Lorsque Emmanuel Macron a parlé hier soir du rôle qu’il jouerait s’il était élu président. Si je l’ai bien compris, il voudrait esquisser les grandes options de sa politique en donnant le soin au gouvernement de les mettre en pratique. Serait-ce la volonté de renforcer le pouvoir des ministres, qui devraient assumer personnellement les mesures qu’ils sont appelés à prendre ? Ce serait plus de coopération entre l’Élysée et Matignon que c’est le cas aujourd’hui. François Hollande a par ses hésitations freiné l’action des personnes qu’il a mis en place. Au lieu de s’emparer effectivement des problèmes à résoudre, le gouvernement a donné l’impression de faire du sur-place. Je pense que Macron en a pris la leçon. Il a dû faire une analyse sérieuse du quinquennat qui arrive à son terme. Sur le plateau de France 2 il a été plus précis qu’auparavant sur les mesures qu’il voulait prendre et du rôle qu’il serait appelé à jouer. Ce serait celui d’un timonier donnant un champ d’action élargi à ses officiers et finalement aussi aux matelots. Il a bien stipulé que le Président devait être une personne exceptionnelle et qu’il devait se montrer plus rarement au public que c’est le cas actuellement. Il ne voudrait en aucun cas provoquer un nombre accru de nouvelles n’ayant aucun rapport avec sa politique. L’impression prévalait hier soir que nous avions affaire à un homme déterminé, qui par une certaine poigne veut refaire l’avenir. Et c’est cela qu’il s’agit de pratiquer en premier lieu. Il est un homme qui semble être respectueux des gens qui l’entourent. Il dit vouloir appeler au gouvernement des personnes issues de la société civile, qui dans leur majorité ne sont pas liées au système traditionnel des partis. Auront-ils ainsi plus d’indépendance ? Il a présenté les premiers candidats qui se présenteront sous la dénomination « En marche ! » au législatives qui auront lieu après la nomination du nouveau président. Et ce sera là qu’il devra prouver si son mouvement est un feu de paille ou la base d’une nouvelle France ?

Il est étonnant avec quelle détermination l’ancien ministre de l’économie aborde les derniers jours de la campagne. Ce que j’apprécie, il ne revient pas sur ce qu’il a dit. Cela concerne aussi le nucléaire qu’il voudrait développer, tout en voulant réduire la dépendance énergétique de l’atome au profit des moyens de productions renouvelables. Dans ce domaine je ne suis pas tellement de son avis, mais s’il laisse la porte ouvertes à d’autres moyens, j’attends de voir. J’aurais souhaité que le pays tourne plus rapidement le dos au nucléaire. La valse-hésitation autour de la fermeture de la centrale de Fessenheim démontre que le public n’est pas encore assez conscient de ce que pourrait représenter un crash. Il faut s’en faire une raison : Dans l’hexagone la maintenance des emplois joue un rôle plus essentiel que des mesures écologiques, qui dans un premier temps sont assez restrictives et qui freinent un certain développement. Emmanuel Macron a pris le pouls de ses compatriotes et sait jusqu’où il peut aller. La recherche d’un bon compromis semble être l’ingrédient qu’il veut donner à la présidence. Pour l’instant du moins !

pm

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/07/ce-qu-il-faut-retenir-du-passage-d-emmanuel-macron-dans-l-emission-politique-de-france-2_5107211_4854003.html

Pierre Mathias

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