Lorsque Emmanuel Macron a parlé hier soir du rôle qu’il jouerait s’il était élu président. Si je l’ai bien compris, il voudrait esquisser les grandes options de sa politique en donnant le soin au gouvernement de les mettre en pratique. Serait-ce la volonté de renforcer le pouvoir des ministres, qui devraient assumer personnellement les mesures qu’ils sont appelés à prendre ? Ce serait plus de coopération entre l’Élysée et Matignon que c’est le cas aujourd’hui. François Hollande a par ses hésitations freiné l’action des personnes qu’il a mis en place. Au lieu de s’emparer effectivement des problèmes à résoudre, le gouvernement a donné l’impression de faire du sur-place. Je pense que Macron en a pris la leçon. Il a dû faire une analyse sérieuse du quinquennat qui arrive à son terme. Sur le plateau de France 2 il a été plus précis qu’auparavant sur les mesures qu’il voulait prendre et du rôle qu’il serait appelé à jouer. Ce serait celui d’un timonier donnant un champ d’action élargi à ses officiers et finalement aussi aux matelots. Il a bien stipulé que le Président devait être une personne exceptionnelle et qu’il devait se montrer plus rarement au public que c’est le cas actuellement. Il ne voudrait en aucun cas provoquer un nombre accru de nouvelles n’ayant aucun rapport avec sa politique. L’impression prévalait hier soir que nous avions affaire à un homme déterminé, qui par une certaine poigne veut refaire l’avenir. Et c’est cela qu’il s’agit de pratiquer en premier lieu. Il est un homme qui semble être respectueux des gens qui l’entourent. Il dit vouloir appeler au gouvernement des personnes issues de la société civile, qui dans leur majorité ne sont pas liées au système traditionnel des partis. Auront-ils ainsi plus d’indépendance ? Il a présenté les premiers candidats qui se présenteront sous la dénomination « En marche ! » au législatives qui auront lieu après la nomination du nouveau président. Et ce sera là qu’il devra prouver si son mouvement est un feu de paille ou la base d’une nouvelle France ? Weiterlesen

Le dernier sondage concernant François Hollande est une catastrophe. Le Président ne recueille que 4% d’électeurs satisfaits. Ce n’est pas seulement un homme qui est atteint, dont les attentes n’ont pas été satisfaites, mais la fonction même du locataire du Palais de l’Élysée. Allez voter dans quelques mois dans ces conditions est un risque considérable, car avant tout la colère pourrait l’emporter. Et ce qui ressortirait des urnes pourrait être pire que la situation actuelle. Je ne veux pas forcément faire des parallèles avec l’année 1933, mais force est de constater que beaucoup de personnes voient très bien où s’achemine la politique mais ne peuvent pas réagir, car elles sont comme paralysées. Le spectacle qui se présente à elles, est la preuve qu’il y a un grand désarroi en ce qui concerne la marche des affaires. Personne est en mesure de dire comment réagir. Même la définition du malaise ne s’arrête pas aux chiffres du chômage. Le mois de septembre a apporté une accalmie sur le marché du travail, mais même si cela devait perdurer, cela ne changerait guère la donne. L’irrationalisme prend de plus en plus d’ampleur ce qui rend toutes analyses parfois vaines. Peut-être qu’une majorité de gens ne savent plus tellement qui ils sont. La recherche de son identité peut mener à des clichés comme ceux que les populistes vous assènent à tout instant. Une nostalgie du passé sans l’ombre d’une réflexion fondamentale. Avant tout une sorte d’angélisme qui cherche à éradiquer des faits objectifs comme sont le progrès technologique ou la mondialisation. L’espoir qu’avec un recul sur soi-même il soit possible de chasser tous les démons planétaires. Cela ne rime absolument à rien. Weiterlesen

Ne vaut-il pas mieux voter pour l’original que pour une copie ? Cette question pourrait-être posée concernant Nicolas Sarkozy. Une fois de plus il espère glaner des voix à l’extrême-droite en faisant de la surenchère populiste. Une attitude à mes yeux insupportable parce qu’elle reflète une attitude opportuniste. Casser du sucre sur les plus faibles, d’autant plus lorsqu’ils ont un teint basané, est une recette pas digne d’un homme qui veut se faire passer pour un démocrate. Je lui reproche de jouer la peur. Clamer à tous vents qu’il rétablira l’autorité de la fonction présidentielle et de l’État est guère crédible lorsqu’on jette un regard en arrière sur son quinquennat. Il est le symbole de l’échec, car il se plie à la volonté populaire sans proposer des alternatives valables. Une fois plus une grosse gueule qui ne fera guère d’effet. Lorsqu’il propose de baisser les impôts, il veut se faire passer pour le père Noël. Un attrape-nigauds qui pourrait plonger encore plus le pays dans la dèche. Ceci en complète contradiction avec les règles fixées par l’UE. Sans parler des restrictions nouvelles envers l’islam et ses fidèles. Ce genre de discours me donne de la chaire de poule, car il démontre une fois de plus la fragilité de la droite démocratique. Il se pourrait bien que Sarkozy soit le fossoyeur de sa formation et ceci, parce qu’il a une seule idée en tête, celle à tout prix de vouloir réintégrer le Palais de l’Élysée. Si j’étais membre de son parti, je préférerais de loin Alain Juppé, qui me paraît être en mesure de réconcilier les Français. Je pense que par les temps qui courent la pondération et l’autodiscipline soient les seuls moyens de venir à bout de la crise. La faiblesse de François Hollande n’est pas celle d’avoir voulu réformer la société, mais l’image d’un homme pas capable de rassurer. C’est justement ce qu’essaie de faire l’ancien président. Il veut monter au créneau comme un coq imbu de lui-même en lançant des phrases vides de sens. Weiterlesen

Le parti socialiste a décidé d’organiser des primaires pour la présidentielle de 2017. Une telle nomination avec François Hollande aurait « du panache », une remarque que je considère comme étant un peu cynique. Il est évident que pour Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, ce serait un bon moyen de se débarrasser d’un candidat mal-aimé. Normalement lorsqu’un chef d’État se représente, on lui laisse la préséance. Ceci, dans le cas où ceux qui le soutiennent sont convaincus de son action. Ce n’est évidemment pas le cas. Si les socialistes pensent sauver ainsi leur peau, ils se font des illusions. Ce qui se passe ici est du domaine du démontage. Dans de telles conditions il serait opportun que le locataire du Palais de l’Élysée ait la grandeur de renoncer à un nouveau mandat. Il serait effectivement opportun qu’une personne nouvelle émerge de ce scrutin. Pas les fossiles d’un parti vacillant. Lorsqu’on observe qui se présente à des joutes électoraux, comme aux USA par exemple, force est de reconnaître qu’on a affaire à des personnes ayant de la bouteille. À des revenants qui représentent des signes gériatriques. Pardon Hillary, mais il faut reconnaître que vous n’êtes pas de prime-jeunesse ! Des personnes issues d’une société qui se cherche mais ne se trouve pas. Où sont les forces jeunes, qui par leur vitalité pourraient offrir d’autres options que l’immobilisme ? Même un Bernie Sanders avec ses 74 ans, est plus ou moins d’un autre temps, ceci malgré son engagement pour une société plus solidaire. Il en est de même en France. Je crains que le parti socialiste se retrouve avec une personne en tête, que nous connaissons plus ou moins par cœur. Dans de telles conditions il ne faut pas s’étonner que les citoyens aient marre de la politique. S’ils se retranchaient dans l’immobilisme, je pourrais encore les comprendre. Mais non, quelle que soit la situation, ils recherchent toujours à nouveau un messie. Cette fois-ci il est question de Marine Le Pen. Elle est non plus le prototype de ce que je pourrais nommer le progrès. On se retrouve toujours à nouveau confronté avec des cabotins. Des mimes n’ayant qu’une idée : celle de se retrouver un jour au Panthéon ! Weiterlesen

Michel Field, directeur de l’information de France 2, est accusé d’être un peu trop complaisant envers l’Élysée. « Dialogue citoyen », l’émission avec François Hollande prévue pour le 14 avril, aurait subi, d’après ses détracteurs, des pressions du château concernant le casting des invités. La chaîne apporte un démenti. Il est probable qu’on ne saura jamais la vérité. Cet incident me permet de remettre sur l’établi la question de l’indépendance de la presse. Elle n’est pas évidente lorsqu’il s’agit d’enquêter. Il n’est pas interdit pour un journaliste de montrer de la sympathie pour telle ou telle tendance, d’apporter son soutien aux politiciens qu’il considère comme étant capable de mener les affaires. Cela revient à dire que l’objectivité individuelle ne peut pas exister. C’est ce que j’ai toujours dis à mes réacteurs en chef. Je me suis toujours présenté comme un être subjectif, qui ne pouvait que représenter ses opinions. J’étais donc totalement opposé à un dédoublement de la personnalité. Pour rétablir l’équilibre, je trouvais opportun qu’un collègue ne partageant pas mes vues, reprenne le même sujet. Au public alors de se faire une opinion. Cette méthode est parfaitement efficace pour enrayer toutes tentatives de bourrage de crâne. C’est un hommage aux lecteurs ou téléspectateurs qui ont plus de jugement que l’on veut bien admettre. Non, nous n’avons pas à faire à des ineptes, loin de là. Le débat du mercredi parlera de lui-même. Lorsque les propos sont truqués, la combine apparaît. Il est très difficile de tricher. Le direct réclame de l’authenticité, de la fraîcheur. Toutes manipulations se dévoilent d’elles-mêmes. Si le dialogue n’est pas contradictoire, il ne vaut rien ! Je pense que le Président de la République est trop intelligent pour l’ignorer. Passons ! Weiterlesen

Pour les Allemands il est très difficile de parler de guerre en ce qui concerne le terrorisme. Il y aurait beaucoup de citoyens qui préféreraient mettre ces violences au compte du droit pénal. Ne surtout pas trop politiser des agissements plus ou moins rationnels semble être la devise. Rien faire pour attiser un conflit qu’on voudrait limiter régionalement. Madame Merkel veut à tout prix éviter une escalade, une fois de plus elle désire temporiser. Mais une chose est sûre, elle ne pourra pas rester insensible à la demande de François Hollande se s’engager plus dans la lutte contre l’EI. Que fera-t-elle en sachant que beaucoup de ses compatriotes pensent que toutes répliques militaires ne serviraient à rien. Au contraire ! L’attitude des personnes concernées est encore imprégnée par la seconde guerre mondiale, où son pays, a sans vergogne manipulé des millions de personnes. La terre-brûlée s’en est suivie, ce qui est resté profondément ancré dans l’esprit des générations suivantes. Un sentiment de honte par rapport aux victimes. Je veux parler de tous ceux qui ont suivi le nazisme sans se poser de questions, qui ont bafoué les règles élémentaires de la démocratie. Plus aucune guerre ne doit partir du sol allemand. Une conviction que partage une majorité de gens. Cela veut-il dire de rester passif, de fermer les yeux ? Weiterlesen

Alexis Tsipras mène sa campagne électorale, tout en sachant que ses plus grands adversaires seront les conservateurs de la Nouvelle Démocratie (ND). Le Syriza est au coude à coude avec ce parti de droite, qui risque de gagner les élections. Il ne lui reste rien de plus à faire que d’aller glaner des voix à gauche. Mais quelle gauche ? Celle qui louche au centre ou celle qui se s’acharne à croire que c’est dans le dogmatisme qu’elle pourra renaître ? Il est malheureusement évident qu’entre l’idéologie et le pragmatisme il y a un fossé presque infranchissable. Cette question doit se poser ce matin François Hollande au cours de sa conférence de presse. Il est évident, tant pour les régionales que pour les futures présidentielles, il lui manquera les voix du Parti de Gauche de Jean-Luc Mélanchon. La gauche démocratique, qui a toujours vocation de mener les affaires, se trouve constamment en proie à des attaques venant de la part des dogmatiques. C’est du pain blanc pour les partis de droite et les populistes. Une fois de plus les socialistes se rongent de l’intérieur. Alexis Tsipras a dû constater qu’entre les vœux pieux et la réalité, il a été forcé de choisir l’avenir de la Grèce. Pas celle qu’il imaginait ! Allant de compromis en compromis, ces vues se sont édulcorées, laissant derrière lui ce que je pourrais nommer la Bérézina de son parti. Il n’a pas eu tort d’opter pour les décisions qu’il a prises, mais il faut reconnaître qu’elles n’ont plus rien à voir avec le programme initial qu’il a préconisé. Weiterlesen

La crise grecque démontre que la construction européenne a des failles. L’euro a été introduit avant même que les structures politiques et sociales aient été définies. Avec « un chacun pour soi », des pannes comme celles que nous connaissons actuellement sont inévitables. Une monnaie commune ne peut que fonctionner à la longue, que s’il y a une harmonisation d’un grand nombre de facteurs. Cela part du social en passant par le fiscal, pour arriver enfin aux options économiques et industrielles. Il faut parler d’une seule voix autrement on risque d’atterrir dans le fossé. François Hollande l’a bien compris. C’est la raison pour laquelle il préconise la création d’un gouvernement de la zone euro. La question est de savoir si cela est possible dans le contexte actuel. Elle regroupe des pays trop disparates, ce qui pourrait occasionner des tensions. Il faudrait trouver le moyen qu’il y ait concordance dans le domaine des richesses qui peuvent être générées. Cela exigerait un programme de développement économique pour l’ensemble des pays et ceci sans exceptions. Cela demande beaucoup de solidarité et c’est là que le bât pourrait blesser. Tant qu’il y a partout un égoïsme national – et celui augmente ces derniers temps – il ne sera pas possible de trouver un terrain d’entente. Weiterlesen