Je me demande comment François Fillon peut tenir le coup après l’avalanche de mauvaises nouvelles qui se sont déversées sur lui. La dernière en date de lundi qui a été révélée par « Le Canard enchaîné », qui prétend que sa femme a touché des primes de licenciement d’un montant total de 45.000 Euros. Il a beau vouloir résister et reprendre sa campagne comme hier à Troyes, l’affaire est omniprésente et plombe ses arguments politiques. Je ne sais pas si dans de telles conditions il est sage de vouloir à tout prix braver les faits qui lui sont reprochés. Il est évident que l’esquisse d’une future gouvernance passe au dernier plan. Pour le LR, son parti, c’est une catastrophe. Même si le conseil national décidait de sortir de son chapeau-claque François Barouin, le mal fait est irréparable. Il nous atteint tous, même ceux comme moi pour qui Fillon n’est pas l’homme-providence pour lequel il veut se faire passer. Il s’agit avant tout de la démocratie, qui sort de là avec un œil au beurre-noir. L’opinion assez répandue que les politiciens sont dans leur majorité des vendus se voit ainsi confirmée. Que ce ne soit pas dans sa grande majorité le cas, est évident pour moi. Peut-être la raison pour laquelle les citoyens voteront pour des outsiders. Ce n’est pas seulement à Bucarest que la foule grogne. Il ne sert à rien de parler d’excellence, si les faits confirment le contraire. Je pense que nos représentants ne sont pas différents que nous. Ce sont des êtres avec toutes leurs qualités et leurs défauts. Il faudrait se marteler cela en tête. Mais il est aussi vrai qu’il est difficile de hisser à la tête de l’État un homme qui a été souillé par une affaire. Je peux très bien m’imaginer dans quel embarras sont les instances dirigeantes des Républicains. S’ils nommaient d’office un nouveau candidat, ils se désavoueraient. Quoiqu’ils fassent, ils en sortiront perdants.
Et François Fillon, il s’agrippe comme il peut et devient de plus en plus un personnage tragique, pour lequel on a peut-être un sentiment de compassion et ceci malgré les combines qui lui sont reprochées. Non, je n’aimerais pas être à sa place. Il a essayé hier à Troyes de passer outre, mais sans succès apparent. Je ne sais pas comment je réagirais à sa place. Je crois que j’en serais malade. Dans tout cela je me demande comment Marine Le Pen, qui a des affaires aussi sulfureuses collées à ses basques, réussit malgré tout à passer pour une Jeanne d’Arc chez ceux qui la soutiennent. Normalement il devrait se dérouler la même chose que chez François Fillon, mais rien de tel, au contraire. Ses supporters semblent trouver tout à fait normal qu’elle gruge le Parlement européen, l’ennemi à abattre. Dans tout cela je me sens très mal à l’aise, ce qui est probablement le cas d’un grand nombre de citoyens. Je me demande comment nous pourrons sortir de ce bourbier ? Je n’ai pas de réponses, d’autant plus qu’il est à prévoir que Moscou se prendra un malin plaisir de répandre des nouvelles selon ses dires, sensationnelles. Je sais, on ne peut pas laisser passer certaines choses, mais quant à maudire tout notre système et de le remplacer par un certain fascisme – c’est bien de cela dont il est question – serait une attitude plus que nocive. En sommes-nous là ?
pm