Pour les Allemands il est très difficile de parler de guerre en ce qui concerne le terrorisme. Il y aurait beaucoup de citoyens qui préféreraient mettre ces violences au compte du droit pénal. Ne surtout pas trop politiser des agissements plus ou moins rationnels semble être la devise. Rien faire pour attiser un conflit qu’on voudrait limiter régionalement. Madame Merkel veut à tout prix éviter une escalade, une fois de plus elle désire temporiser. Mais une chose est sûre, elle ne pourra pas rester insensible à la demande de François Hollande se s’engager plus dans la lutte contre l’EI. Que fera-t-elle en sachant que beaucoup de ses compatriotes pensent que toutes répliques militaires ne serviraient à rien. Au contraire ! L’attitude des personnes concernées est encore imprégnée par la seconde guerre mondiale, où son pays, a sans vergogne manipulé des millions de personnes. La terre-brûlée s’en est suivie, ce qui est resté profondément ancré dans l’esprit des générations suivantes. Un sentiment de honte par rapport aux victimes. Je veux parler de tous ceux qui ont suivi le nazisme sans se poser de questions, qui ont bafoué les règles élémentaires de la démocratie. Plus aucune guerre ne doit partir du sol allemand. Une conviction que partage une majorité de gens. Cela veut-il dire de rester passif, de fermer les yeux ?

La République Fédérale a encore du mal à accepter d’être une grande puissance, tout au moins dans le domaine militaire. Elle ne veut pas assumer un leadership, plutôt être en retrait par rapport aux stratégies géopolitiques. Je peux parfaitement m’imaginer que la Chancelière se sent mal à son aise en ce qui concerne la demande du Président de participer activement à la coalition contre le Deach. D’une part elle ne veut pas décevoir son ami, de l’autre elle doit tenir compte des sensibilités de ses concitoyens, ne surtout pas blesser des sentiments que je pourrais définir comme intimes. Il en va des émotions. Tout acte inconsidéré pourrait rouvrir des blessures qui ne sont pas encore tout à fait cicatrisées. L’engagement en Afghanistan, par exemple, démontre d’une manière flagrante, qu’il n’apporte pas de solutions à long terme. Est-ce la preuve que toute intervention militaire soit en dernier lieu un échec ? Il est difficile de trouver des arguments prouvant le contraire. Ceci en ce qui concerne les stratégies. Mais peut-on prétendre que ce qui se passe autour de l’EI ne nous concerne pas ? Je ne le pense pas ! Si l’Allemagne ne s’engage pas plus, cela pourrait nuire aux relations privilégiées entre les deux pays. Comme nous le connaissons chez Angela Merkel, elle a déclaré du bout des lèvres, qu’elle engagerait un peu plus son pays dans la lutte commune contre l’intolérance et le crime. Je pense qu’il serait vain d’attendre d’elle qu’elle envoie des avions bombarder la Syrie ou l’Irak. Ce serait plutôt une aide logistique, comme elle l’a fait au Mali, où l’Allemagne envoie plus de 600 soldats pour décharger l’armée française. De mini-mesures pour calmer les esprits. En ce qui concerne l’EI, cela m’étonnerait qu’elle veuille aller plus loin. Cela peut déconcerter, mais lorsqu’on fait un retour en arrière dans l’histoire, un tel point de vue peut être compréhensible.

pm

http://www.lemonde.fr/societe/live/2015/11/25/en-direct-les-dernieres-informations-sur-l-enquete-en-france-et-en-belgique_4816839_3224.html

Pierre Mathias

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