Manuel Valls n’a pas encore déclaré à Rouen s’il se présentait aux primaires de la gauche en janvier ou pas. Il attend la décision du président de la république, qui d’après les rumeurs voudrait bien y prendre part. S’il faisait le pas, le premier ministre se trouvera confronté à Emmanuel Macron qui s’est auto-nommé candidat. Il en ira aux présidentielles que l’on veuille ou non du néo-conservatisme. Il est presque certain que les Français s’opposeront dans leur majorité au progressisme. Ils essaieront de trouver leur bonheur dans l’immobilisme qui leur semble plus rassurant. Un réflexe pervers qui leur causera certaines désillusions. Manuel Valls aura beau prétendre que l’avenir d’un pays réside dans le changement, il est guère probable qu’il soit suivi dans une telle démarche. Il paraît presque évident que le scrutin sera une joute entre Marine Le Pen et le candidat du PR. Ils feront l’article en se faisant passer pour les apôtres d’une droite pure et dure, comme François Fillon l’a fait. Peut-être le souhait de se voir gouverné par la force, peu importe si les conséquences personnelles font craindre le pire. Dans le contexte actuel le discours social ne prend pas. Plutôt l’esquisse d’une société menée à coup de fouet. Comment expliquer ce phénomène ? L’option d’une société autogérée est rejetée par une majorité parce qu’elle implique une grande part de responsabilité individuelle. L’échec de la gauche peut s’expliquer en partie ainsi. Il paraît dans un premier temps plus facile de se fier à un chef ou une cheffe. De les laisser décider pour soi-même en abandonnant certaines prérogatives. Il ne fait pour moi aucun doute que nombre de citoyens se mettront par commodité sous le joug du pouvoir. Pour moi c’est la raison principale pourquoi la gauche perdra, bien moins le bilan de son action. Weiterlesen
Archiv des Autors: Pierre Mathias
La Turquie à la glacière ?
Le parlement européen a décidé de geler les négociations avec la Turquie en ce qui concerne une adhésion future de ce pays à l’UE. Le nouvel ordre instauré par Recep Erdoğan après le putsch manqué du mois de juillet n’est pas compatible avec les règles communautaires. Les députés ont mis dans l’embarras la Commission et les chefs d’États des pays-membres. On voulait éviter à tout prix de rompre les négociations. La ligne rouge à ne pas dépasser était jusqu’à présent l’instauration de la peine de mort. Maintenant il est démontré que ce n’était pas l’ultime limite. La donne a changé depuis que les conservateurs religieux ont pris le pouvoir. L’héritage de Mustafa Kemal Atatürk a été plus ou moins balayé. L’État laïc qu’il préconisait n’existe plus que sur le papier. Le président actuel se considère plutôt comme l’héritier d’Osman 1er (1258-1324/26), le père de la civilisation ottomane qui a occupé tout le pourtour méditerranéen. On est très éloigné du rapprochement avec l’Occident. Les États Unis qui espéraient que la Turquie par son appartenance à l’OTAN puisse être un rempart par rapport à l’influence iranienne et arabe, se retrouve dans une situation précaire. Elle ne peut dans la situation actuelle plus être considérée comme la clef de voûte d’une stratégie orientale. Peu à peu la nostalgie de l’empire ottoman reprend ses droit et ne tient plus compte des prérogatives dictées par les USA. N’oublions pas que c’est Washington qui a plus ou moins imposé à l’UE d’intégrer la Turquie. Maintenant on se demande bien si Ankara a vraiment encore le désire d’adhérer à l’Europe. Du point de vue géopolitique ce qui se passe maintenant peut être considéré comme un échec. Il est clair que la Turquie ne ressent plus le besoin de se conformer aux directives édictées par l’Alliance atlantique. Elle va suivre de plus en plus une politique autonome teintée d’un nationalisme aigu. Weiterlesen
Fillon le catho !
Personne ne pourra reprocher à François Fillon d’afficher sa foi. La liberté de croyance est une des constantes les plus importantes de la démocratie. Mais il est permis de s’opposer à une mainmise de la religion dans les affaires politiques. Pour que cela soit clair, je crois en Christ et suis prêt à l’affirmer malgré mes convictions de gauche. Mais je suis aussi conscient de la situation actuelle, où la foi est souvent manipulée à des fins étatiques. On ne peut pas reprocher à un islam militant de provoquer un déséquilibre dans une société et en même temps lui opposer un fondamentalisme chrétien dépourvu de toute tolérance comme c’est le cas aux États-Unis. C’est la raison pour laquelle je suis un farouche partisan de la séparation de la religion et de la politique, tout au moins lorsqu’il s’agit du pouvoir. Porter la bannière de Jésus pour gagner des élections me rend mal à l’aise. Je ne dénie en aucune manière le droit à François Fillon de calquer ses vues sociétales sur ses convictions religieuses, mais je ne veux pas que cela touche la pluralité de la France. Vouloir opposer au terrorisme islamiste un catholicisme dur et pur, n’entrerait en aucune manière dans les vues du Pape François. Il s’opposerait probablement à ce que la croyance soit employée à des fins opportunistes comme celle de briguer un poste important. Weiterlesen
Violences au quotidien
Lorsque les arguments manquent, les militants de l’extrême-droite passent aux actes. Seule le langage du coup de poing leur semble être familier. Un ami a été victime d’un tel comportement en Allemagne. Il avait eu le tort de s’engager pour la démocratie, ce qui n’est pas du goût de tous ceux qui croient à la solidarité, à l’amour du prochain. Lorsque de tels faits arrivent à des proches, on en croit tout d’abord pas à ses yeux. C’est différent qu’une nouvelle dans un journal ou à la radio. Il est permis de se demander ce qui peut pousser des gens à se comporter ainsi, d’autant plus que dans le cas dont je parle, l’agresseur n’a pas subi de contraintes de la part de tous ceux qu’il rejette comme les migrants, les libre-penseurs ou des membres de partis adverses. Cela revient à dire que la violence est la source même d’une telle idéologie. Si on fait une analyse des raisons qui poussent certains individus à s’engager dans telles ou telles formations d’extrême-droite, il est possible de s’apercevoir que c’est le mal-être en général qui en est la cause. Des personnes désarçonnées qui ne trouvent pas les moyens nécessaires pour se stabiliser. Elles se complaisent dans l’illusion que seul la violence pourra leur donner une assise. Ce phénomène ne se cantonne pas seulement dans des milieux défavorisés. Aussi des intellectuels sont concernés. Dans le cas qui m’a incité à écrire cet article, il s’agit d’un docteur en politologie. Probablement un être mentalement malade qui a du mal à gérer ses rapports affectifs. Son attitude est peut-être liée à ses complexes envers les femmes. Il ne serait pas étonnant que ce soit un homosexuel qui s’ignore. Pour tous manipulateurs c’est du pain-béni. C’est ce qui a caractérisé d’une manière éclatante la campagne électorale aux USA. Le fait d’isoler des minorités, de discriminer les femmes ou d’exercer tout au moins un racisme verbal, a été une des causes du succès de Donald Trump. Weiterlesen
Poutine Superstar !
François Fillon à quelque chose en commun avec Marine Le Pen et Donald Trump : ils sont tous les trois des adeptes de Vladimir Poutine. Ils voudraient rendre à son régime les lettres de noblesse que lui a retiré l’Occident depuis l’annexion de la Crimée. Il est à craindre qu’un nouveau président de la République, s’il est de droite, soit aussi aveugle en ce qui concerne la Syrie et se laisse tenter de donner carte en blanche aux Russes. Cela voudrait dire tout simplement accepter des faits accomplis. Et ceci est une porte ouverte à toutes formes d’injustices. Je suis le premier à souhaiter une entente avec notre grand voisin, mais pas à n’importe quel prix. Si nous voulons combattre efficacement le terrorisme international, nous ne pouvons pas accepter le terrorisme d’un État. Toute ingérence dans les affaires d’un pays tiers est à mes yeux une violation des pratiques d’impartialité en ce qui concerne les affaires étrangères. Le respect est la règle absolue. Mais la Realpolitik suit d’autres méandres. Elle interprète les faits au travers de lunettes plus ou moins nationalistes. Seul l’intérêt de la nation compte et ceci au détriment des autres. Nous voilà au centre même de mes réflexions. Je pense que le populisme rend aveugle de tels dirigeants. Ils n’arrivent qu’à interpréter l’immédiat et sont dans l’incapacité de prévoir un avenir lointain. Ils sont à un tel point focalisés sur leur aura momentanée, qu’ils croient que seule l’épreuve de force puisse faire évoluer les choses. C’est le profil de Vladimir Poutine. Son attitude musclée recueille dans son pays une forte approbation. C’est à ce niveau compréhensible qu’il se conduise de la sorte, bien que cela soit condamnable. Weiterlesen
Sarkozy à la trappe !
Plus de quatre millions de citoyens se disant de droite se sont présentés hier aux urnes pour élire leur candidat à la présidentielle. Parmi eux il y a dû avoir un nombre appréciable de sympathisants de gauche. Il était parfaitement possible de se faufiler dans un scrutin qui ne réclamait pas la carte du Parti républicain. La victoire inattendue de François Fillon est à mes yeux avant tout la tentative de barrer le chemin à Nicolas Sarkozy pour le second tour. Opération réussie ! Deux candidats qu’on ne peut pas accuser de faire de l‘œil au FN, se présenteront dimanche prochain. La preuve que peu de personnes désirent avoir un revenant à la tête de la république. Pour l’actuel président cela devrait être un signe avant-coureur. François Hollande ne peut pas rester insensible à un tel avertissement. Il ne fait aucun doute que quelque chose a bouger sur l’échiquier politique. Une chose est certaine, les gens plaident pour le changement. C’est ce qui met l’imprévu en lice. Dans de telles conditions il n’est pas impossible qu‘ Emmanuel Macron connaisse un regain de popularité. Comme je l’ai déjà écrit, j’émets pour l’instant des doutes, mais ce sera à lui de démontrer qu’il a les deux pieds sur terre et qu’il fera le poids. Il est parfaitement possible que Manuel Valls soit lui aussi mis à l’écart si le président ne se représentait pas. Et Marine Le Pen ? Il est à craindre qu’elle réussisse à atteindre le deuxième tour. Il faudra tout faire pour lui barrer la route. Ce scrutin démontre que depuis l’élection de Donald Trump tout est devenu mouvant, que les clans se redéfinissent et qu’il est de plus en plus difficile de faire des pronostiques pour l’avenir. Je considère le cas Fillon comme la volonté de renverser une certaine logique´d’appareil, qui comme on l’a vu aux USA s’est soldée par la défaite des démocrates. Même si la politique de l’ancien premier-ministre est de loin pas la mienne, sa présence me rassure un peu. Weiterlesen
Et la liberté ?
Lorsque les gens parlent de liberté en prétendant que c’est leur bien le plus précieux, j’ai de la peine à les prendre au sérieux. À la moindre bourrasque ils la galvaudent au profit de leur petit confort. Surtout ne pas prendre des responsabilités. Laisser à d’autres le soin de les mener dans un avenir meilleur et ceci sans se mouiller. Et lorsque il y a catastrophe, nous les voyons brailler et se rouler par terre, telles des larves. Lorsque je vois l’humanité elle m’inspire souvent du dégoût. Bien sûr dans tout ce ramassis, il y a toujours des êtres d’exception, mais dans l’ensemble nous avons à faire à une belle chienlit. Et c’est cette majorité amorphe qui nous mène au désespoir, car elle ne regarde pas plus loin que le bout de son nez. La plupart des citoyens ne veulent pas entendre parler d’efforts à fournir pour sauver les valeurs démocratiques. Il en va tout particulièrement de leur porte-monnaie, rien de plus, rien de moins. Il est évident que c’est du pain béni pour les démagogues. Ils ont qu’à les titiller en leur promettant la caverne d’Ali Baba et c’est parti. Dans de telles conditions il est plus que difficile de défendre la démocratie contre ses détracteurs. Tant qu’on peut et ne veut pas les corrompre, il n’y a rien à attendre d’eux. Depuis que le populisme devient de plus en plus virulent en Europe et en Amérique, je me pose la question ce que je devrais faire pour apporter une contribution à l’esprit démocratique, mais je glisse et glisse ne sachant pas comment faire. Je sais que je dois tout tenter, mais comment convaincre des gens qui sont de plus en plus sourd, étouffé d’une part par le bien-être, de l’autre par la précarité ? J’ai peur que mes paroles s’évaporent avant même que j’aie pu les prononcer. Mais que dire ? Peut-être que la démocratie nous a préservé de la guerre pendant 71 ans en Europe occidentale ? Je crains de n’enthousiasmer personne avec une telle dialectique. Donald Trump l’a démontré : des diatribes incendiaires attirent plus l’attention qu’un discours pacifique. Peut-on en déduire que les conflits sont plus passionnants ? Que la paix est synonyme d’ennui ? Peut-être aussi la démocratie ? Weiterlesen
La démocratie est-elle innée ?
Est-il possible de faire une analyse en ce qui concerne l’homme par rapport à la démocratie ? Peut-on dire qu’elle est innée ? En aucun cas ! Depuis la nuit du temps, chaque individu était forcé de se battre pour se nourrir et finalement pour survivre. Assez rapidement il s’est avéré nécessaire de trouver des alliés pour pouvoir assumer le quotidien. En tant que loup solitaire il ne pouvait pas subsister. Il s’est rapidement aperçu qu’au sein du clan, il y a des règles à respecter. Étant conscients qu’il faut agir rapidement, les hommes de cette époque se sont rendus compte, que sans un chef cela n’était pas possible. Tous palabres pouvaient amener la tribu à sa perte. Ce système ne pouvait que survivre dans de telles conditions. C’était sans aucun doute une structure dictatoriale où un autocrate exerçait un pouvoir absolu sur les autres membres du clan. Qui ne se soumettait pas était éliminé. Le pouvoir était absolu, ce qui attisait de l’agressivité ; il était sanguinaire et provoquait des rébellions terribles. La peur était de mise, ainsi que la soumission. Qui voulait vivre ne pouvait pas agir autrement. La question que je me pose est de savoir si un tel système est ancré dans notre mentalité? Cela voudrait dire que la plupart d’entre-nous vivons comme dans un troupeau. Notre destinée est dans la main d’une petite élite, qui n’hésite pas à employer la violence pour arriver à ses fins. Est-ce instinctivement la forme de société qui nous a été léguée depuis la nuit des temps ? Probablement. Mais très vite on s’est aperçu que de tels comportements pouvaient tout détruire sur leur passage. Afin de ne pas s’entre-tuer, le régent trouvait adéquat de s’entourer de paladins. Pour y arriver, il devait leur donner l’impression qu’ils avaient droit à la parole, ce qui est un leurre. Ils étaient téléguidés et ne pouvaient qu’approuver ce qu’on leur dictait de faire. Et si les tensions devenaient insupportables, on se débarrassait du potentat pour le remplacer par un autre. Weiterlesen