Lorsque j’entends des politiciens voulant briser les clivages entre la droite et la gauche, il faudrait définir avant tout ce qu’ils représentent aujourd’hui. Les deux tendances, qui jusqu’à peu représentaient dans le système un peu le centre, ne peuvent plus le faire, car ils sont devenus plus ou moins inexistants. Nous sommes en train d’enterrer l’héritage que nous a légué la quatrième République, c’est à dire des partis interchangeables, qui n’avaient pas une colonne vertébrale bien solide. Malgré Charles de Gaulle qui avait un certain mépris pour une telle constellation politique, toute faite de compromis, ce qui ne correspondait pas à son idée de la grandeur de la France, il n’a pas pu se dépêtrer d’eux. Pire encore, ils ont érodé, en ce qui concerne la droite, de plus en plus le gaullisme. Lui qui détestait les clichés, s’est vu confronté à des milieux mercantiles qui de moins en moins réussirent à faire la différence entre les intérêts strictement politiques et leur porte-monnaie. Il s’en est sui une sorte de poujadisme du centre-droit, où les combines avaient la priorité. Nous étions très éloignés des grands objectifs que le Général avait mis sur les rails. Comme la gauche était de plus en plus édulcorée aussi, il n’y avait plus de quoi se faire les dents. Où étaient passés les idéaux ? Les grands projets de société ? Aux Calendes grecques ? De plus en plus ce n’étaient plus que paroles creuses. Tout cela m’est revenu lors des obsèques de Jacques Chirac. N’incarnait-il pas un peu la notion du compromis ? Il est très utile lorsqu’il faut sortir d’une impasse, mais pas lorsqu’il faut rédiger un programme politique et l’imposer. Cela devient insipide, sans intérêt parce que tout le monde s’y retrouve sans s’y retrouver. Cela a été la clef du succès de la famille Le Pen, Marion Maréchal incluse, celle d’assener des arguments massues sur la têtes d’un peuple, qui ne sait plus trop à quel saint se vouer. En plus il y a tout le lot des affaires, des magouilles, des détournements qui n’ont pas contribué à la bonne marche de l’État. Weiterlesen

La démarche d’un vrai héros se marque par la capacité de sortir d’un conflit majeur. Eric Drouet, un des leaders des Gilets jaunes, a été une fois de plus été interpellé non loin des Champs-Élysées pour vérification d’identité. Il était sur le chemin d’une rencontre avec des camarades, non loin de l’Arc de Triomphe, dans le but de mener une action limitée mais d’un haut caractère symbolique. Eric Drouet semble vouloir remettre cela ! Je ne le lui reproche pas, mais il serait temps de changer de tactique. Ce n’est pas dans une résistance acharnée que la situation pourra s’améliorer et c’est de cela qu’il est question. Il a eu le mérite de mettre le doigt dans la plaie en ce qui concerne la précarité en France, d’ébranler la Présidence. Un résultat appréciable pour un mouvement qui est parti de rien. Mais attention, les dérives que j’ai pu remarquer en disent long. Lorsque un internaute sur Facebook réclame la tête d’Emmanuel Macron et la mort de la République, ce n’est pas une voie, où je suis prêt à m’engager. Je suis une personne très attachée aux institutions et considérerais la mort de notre système, comme un déni de notre histoire. Cela voudrait peut-être dire, que je n’aurais plus la liberté d’écrire ce que je pense au plus profond de moi-même. Une fois de plus je vous déclarerai ici que je soutiens le Président de la République, même si je considère qu’il a manqué de doigté, qu’il n’a pas trouvé les mots adéquats pour atténuer les angoisses des plus pauvres. Weiterlesen

Martine Aubry fait des siennes ! Elle a adressé une critique acerbe contre François Hollande et son premier ministre Manuel Valls, en traînant dans la boue la politique gouvernementale depuis deux ans. C’est son droit le plus absolu, mais on est en droit de se poser la question si une telle action est parfaitement opportune aujourd’hui ? Tout d’abord il y a la crise économique qui n’est pas maîtrisée, de l’autre le ras-de-marée populiste. Avec ses remarques elle risque de donner à l’opposition des arguments, qui lui donnent le vent en poupe. C’est cela qui à mes yeux est inadmissible ! Je ne suis pas un partisan aveugle d‘ Emmanuel Macron, mais je reconnais la difficulté de sa tâche, celle de promouvoir la relance. Un pari titanesque qui certes bouscule certaines de mes convictions d’homme de gauche. Il est obligé pour y parvenir de revoir certains acquis sociaux et avant tout de réformer, avec l’aide de Myriam el-Khomri, la loi du travail. Ils partent du principe que la lutte contre le chômage a la priorité absolue, qu’avant de revendiquer quoi que ce soit, il faut remettre la machine en route. Je partage ce point-de-vue ! Je crains que Martine Aubry ne se rend pas compte de la situation ambiante. N’a-t-elle rien appris du score régional qui a écarté le PS du Nord ? Croit-elle qu’en jetant du sable aux yeux des travailleurs, elle réussira à les faire rentrer au bercail ? Elle oublie que tous progrès sociaux sont étroitement liés à la relance. Que ceux-ci ne sont pas réalisables sans des revenus substantiels générés par l’industrie. Tout État qui subit des revers concernant les entrées fiscales, ne peut pas jouer au Père Noël. En clair, il n’y a pas d’argent à distribuer. C’est tout le dilemme de la gauche. Weiterlesen

On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, une évidence à première vue logique mais qui n’entre pas dans la tête des citoyens. C’est tout le problème de la gauche un peu partout dans le monde. Ses adhérents attendent d’elle qu’elle leur offre la sécurité financière, le soutien social et évidemment des conditions allégées de travail. C’est à dire des semaines de 30 à 35 heures. Naturellement aussi des retraites anticipées à pleins tarif. Et dans tout cela le moins d’efforts possible. Ces revendications sont en opposition à une réalité qui nous dicte de gagner plus d’argent pour pouvoir subventionner toutes ces prérogatives. L’équation ne peut pas se faire et la déception se fait sentir parmi un peuple attendant tout d’un gouvernement. Et dans ce cas-là il faut le punir en votant à droite, souvent à l’extrême-droite. C’est ce qui se passe actuellement en France et met le Président dans une situation précaire. Lorsqu’on analyse la situation, il est clair qu’il sera toujours le perdant, malgré la nécessité de réaliser des réformes pour redresser le pays. Weiterlesen