Manuel Valls n’y va pas de main-morte. Il s’est mis en tête de devenir maire de Barcelone, ce que je trouve le moins qu’on puisse dire étrange. Je n’ai rien contre des personnes qui rebondissent comme des ballons de foot, mais dans un tel cas je pense qu’un politicien peut débrayer après la carrière qu’il a fait. Je n’aime pas trop l’idée qu’on puisse servir deux maîtres à la fois. Bien qu’Ibérique, Manuel Valls a eu la chance de devenir premier-ministre en France, le pays d’accueil de ses parents. Je ne vois pas trop la raison pour laquelle il vient se fourvoyer dans la capitale catalane. Comme on le sait il s’oppose à la sécession de la Province de l’Espagne, ce que je trouve bon. Il ne peut pas y avoir d’avenir en Europe si le continent se morcelle de plus en plus. Ce serait absurde de la part de l’UE de renégocier des accords ayant un caractère régionaliste. Cela deviendrait un continent impossible à gérer. Je pense que ce serait aussi la réponse de Manuel Valls. Vu sous cet angle on peut comprendre cette candidature, mais pas du point de vue personnel. Je comprends assez bien la réaction des habitants d’Évry, dont il a été le maire pendant 19 ans. Beaucoup considèrent ce pas comme une trahison. D’autres émettent des regrets. Ils doivent considérer, et ceci avec raison, qu’il y a assez de pain sur la planche en France, qu’un politicien comme Manuel Valls aurait de quoi apporter son expérience. Mais pour comprendre sa démarche, il ne faut pas oublier le désastre des dernières élections, que ce soit la présidentielle ou les législatives. Le parti qui l’avait soutenu dans sa carrière, s’est effondré. Il en porte aussi une responsabilité. Il a déçu un grand nombre d’électeurs, qui avaient eu l’espoir qu’avec son énergie débordante il pourrait relever le défi. Cela a été un échec cuisant, dont il a payé les frais. C’est avec une infime majorité qu’il a pu retrouver un siège au sein de l’hémicycle. Je ne sais pas ce qu’en pensent les Barcelonais. Weiterlesen

Au cours du débat entre les candidats à la primaire de la gauche, le problème de l’accueil des réfugiés a été abordé. Manuel Valls s’est trouvé dans le collimateur de la critique, car aux yeux de ses adversaires, le gouvernement dont il était le chef s’est conduit d’une manière très mesquine en réduisant à un nombre ridicule le droit d’asile aux migrants. 85 000 personne en fait leur demande en 2016. À côté des 350 000 personnes assassinées par le régime de Bachar Al-Assad et les millions qui ont été forcés de prendre la route, ce chiffre est dérisoire. Et ceci en premier lieu à cause de la pression exercée par la droite et l’extrême-droite. Il est évident que des valeurs mêmes du socialisme démocratique ont été ignorées ainsi. Le droit d’asile est un devoir absolu qui ne peut être discuté. C’est tout du moins l’avis d’Angela Merkel qui a reçu en Allemagne près d’un million et demi de traqués en 2015/2016. Cela a donné outre-Rhin du regain aux extrémistes de droite. Donald Trump a très durement critiqué la chancelière dans une interview qui paraît aujourd’hui dans le quotidien de masse « Bild » en ce qui concerne la migration. Il a mis en parallèle l’attentat de Berlin et son action. Il est évident que pour un personnage comme lui de comprendre ce que l’étique représente en politique est inatteignable. Même si les chiffres ont été pour certains titanesques, je soulève mon chapeau en ce qui concerne l’attitude de Madame Merkel. Ce geste à redonné à l’Allemagne sa dignité. Et comme je l’ai relaté il y a quelques jours, malgré l’ouverture des frontières il y a deux ans, l’économie allemande a profité de cette action. En France une majorité de citoyens approuve la politique restrictive du gouvernement et voudrait même qu’on ramène aux frontières bon nombre d’étrangers. Weiterlesen

Emmanuel Macron a tenu un meeting hier après-midi au Parc des Expositions de Paris. Il a pu réunir bien plus de personnes qu’il y a une semaine au lancement de la primaire des socialistes. Ce qu’il a exposé est un programme social-démocrate qui ressemble par bien des points à l’Agenda 2010 de Gerhard Schröder. Ce qui est caractéristique c’est la présence des jeunes. Il est indéniable qu’il les attire parce qu’il ne ressemble en aucune manière à un zombie de la politique politicienne. Le mouvement « En marche ! » compte 120000 militants, tendance ascendante. Il se présente comme étant le candidat du travail et préconise le dialogue au sein des entreprises entre les patrons et les employés ou les ouvriers. Une de ses taches principales sera de diminuer les charges sans pour autant toucher au social. Il faut aider d’une manière plus efficace tous ceux qui vivent dans la précarité. Il respecte les lois actuelles concernant l’emploi, comme les 35 heures, le salaire minimum et l’égalité entre les femmes et les hommes, mais voudrait qu’il y ait des accords au sein des différentes entreprises et évidemment aussi dans l’administration. En clair cela veut dire qu’il y aura moins d’État. Comme outre-Rhin « le contrat d’entreprise» aura la priorité. Il parle de la suppression des cotisations maladie et chômage des salariés qui seraient transférées sur la CSG. Les revenus du capital auront une imposition plus élevée que celle du travail, de même que les prélèvements chez les retraités aisés. En réponse à la suppression de 500 000 emplois du service public proposée par François Fillon, il veut tenter bien plus de décentralisation. Il faut libérer les énergies, non pas couper des têtes. Avec plus de proximité il entend être plus efficace. En ce qui concerne la sécurité il veut augmenter les rangs des services de l’ordre de 10 000 nouveaux fonctionnaires. Il se réfère à Lionel Jospin et à Jean-Pierre Chevènement lorsqu’il s’agit de la police de proximité. Finalement il a clôt son meeting en parlant de l’Europe qu’il faut absolument renforcer par les temps qui courent. Ce sera elle qui nous sauvera en fin de compte ! Weiterlesen

Le président a jeté l’éponge. Il ne pouvait pas faire autrement vu les sondages négatifs et le refus affiché au sein de son propre parti. Je ne sais pas quelle mouche l’a piqué lorsque dans le livre écrit pas deux journalistes du Monde, il a bafoué ses plus fidèles collaborateurs comme Jean-Marc Ayrault par exemple. C’était infâme et ressemblait à un règlement de comptes d’un homme en train de sombrer. Pourquoi un tel manque de dignité ? Était-ce une forme de suicide de sa part ? De la grogne de ne pas trouver l’adhésion nécessaire auprès de ses proches ? Ces interviews ont causé au PS un tort considérable. Maintenant il ne reste plus rien d’autre à faire que de réduire la casse. Il est illusoire de croire qu’une femme ou un homme providence puisse inverser la vapeur. La seule chose du domaine du possible est de se rassembler afin d’éviter une débâcle sanglante. Manuel Valls se croit préposé à jouer le rôle d’un timonier dans la tempête. Pour l’instant je ne sais pas comment il se conduira en tant que leader. Comme premier-ministre, qu’on le veuille ou non, il était à la traîne du Château. Toutes décisions étaient prises avant tout par son locataire, comme la constitution le veut. Pour se rendre compte de l’autonomie d’un chef de gouvernement, il serait bon de jeter un regard en arrière, lorsque François Fillon occupait ce poste. Il devait à ses dépends jouer le rôle d’un chien couché. Nicolas Sarkozy le considérait comme un larbin qui avait à se plier à ses ordres. Vu sous cet angle ce job est redoutable car il confère à son détenteur pour ainsi dire aucune marge de manœuvre. C’est maintenant que les candidats de la primaire à gauche pourront se profiler, montrer leurs compétences de chef d’État. Et la gauche dans tout cela ? Il serait grand temps qu’elle se redéfinisse et fasse tout d’abord un bilan avant d’esquisser une stratégie. Weiterlesen

Martine Aubry fait des siennes ! Elle a adressé une critique acerbe contre François Hollande et son premier ministre Manuel Valls, en traînant dans la boue la politique gouvernementale depuis deux ans. C’est son droit le plus absolu, mais on est en droit de se poser la question si une telle action est parfaitement opportune aujourd’hui ? Tout d’abord il y a la crise économique qui n’est pas maîtrisée, de l’autre le ras-de-marée populiste. Avec ses remarques elle risque de donner à l’opposition des arguments, qui lui donnent le vent en poupe. C’est cela qui à mes yeux est inadmissible ! Je ne suis pas un partisan aveugle d‘ Emmanuel Macron, mais je reconnais la difficulté de sa tâche, celle de promouvoir la relance. Un pari titanesque qui certes bouscule certaines de mes convictions d’homme de gauche. Il est obligé pour y parvenir de revoir certains acquis sociaux et avant tout de réformer, avec l’aide de Myriam el-Khomri, la loi du travail. Ils partent du principe que la lutte contre le chômage a la priorité absolue, qu’avant de revendiquer quoi que ce soit, il faut remettre la machine en route. Je partage ce point-de-vue ! Je crains que Martine Aubry ne se rend pas compte de la situation ambiante. N’a-t-elle rien appris du score régional qui a écarté le PS du Nord ? Croit-elle qu’en jetant du sable aux yeux des travailleurs, elle réussira à les faire rentrer au bercail ? Elle oublie que tous progrès sociaux sont étroitement liés à la relance. Que ceux-ci ne sont pas réalisables sans des revenus substantiels générés par l’industrie. Tout État qui subit des revers concernant les entrées fiscales, ne peut pas jouer au Père Noël. En clair, il n’y a pas d’argent à distribuer. C’est tout le dilemme de la gauche. Weiterlesen

Mardi 3 novembre, Manuel Valls a déclaré devant des étudiants de sciences po : « ce journal de l’après-midi qui nous rend triste à chaque fois qu’on le lit, mais que l’on lit quand même parce que l’on nous a appris à le lire quand on était petit  ». Cette remarque a perturbé les rédacteurs du Monde. Il est vrai qu’il est de plus en plus insupportable de lire un journal. Chaque jour une myriade de mauvaises nouvelles nous assaillent. Elles démontrent à quel point nous sommes impuissants face aux événements. Il est vrai que la vague virtuelle a encore augmenté ce sentiment. Dès qu’il se passe quelque chose, peu importe où, nous sommes informés. Souvent des données brutes, que nous sommes pas en mesure de jauger. Le rôle d’un quotidien consiste à faire des analyses ; bien moins de transmettre des informations brutes. L’internet s’en charge. Je pense que le Monde remplit très bien cette fonction, mais il est dépendant de ce qui se passe et peut en aucun cas enjoliver une situation qui est de plus en plus sinistre. Le politicien qu’est Manuel Valls devrait le savoir. Seule la politique, et ceci dans un cadre de plus en plus limité, a le pouvoir de mener la barque dans une direction meilleure. Mais il faut malheureusement reconnaître que son pouvoir s’amenuise de plus en plus, laissant la place à des apprentis-sorciers. Ces derniers, par voies médiatiques, essayent de manipuler les foules. La presse dans son ensemble leur donne un forum, parce ce que le populisme est un atout commercial. Weiterlesen

Manuel Valls a commandé une étude à l’ancien directeur du travail (DGT), le conseiller d’État Jean-Denis Combrexelle, afin de rénover complètement la loi du travail. Il est question de donner plus de marge au patronat et aux syndicats. À eux de renégocier toutes les dispositions concernant « la marche des affaires » ! C’est ce qui se passe depuis des années en Allemagne, où les accords entre employeurs et employés ont la priorité. Ils sont différents d’une entreprise à l’autre et se basent sur la situation réelle de chaque maison. La seule contrainte est aujourd’hui le salaire minimum de 8,50 €. Ce système implique un syndicat puissant, ayant assez d’influence partout où il est actif. Dès l’après-guerre, l’essor économique a impliqué la participation décisionnelle des partenaires sociaux, une profonde coopération au niveau des conseils de surveillance, qui tracent les stratégies commerciales. Ils sont composés à 51% d’actionnaires et d’employeurs, à 49% de syndiqués et de conseillers d’entreprises. Les options économiques, la logistique et la politique du personnel se décident au sein de ce conseil. Aucune décision ne peut être prise d’une manière unilatérale ce qui est une des causes du miracle allemand. Toutes les décisions fondamentales ont été prises en commun. Ce système force le consensus, ce qui est une question de mentalité. Weiterlesen

Manuel Valls veut lutter contre la droite réactionnaire, ce qui est son droit le plus absolu. Mais avec quel parti socialiste ? Pour pouvoir réussir un pari qui semble aujourd’hui presque impossible à réaliser, celui de se maintenir au pouvoir, la gauche doit se redéfinir. Est-elle compatible aux idées d’un Tony Blair ou d’un Gerhard Schröder ? Peut-elle survivre à l’heure actuelle en faisant constamment des compromis ? Ou doit-elle être pure et dure ? Une question que se pose les Anglais. Jeremy Corbyn, le candidat d’extrême-gauche du Labour, est en tête des sondages en ce qui concerne l’élection de la nouvelle direction. Il veut nationaliser des pans entiers de l’économie, rouvrir des mines de charbon, augmenter les impôts pour les riches. Une idéologie qui remonte au temps de la lutte contre la dame de fer, Margaret Thatcher. Mais il suit aussi une voie franchement anti-européenne en se ralliant aux diatribes des populistes. Un replis sur soi-même en parfaite opposition à l’Internationale. On en est pas à une contradiction près. Un retour en arrière qui ne présage rien de bon. Il en est de même aux USA dans les primaires démocrates, où Bernie Sanders préconise aux électeurs de son parti d’opter pour un modèle socialiste de la société. En France le gouvernement est attaqué par les frondeurs, qui suivraient probablement le point de vue d’un Alexis Tsipras. Weiterlesen