Il est positif qu’un grand quotidien comme « Le Monde » prenne position contre le déferlement de haine que la France connaît depuis la révolte des Gilets Jaunes. Une attitude qui est étrangère avec l’idée que nous nous faisons de la démocratie, un système, où les conflits doivent être débattus dans une atmosphère constructive. Cela ne veut en aucun cas dire de vouloir étouffer les revendications, au contraire, mais d’essayer tout au moins de trouver des solutions qui seraient pour tous vivables. Je ne suis pas un partisan de l’harmonie à tout prix, qui masque des situations explosives, qu’il faut désamorcer pendant qu’il est encore temps, mais d’un dialogue constructif même s’il est violent, d’agir en amont, non pas d’attendre la catastrophe sans réagir. Lorsqu’il est question de la précarité, seul le résultat compte en fin de compte. Ce n’est pas la démarche que suit bon nombre de Gilets Jaunes, me semble-t-il. De prendre le désarroi de certains citoyens comme prétexte pour faire la révolution, est à mon humble avis tout à fait illégitime. De prôner la violence et en particulier la haine, une démarche destructive qui n’a qu’un seul but, celui d’ouvrir la porte au totalitarisme. D’attiser l’exclusion, l’antisémitisme ou offrir aux néonazis un forum, un déni de la République. C’est de cela qu’il est avant tout question, pas une attitude solidaire envers les plus démunis. Puis il y a tout ce lot de mensonges sur internet. Cela n’a plus rien de social, c’est de l’injure à l’état pur. Weiterlesen

Mardi 3 novembre, Manuel Valls a déclaré devant des étudiants de sciences po : « ce journal de l’après-midi qui nous rend triste à chaque fois qu’on le lit, mais que l’on lit quand même parce que l’on nous a appris à le lire quand on était petit  ». Cette remarque a perturbé les rédacteurs du Monde. Il est vrai qu’il est de plus en plus insupportable de lire un journal. Chaque jour une myriade de mauvaises nouvelles nous assaillent. Elles démontrent à quel point nous sommes impuissants face aux événements. Il est vrai que la vague virtuelle a encore augmenté ce sentiment. Dès qu’il se passe quelque chose, peu importe où, nous sommes informés. Souvent des données brutes, que nous sommes pas en mesure de jauger. Le rôle d’un quotidien consiste à faire des analyses ; bien moins de transmettre des informations brutes. L’internet s’en charge. Je pense que le Monde remplit très bien cette fonction, mais il est dépendant de ce qui se passe et peut en aucun cas enjoliver une situation qui est de plus en plus sinistre. Le politicien qu’est Manuel Valls devrait le savoir. Seule la politique, et ceci dans un cadre de plus en plus limité, a le pouvoir de mener la barque dans une direction meilleure. Mais il faut malheureusement reconnaître que son pouvoir s’amenuise de plus en plus, laissant la place à des apprentis-sorciers. Ces derniers, par voies médiatiques, essayent de manipuler les foules. La presse dans son ensemble leur donne un forum, parce ce que le populisme est un atout commercial. Weiterlesen