Michel Field, directeur de l’information de France 2, est accusé d’être un peu trop complaisant envers l’Élysée. « Dialogue citoyen », l’émission avec François Hollande prévue pour le 14 avril, aurait subi, d’après ses détracteurs, des pressions du château concernant le casting des invités. La chaîne apporte un démenti. Il est probable qu’on ne saura jamais la vérité. Cet incident me permet de remettre sur l’établi la question de l’indépendance de la presse. Elle n’est pas évidente lorsqu’il s’agit d’enquêter. Il n’est pas interdit pour un journaliste de montrer de la sympathie pour telle ou telle tendance, d’apporter son soutien aux politiciens qu’il considère comme étant capable de mener les affaires. Cela revient à dire que l’objectivité individuelle ne peut pas exister. C’est ce que j’ai toujours dis à mes réacteurs en chef. Je me suis toujours présenté comme un être subjectif, qui ne pouvait que représenter ses opinions. J’étais donc totalement opposé à un dédoublement de la personnalité. Pour rétablir l’équilibre, je trouvais opportun qu’un collègue ne partageant pas mes vues, reprenne le même sujet. Au public alors de se faire une opinion. Cette méthode est parfaitement efficace pour enrayer toutes tentatives de bourrage de crâne. C’est un hommage aux lecteurs ou téléspectateurs qui ont plus de jugement que l’on veut bien admettre. Non, nous n’avons pas à faire à des ineptes, loin de là. Le débat du mercredi parlera de lui-même. Lorsque les propos sont truqués, la combine apparaît. Il est très difficile de tricher. Le direct réclame de l’authenticité, de la fraîcheur. Toutes manipulations se dévoilent d’elles-mêmes. Si le dialogue n’est pas contradictoire, il ne vaut rien ! Je pense que le Président de la République est trop intelligent pour l’ignorer. Passons ! Weiterlesen