Le dernier sondage concernant François Hollande est une catastrophe. Le Président ne recueille que 4% d’électeurs satisfaits. Ce n’est pas seulement un homme qui est atteint, dont les attentes n’ont pas été satisfaites, mais la fonction même du locataire du Palais de l’Élysée. Allez voter dans quelques mois dans ces conditions est un risque considérable, car avant tout la colère pourrait l’emporter. Et ce qui ressortirait des urnes pourrait être pire que la situation actuelle. Je ne veux pas forcément faire des parallèles avec l’année 1933, mais force est de constater que beaucoup de personnes voient très bien où s’achemine la politique mais ne peuvent pas réagir, car elles sont comme paralysées. Le spectacle qui se présente à elles, est la preuve qu’il y a un grand désarroi en ce qui concerne la marche des affaires. Personne est en mesure de dire comment réagir. Même la définition du malaise ne s’arrête pas aux chiffres du chômage. Le mois de septembre a apporté une accalmie sur le marché du travail, mais même si cela devait perdurer, cela ne changerait guère la donne. L’irrationalisme prend de plus en plus d’ampleur ce qui rend toutes analyses parfois vaines. Peut-être qu’une majorité de gens ne savent plus tellement qui ils sont. La recherche de son identité peut mener à des clichés comme ceux que les populistes vous assènent à tout instant. Une nostalgie du passé sans l’ombre d’une réflexion fondamentale. Avant tout une sorte d’angélisme qui cherche à éradiquer des faits objectifs comme sont le progrès technologique ou la mondialisation. L’espoir qu’avec un recul sur soi-même il soit possible de chasser tous les démons planétaires. Cela ne rime absolument à rien.
Si François Hollande avait incarné un tel retour à des sources depuis longtemps taries, il ne récolterait pas 4%, mais serait à la tête des sondages. Qu’il le veuille ou non, il incarne l’échec, même si le bilan de son quinquennat n’est pas si désastreux que les sondages. Le peuple attend un chef qu’il n’a pas été. Et même s’il prend des décisions musclées, le courant ne passe pas. Il est inquiétant – et ce n’est pas seulement un phénomène français – que la recherche d’un messie prenne une telle dimension. Les citoyens devraient jeter un regard en arrière pour se rendre compte où cela peut mener. Ils ne le font pas préfèrant s’en remettre à des apprentis-sorciers, car ils sont devenus trop passifs pour gérer leurs problèmes. Ce laxisme est du pain béni pour tous autocrates. Que ce soit en Hongrie ou en Turquie, c’est l’abdication populaire qui hisse de tels dirigeants au pouvoir. Dans une période où on serait en droit d’attendre plus de maturité, c’est tout à fait le contraire qui se produit. Nous avons à faire à plus en plus d’infantilisme. Que faire dans une telle situation ? Faire appelle à un candidat à la présidence qui soit en mesure de calmer les esprits ? Pour l’instant je ne vois qu’Alain Juppé. Bien que n’approuvant pas dans bien points son programme politique, je ne vois pas d’autres alternatives. Mais ne soyons pas dupes, ce ne sera qu’un répit. S’il n’y avait pas une réforme fondamentale de la société, il y aura tôt ou tard un effondrement. Il serait temps de tourner la page et d’imaginer autre chose !
pm