La peur envenime mon quotidien. La raison pour laquelle je me suis décidé de la larguer et de regarder l’avenir avec un peu plus d’optimisme. Vous direz probablement : « Voilà que Pierre sombre dans le positivisme ! Est-il devenu aveugle ? » Non, je ne suis pas naïf au point d’ignorer la réalité, mais je remarque que la peur de l’avenir me paralyse. Je viens de lire dans « Le Monde » un article sur le retour du spectre de la République de Weimar. Il traduit assez bien ce que je pense, mais il faut tout faire pour se départir d’un tel état d’âme. Lorsqu’on analyse ce qui s’est passé entre 1918 et 1933, il est évident que la peur a permis au national-socialisme de prendre emprise sur le peuple. Lorsqu’elle est collective, elle fait des ravages psychologiques qui incitent à l’irrationnel. Il y avait de quoi être inquiet : la crise économique, le chômage, les « réparations » astronomiques édictées pas le traité de Versailles. Mais il n’y avait pas que ça. Il y eut aussi une reprise en main économique, un peu plus de bien-être. Elle fut anéantie par le crash boursier de Wall Street en 1929. Un regain d’antisémitisme en fut la conséquence, car la propagande hitlérienne lança « la fake-news » que c’était l’internationale juive qui en a été à l’origine. Vint s’ajouter à tout cela le « après moi le déluge ! », qui annihila le reste de raison que certains avaient encore. L’Allemand, en général, se trouve pas son caractère absolu, dans un état psychologique qui fait penser au « Crépuscule des Dieux » de Richard Wagner. Le mythe de la terre brûlée afin de faire renaître ensuite les bourgeons d’une ère nouvelle. Le tout ou rien ! Nous nous trouvons pas encore dans une telle situation, mais le lait pourrait tourner assez rapidement, si on ne veille pas au grain.
Habitant en République Fédérale je perçois ce sentiment de raz-le-bol, qu’il faudrait stopper au plus vite. Pour que cela se fasse il faudrait avant tout que le gouvernement reprenne du poil de la bête, au lieu de se tirer constamment dans les jambes. La population ressent le besoin d’être mené par une main forte. Il est évident qu’Angela Merkel a perdu beaucoup d’autorité. Hier elle s’est excusée auprès des citoyens, d’avoir pris les mauvaises décisions dans le cas du chef des services intérieurs, Hans-Georg Maaßen. Au lieu de le nommer secrétaire d’État, comme le désirait Horst Seehofer, le ministre de l’intérieur, il deviendra un de ses conseillers et touchera le même salaire que jusqu’à présent. Les citoyens avaient été scandalisés qu’un haut fonctionnaire, auquel on reprochait d’avoir failli, puisse monter ainsi en grade. Ce dérapage a été la cause d’une montée de l’extrême-droite de deux points. Avec ses 18 %, l’AfD est le deuxième parti du pays. Il y aurait de quoi avoir peur, mais dans un tel cas elle est mauvaise conseillère, car elle a un effet paralysant. Je pense qu’il est temps de se jeter, comme au rugby, dans la mêlée, de montrer plus de sûreté. Tout le monde est concerné et devrait s’engager dans le cadre, où il vit. Il faudra trouver de bons arguments. Revenons à la République de Weimar. La catastrophe a été en grande partie déclenchée par la lutte intestine que se livrait les partis démocratique pour glaner quelques point de plus. De la politique politicienne qui dégoûta le peuple qui avait d’autres chats à fouetter, comme la lutte contre la précarité. Pas étonnant qu’Hitler fut considéré comme le messie !
pm