Certains conseillers et hauts fonctionnaires qui accompagnent chaque jour le président dans ses escapades verbales, sont inquiets par l’incohérence de ses propos. Où est passé le marionnettiste qui normalement devrait contrôler ses faits et gestes ? Il semble avoir été dupé par le pantin, qui en fait seulement à sa tête. Un personnage qui, au lieu de faire rire les spectateurs, leur fait peur. Ce n’est plus une caricature mais un être qui n’arrive plus à se contrôler. Dans le Petit Robert la définition du narcissisme est la suivant : « admiration de soi-même, attention exclusive portée à soi ». Normalement un tel individu ne s’entoure que de paladins, qui aveuglément font tout ce qu’il commande, pour ne pas l’indisposer. Mais ici il semble avoir des disparités avec ce qui devrait se passer normalement, et ceci qu’après trois semaines de son entrée à la Maison Blanche. Le désarroi doit être très grand pour que les premiers signes d’alarme soient déjà audibles. Les maîtres-chanteurs qui ont fait de Trump ce qu’il est actuellement, se rendent-ils compte qu’ils ont confié les manettes de commande de la plus grande nation du monde à un pilote qui n’a pas de licence de vol ? Les coups de téléphone qu’il a eu avec les chefs d’États n’ont été aucunement préparés. Il n’est pas au courant des traités qui ont été signés, se heurte sur certaines dénominations auxquelles il ne peut donner aucune signification. Puis la question qui semble le perturber le plus est de savoir s’il vaut mieux avoir un dollar fort ou pas ? Même dans un domaine, où on aurait pu penser qu’il soit compétent, celui de l’argent, il s’avère qu’il n’y connaît presque rien. Il est évident qu’un pays comme les USA ne peut pas être en roue-libre. Il y a une administration qui peut essayer de combler les brèches causées en partie par des déclarations inconsidérées sur Twitter. Mais combien de temps cela durera-t-il ? Weiterlesen
Kategorie: Pierre´s Meinungen
Les soupapes de sûreté
La politique américaine démontre ce que des soupapes de sûreté peuvent représenter. Donald Trump croyait pouvoir se placer au-dessus des lois, mais des tribunaux l’ont remis à sa place en ce qui concerne la venue aux USA de ressortissants de sept pays musulmans. Mais il n’est pas dit que la bataille engagée entre le président et les organes chargés de contrôler l’ordre démocratique en restera là. Il a pu nommer des ministres et des conseillers, qui pour certains d’entre-eux, n’ont pas les compétences intellectuelles requises, pour d’autres, qui profèrent des idées proches du totalitarisme, peut-être même du fascisme. Ce cocktail est explosif et nous causera encore beaucoup de soucis. Sans un contrôle populaire tout pourrait tourner à l’aigre. La presse, que Donald Trump essaye par tous les moyens de museler, tient encore le coup. Il y a des années j’ai travaillé dans une maison d’édition en Allemagne, ceci avant d’entrer à la télévision. Ma patronne avait été avant 1933 la secrétaire en chef d’Alfred Hugenberg, le magnat de la presse conservatrice pendant la République de Weimar. Il était un de ceux qui avait préparé l’avènement du nazisme en croyant que cela serait un épisode de courte durée. Il a même été ministre de l’économie et de l’agriculture dans le premier gouvernement d’Adolf Hitler. Très rapidement il s’aperçut qu’il avait fait fausse route et démissionna. Ma directrice me raconta comment Joseph Goebbels contamina la presse en nommant à tous les échelons des journalistes et des administrateurs nazis. Leurs collègues du camp conservateurs furent chassés, maltraités, incarcérés à Dachau et ailleurs. Je ne pense pas que Donald Trump ira aussi loin, mais des personnes de son entourage seraient enclines à suivre un tel exemple. Weiterlesen
Martin Schulz n’a pas le blues
Martin Schulz , l’ancien président du Parlement Européen, est dorénavant le candidat du SPD pour la chancellerie. En peu de jours il a réussi à hisser son parti en première place dans les sondages. Il a réussi à enthousiasmer les Allemands par son franc-parlé et par l’optimisme qu’il propage. Il ne se complet pas dans la morosité ambiante déclenchée par l’élection de Donald Trump. Au contraire il dit tout simplement ce qu’il pense de lui sans faire mille détours diplomatiques. L’opinion publique pense qu’il pourrait prendre la relève d’Angela Merkel pour redonner à son pays et à l’Europe l’envie de se battre. C’est un battant, qui n’a pas hésité de dévoiler ce qu’il l’anime personnellement. Sa vie n’a pas toujours été facile. Il a sombré dans l’alcoolisme lorsqu’il a dû ranger ses chaussures à crampons. Tout le destinait à devenir un footballeur. Un accident a mis un terme à la carrière qu’il aurait bien voulu faire. Après une thérapie il a fait un apprentissage de libraire et a ouvert avec sa sœur une boutique. Puis il a été pendant dix ans le maire d’une petite ville de Westphalie, avant de devenir député européen. Pendant 20 ans il a tenu tête à des attaques verbales, notamment de la part de Silvio Berlusconi, qui l’a traité de capo des camps de concentration. Martin Schulz a démontré que ce n’était pas un homme à se faire abattre. Ce qui plaît beaucoup en Allemagne c’est son optimisme. Il voit certes un grand défi en ce qui concerne notre avenir. Il sait que notre continent sera bousculé par le gouvernement américain et par les Russes. On nous fera pas de cadeaux, au contraire. Il a conscience que Poutine et Trump feront tout pour nous diviser. Le Brexit est à l’origine d’un processus destructeur si nous nous laissons entraîner dans la dépression. Mais il peut aussi être une chance à condition que nous nous rapprochions. Dans cette tourmente il se pourrait bien qu’il soit un rempart. Weiterlesen
Céline le nazi
Céline provoque chez moi des sentiments contradictoires. D’un côté l’écrivain génial, que je considère comme étant l’un des plus importants de la littérature française du 20ème siècle, de l’autre le délateur qui n’a pas hésité de faire envoyer ainsi des gens aux camps de la mort. Charles de Gaulle, qui aurait dû approuver sa peine de mort, l’a sauvé de la guillotine. Contrairement à d’autres collaborateurs qui furent exécutés, Céline fut gracié, bien qu’il ait été un des plus abjectes criminels. Toute la question qui se pose pour moi, est de savoir si on peut dissocier une œuvre d’un comportement humain. Dans ce contexte particulier il y a deux démarches différentes. Il y a des livres comme « Le voyage au bout de la nuit », où l’aspect comportemental de l’écrivain n’est pas aussi marqué que les pamphlets immondes contre les juifs qui ont été écrits pendant l’occupation. Ici l’homme émerge avec une grande clarté. Il n’y a là pas de dualité comme c’est le cas dans son récit « D’un château l’autre » où il décrit d’une manière magistrale l’exode du gouvernement de Vichy à Sigmaringen en Allemagne du Sud à la fin de la guerre. Les traîtres à la patrie regroupés autour de Philippe Pétain mènent pendant quelques mois l’existence d’un régime en exil. Ce portrait dévastateur reproduit d’une manière impressionnante le déclin, le déni et la décadence de certaines personnes qui se prenaient pour des penseurs. Une perversion de l’âme, déchirée entre la volonté de briller et une autre réalité qui est celle de larbins qui se sont prêtés à la violence pour satisfaire leur avidité de pouvoir en se mettant à la solde de l’ennemi. Céline y est sans pitié. Nous nous trouvons dans une opérette macabre qui reflète d’une manière acide ce que l’homme peut devenir, s’il vend son âme. Force est de penser au Faust de Goethe qui l’a fait dans l’espoir de se réaliser. Weiterlesen
Fillon, un cheval de Troyes boiteux
Je me demande comment François Fillon peut tenir le coup après l’avalanche de mauvaises nouvelles qui se sont déversées sur lui. La dernière en date de lundi qui a été révélée par « Le Canard enchaîné », qui prétend que sa femme a touché des primes de licenciement d’un montant total de 45.000 Euros. Il a beau vouloir résister et reprendre sa campagne comme hier à Troyes, l’affaire est omniprésente et plombe ses arguments politiques. Je ne sais pas si dans de telles conditions il est sage de vouloir à tout prix braver les faits qui lui sont reprochés. Il est évident que l’esquisse d’une future gouvernance passe au dernier plan. Pour le LR, son parti, c’est une catastrophe. Même si le conseil national décidait de sortir de son chapeau-claque François Barouin, le mal fait est irréparable. Il nous atteint tous, même ceux comme moi pour qui Fillon n’est pas l’homme-providence pour lequel il veut se faire passer. Il s’agit avant tout de la démocratie, qui sort de là avec un œil au beurre-noir. L’opinion assez répandue que les politiciens sont dans leur majorité des vendus se voit ainsi confirmée. Que ce ne soit pas dans sa grande majorité le cas, est évident pour moi. Peut-être la raison pour laquelle les citoyens voteront pour des outsiders. Ce n’est pas seulement à Bucarest que la foule grogne. Il ne sert à rien de parler d’excellence, si les faits confirment le contraire. Je pense que nos représentants ne sont pas différents que nous. Ce sont des êtres avec toutes leurs qualités et leurs défauts. Il faudrait se marteler cela en tête. Mais il est aussi vrai qu’il est difficile de hisser à la tête de l’État un homme qui a été souillé par une affaire. Je peux très bien m’imaginer dans quel embarras sont les instances dirigeantes des Républicains. S’ils nommaient d’office un nouveau candidat, ils se désavoueraient. Quoiqu’ils fassent, ils en sortiront perdants. Weiterlesen
Et merde !
Je suis, une fois n’est pas coutume, très en colère. Maintenant des médias russes s’en prennent à Emmanuel Macron afin de le souiller. Et comble de traîtrise, l’informateur est un député du PR. Ce n’est pas seulement infâme, cela n’est pas digne d’un représentant de la France. Jamais il ne me viendrait à l’idée de traiter quelqu’un ainsi, même un adversaire mal aimé. Et ceci par le biais d’une nation étrangère ! Je ne peux que manifester mon grand mépris pour tous ceux qui s’évertuent à salir une personne, que ce soit dans sa vie privée ou professionnelle. Il faut vraiment être lâche pour passer par là. Je suis d’avis qu’il faut condamner de telles pratiques. Elles sont nauséabondes et reflètent bien dans quelle chienlit nous nous trouvons. Si l’argumentaire politique est de salir son adversaire, on ne peut que montrer son plus grand mépris. Il est certain que Vladimir Poutine et Donald Trump ont un certain intérêt à nous voir faillir. Je pense qu’il est le plus grand temps de lutter contre ce genre de diffamations et de sortir enfin de notre réserve. Ce qui se passe ici est une déclaration de guerre, pas dans le sens classique, mais dans ses effets pervers. Lorsque des attaques telles que celles-ci se déroulent, les citoyens ont le devoir de les ignorer. Malheureusement à l’époque du net, il est difficile de se défendre. On peut reprocher à tous politiciens d’avoir peut-être failli à un moment ou l’autre de leur existence. C’est humain ! La question à poser à tous ces faux moralisateurs, c’est de savoir s’ils ont eu un parcours sans failles ? Il est tout à fait légitime d’aimer ou de ne pas aimer un candidat, mais ce qui compte se sont ses propositions, son savoir-faire. Le respect d’autrui devrait être placé au premier plan. Weiterlesen
L’automobile et la surtaxe
L’effervescence est grande au sein de l’industrie automobile allemande après que Donald Trump ait dit, qu’il voulait surtaxer de 35% chaque voiture qui est importée aux USA. Il en serait autrement pour tous véhicules construits sur place. En particulier BMW est concerné, car ce constructeur a l’intention de construire une usine au Mexique pour alimenter le marché américain. Dans un tel cas il est permis de parler d’un certain chantage. Je veux bien que le nouveau président veuille tout faire pour donner du travail à ses concitoyens, mais je pense que là aussi il fait fausse route. Tout d’abord il y a des traités internationaux qui régissent les relations commerciales émises par le WTO, qui ne peuvent pas tout simplement être remises en question par décret. Ensuite il faudrait se poser la question, ce que cela signifie pour le marché de l’emploi ? L’industrie automobile allemande embauche à l’heure actuelle des milliers de cadres, d’employés et d’ouvriers aux États-Unis qui produisent notamment des pièces détachées. En cas de mesures arbitraires, ces places seraient en grande partie rayées. Cela entraînerait des effets collatéraux pour les régions touchées, qui ont à l’heure actuelle le plus grand mal à se régénérer. Il s’agit avant tout des États autour des grands lacs. C’est justement de là que provient un grand nombre de partisans de Donald Trump, d’anciens démocrates qui par désespoir de ne plus pouvoir pourvoir à leurs besoins ont changé de camp. Il leur a promis de leur redonner du travail. Et c’est justement le contraire qu’il provoquerait en pratiquant l’isolationnisme. C’est un outil absolument inadapté aujourd’hui, car la mondialisation ne peut plus être simplement rayée des livres de commandes. Il y a aujourd’hui une telle imbrication industrielle dans ce domaine, qu’une telle initiative amènerait forcément l’asphyxie de l’économie planétaire. Weiterlesen
La lèpre démocratique
C’était une phrase-clef d’Emmanuel Macron hier à Lyon, où il donnait un meeting devant 18.000 personnes. « Nous ne pouvons plus défendre un système politique dont les usages affaiblissent chaque jour la démocratie », a-t-il déclaré. « Ce qui s’installe dans notre pays, c’est une lèpre démocratique, c’est la défiance“ La campagne électorale avec les affaires Fillon et Marine Le Pen, prend un aspect nauséabond, celui de la combine, de détournements de fonds publics. Que ce soit à l’Assemblée nationale ou au Parlement européen, ces affaires accentuent les réticences du peuple face à la politique dans son ensemble. Elles affaiblissent notre démocratie. La raison pour laquelle je ne peux pas me réjouir de telles révélations, même si elles concernent des personnes dont je ne partage pas les opinions. J’attends de ceux qui se déclarent prêts à prendre des responsabilités dans la marche des affaires publiques, que leur comportement personnel ne soit pas entaché. Il est du juste droit des électeurs de réclamer cela. Ne nous leurrons pas, de telles souillures sont du goût des autocrates, qui déclarent haut et fort vouloir faire le ménage. Leur prise de pouvoir à toujours à nouveau lieu lorsque la démocratie semble s’essouffler. Cela a été le cas aux États-Unis avec l’avènement au pouvoir de Donald Trump, qui n’a pas hésité à nommer Stephen Bannon, comme conseiller-en-chef. Ce personnage a un passé sulfureux comme raciste – on parle de lui comme étant un sympathisant du Klu Klux Klan – et est de surcroît un militariste. Un homme sans aucune expérience gouvernementale, prend par simple caprice du nouveau président, une position essentielle pour les quatre ans avenirs. Et ceci juste pour la raison que beaucoup de personnes sont en colère contre les institutions politiques, qu’elles jugent avec raison ou pas, comme étant corrompues. Weiterlesen