Entre l’attentat de Stockholm hier après-midi à 15 heures, l’attaque américaine la nuit dernière sur un aéroport militaire syrien, sur fond d’armes chimiques, un conseil de sécurité à New York qui ne fait que patauger, cela donne un cocktail difficile à avaler. Comme c’est le cas pour cette boisson il faut veiller à ce que le mélange soit consommable. Ce n’est vraiment pas le cas en ce qui concerne la semaine politique. Lundi l’explosion dans le métro de Saint-Pétersbourg a démontré que les fondamentalistes n’étaient pas prêts à baisser les bras. De même en Suède. La preuve que nous sommes complètement démunis face à ces combattants de l’ombre, qui n’hésitent pas à se scarifier pour une cause perdue. Peut-être que les bombes au gaz larguées sur une petite ville de la province syrienne sont une réponse à l’EI par voies interposées. J’ai l’impression de me trouver face à une vendetta. Un système où la vengeance ne peut qu’arriver à son terme, lorsque faute de protagonistes, il y a cessé-le-feu. Très souvent on ne sait pas pourquoi les hostilités ont commencé. Les belligérants s’enfoncent de plus en plus dans le bourbier et ne savent pas comment s’en échapper. Dans de telles conditions la diplomatie dérape, n’arrive plus à s’agripper. Tout le monde exprime son horreur, se déclare être solidaire, mais en fin de compte ne bouge pas. Une cérémonie funéraire l’une après l’autre, des homélies vides de sens, car elles sont impuissantes par rapport à la haine. « Donnez-vous la main en signe de paix ! » Une exercice souvent contraignant par ce qu’il ne part pas du cœur. Du pain sur la planche pour les pompes funèbres.
Non, ne me parlez plus de paix. Existe-t-elle vraiment ou n’est-ce qu’un vœux pieu ? Il y a parfois des sursauts de paix, mais ils arrivent lorsque les ennemis ont en plein les pompes de se fracasser la figure. Mais une paix par lassitude à le goût suave de la mort, car sans elle elle serait vide de sens. C’est ce qui fallait démontrer. Cela ne reviendrait-il pas à dire que les pacifistes sont des fossoyeurs ? Et vlan avec un requiem ! Faut-il se faire une raison que l’homme doit détruire pour construire, doit tuer pour se régénérer ! Est-ce le message de Dieu ? Est-ce le sens à donner à l’apocalypse ? Une apocalypse qui dure des millénaires. Des questions que je suis en droit de poser, que vous feriez bien de faire l’effort d’y trouver une réponse. Cela ne sert strictement à rien de s’abrutir, que ce soit avec l’alcool, de la drogue ou des orgies. Au bout du compte il ne reste que le néant. C’est pourquoi je déteste l’harmonie, car elle repose souvent sur un mensonge. Ne vaudrait-il pas mieux se lancer les quatre vérités à la tête ? Voilà ce que je ressens cette nuit en écrivant ces lignes. Pourtant j’ai passé une belle soirée avec mon cousin et sa famille. Il a fait abstraction de ses angoisses. Étant enfant les nazis l’ont traqué lui et sa mère. Par miracle ils ont pu survivre dans le Sud-Ouest de la France. Pas l’ombre d’un ressentiment, de la moindre haine malgré la déportation et le meurtre de son père. Peut-être faudrait-il que j’en prenne de la graine ! Est-ce l’attitude à adopter dans les temps qui courent. Peut-être faut-il se dire constamment que la vie vaut d’être vécue !
pm