induisent le peuple dans des chimères. L’Italie n’est pas en mesure d’assurer à elle-seule la prospérité. Elle est dépendante, comme nous aussi, des marchés financiers à l’échelle mondiale. Ce sont eux qui fixent le prix de l’argent. Sans emprunts la péninsule devrait déclarer faillite. Les intérêts augmenteront, ce qui s’est déjà passé après la photo de familles de ces ministres débiles à Rome. Emmanuel Macron devra faire beaucoup de pédagogie afin d’expliquer de quelle manière fonctionne le financement de l’UE. Un discours certes assez technique, mais à mon avis indispensable. Il faut que chacun soit conscient de ce qui peut l’attendre en glissant le mauvais bulletin dans l’urne, qu’il serait soumis en cas de victoire des têtes brûlées, à des contraintes et non pas à un avenir meilleur. C’est justement là que le bât-blesse. Qui aime entendre de mauvaises nouvelles ? On prétendra que c’est de la démagogie afin de glaner des voix. Il sera très difficile de convaincre les récalcitrants. Ce qui manque à l’UE, ce sont les liens affectifs. Jusqu’à présent elle a fait plutôt figure d’une entité technocratique, non pas d’une patrie. Et c’est justement cela qu’attendent les européens. Il n’y a pas de liens d’amour avec Bruxelles. Vouloir corriger une telle évolution, est presque du domaine de l’impossible. Mais il faudra néanmoins s’y atteler. Je pense qu’Emmanuel Macron aura du mal à corriger le tir.
pm