C’était une phrase-clef d’Emmanuel Macron hier à Lyon, où il donnait un meeting devant 18.000 personnes. « Nous ne pouvons plus défendre un système politique dont les usages affaiblissent chaque jour la démocratie », a-t-il déclaré. « Ce qui s’installe dans notre pays, c’est une lèpre démocratique, c’est la défiance“ La campagne électorale avec les affaires Fillon et Marine Le Pen, prend un aspect nauséabond, celui de la combine, de détournements de fonds publics. Que ce soit à l’Assemblée nationale ou au Parlement européen, ces affaires accentuent les réticences du peuple face à la politique dans son ensemble. Elles affaiblissent notre démocratie. La raison pour laquelle je ne peux pas me réjouir de telles révélations, même si elles concernent des personnes dont je ne partage pas les opinions. J’attends de ceux qui se déclarent prêts à prendre des responsabilités dans la marche des affaires publiques, que leur comportement personnel ne soit pas entaché. Il est du juste droit des électeurs de réclamer cela. Ne nous leurrons pas, de telles souillures sont du goût des autocrates, qui déclarent haut et fort vouloir faire le ménage. Leur prise de pouvoir à toujours à nouveau lieu lorsque la démocratie semble s’essouffler. Cela a été le cas aux États-Unis avec l’avènement au pouvoir de Donald Trump, qui n’a pas hésité à nommer Stephen Bannon, comme conseiller-en-chef. Ce personnage a un passé sulfureux comme raciste – on parle de lui comme étant un sympathisant du Klu Klux Klan – et est de surcroît un militariste. Un homme sans aucune expérience gouvernementale, prend par simple caprice du nouveau président, une position essentielle pour les quatre ans avenirs. Et ceci juste pour la raison que beaucoup de personnes sont en colère contre les institutions politiques, qu’elles jugent avec raison ou pas, comme étant corrompues.

C’est là que réside tout le danger. Les proches de tous ceux qui se réclament du populisme d’extrême-droite, ne sont pas toujours passés au peigne-fin, comme le prouve cette nomination à la Maison Blanche. C’est pourquoi j’appelle tous ceux qui se sentent frustrés, de ne pas suivre un jouer de flûte, peu importe d’où il sort. La raison pour laquelle je m’oppose à tout culte de la personnalité, peu importe de quel bord vient une telle personnalité. Ce n’est pas parce que je soutiens quelqu’un, que je vais l’aduler. Au contraire ! Ma démarche est au contraire d’éplucher son programme et l’aborder d’un point de vue critique. C’est le fond qui m’intéresse, non le vernis. N’allez surtout pas croire que j’ignore l’effet du charisme, mais il peut être trompeur. Ce n’est pas parce qu’un leader déclame toute la panoplie de mes revendications, qu’il est capable de les mettre en pratique. Même si je peux m’enflammer pour un candidat, comme c’est le cas de Martin Schulz, j’essaie de garder mes deux pieds sur terre. En ce moment j’observe tout particulièrement Emmanuel Macron. Comme je ne vois pour l’instant pas d’alternative valable, je le soutiens. Mais j’aurais préféré avoir un choix qui me permette de prendre une décision axée uniquement sur la base de sa politique. Peut-être une utopie, mais la démocratie n’aurait-elle pas mérité cela ?

pm

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/04/emmanuel-macron-et-son-identite-politique-attendus-a-lyon_5074708_4854003.html

Pierre Mathias

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