La crise grecque démontre que la construction européenne a des failles. L’euro a été introduit avant même que les structures politiques et sociales aient été définies. Avec « un chacun pour soi », des pannes comme celles que nous connaissons actuellement sont inévitables. Une monnaie commune ne peut que fonctionner à la longue, que s’il y a une harmonisation d’un grand nombre de facteurs. Cela part du social en passant par le fiscal, pour arriver enfin aux options économiques et industrielles. Il faut parler d’une seule voix autrement on risque d’atterrir dans le fossé. François Hollande l’a bien compris. C’est la raison pour laquelle il préconise la création d’un gouvernement de la zone euro. La question est de savoir si cela est possible dans le contexte actuel. Elle regroupe des pays trop disparates, ce qui pourrait occasionner des tensions. Il faudrait trouver le moyen qu’il y ait concordance dans le domaine des richesses qui peuvent être générées. Cela exigerait un programme de développement économique pour l’ensemble des pays et ceci sans exceptions. Cela demande beaucoup de solidarité et c’est là que le bât pourrait blesser. Tant qu’il y a partout un égoïsme national – et celui augmente ces derniers temps – il ne sera pas possible de trouver un terrain d’entente.

Nous sommes à la croisée de chemins, ce qui nous oblige de revoir complètement notre copie. La question doit être posée ce que représente pour chacun d’entre-nous l’Europe ? N’est-ce qu’un club où chacun cherche son intérêt ou est-ce plus ? Pour ma part je suis un inconditionnel d’une structure, où la culture, le social et une certaine conception de la démocratie aient la priorité absolue. La zone euro ne peut pas être qu’une affaire de gros sous. Je comprends parfaitement le pragmatisme de Madame Merkel, mais je souhaiterais qu’elle ait plus de visions, comme la volonté de bâtir une nouvelle société plus fraternelle. Je suis probablement un utopiste, mais j’ai le droit de rêver. L’intendance, aussi importante soit-elle, ne me suffit pas. Il faut que je comprenne pourquoi on ‚est mis ensemble. Et si c’était le cas, je dois me rendre à l’évidence que cela ne m’apportera pas que des avantages personnels, qu’il est indispensable de faire certains sacrifices. Je pense que nous avons déjà fait un pas en avant. La faillite de la Grèce aurait pu diviser les pays constituants la zone euro. Cela n’a pas été le cas. C’est tout à fait étonnant, d’autant plus qu’il s’agit d’argent. Peut-être le bon moment de refaire l’UE. Ce serait un pari à prendre, mais il faudrait que le couple franco-allemand fasse le premier pas. Tant qu’il y aura un déséquilibre économique entre ces deux nations, cela pourrait être difficile, à moins de le prendre en compte. Je trouve´que l’initiative du Président arrive au bon moment et que cela vaudrait la peine de faire des efforts allant dans cette direction. Il serait bon que la Commission Européenne prenne des initiatives allant dans cette direction, d’autant plus qu’il est malheureusement à prévoir que le Royaume Uni quitte l’UE en 2017 pour se retourner vers les USA. Une évolution qui serait néfaste pour le continent tout entier. Il serait dans de telles conditions bon que nous nous serrions les coudes, afin que que le bâtiment de s’effondre pas. Cela serait aussi une réponse apportée à tous les défaitistes et populistes. En avant toutes !

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/07/19/hollande-plaide-pour-un-gouvernement-de-la-zone-euro_4689349_3214.html

Pierre Mathias

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