La politique américaine démontre ce que des soupapes de sûreté peuvent représenter. Donald Trump croyait pouvoir se placer au-dessus des lois, mais des tribunaux l’ont remis à sa place en ce qui concerne la venue aux USA de ressortissants de sept pays musulmans. Mais il n’est pas dit que la bataille engagée entre le président et les organes chargés de contrôler l’ordre démocratique en restera là. Il a pu nommer des ministres et des conseillers, qui pour certains d’entre-eux, n’ont pas les compétences intellectuelles requises, pour d’autres, qui profèrent des idées proches du totalitarisme, peut-être même du fascisme. Ce cocktail est explosif et nous causera encore beaucoup de soucis. Sans un contrôle populaire tout pourrait tourner à l’aigre. La presse, que Donald Trump essaye par tous les moyens de museler, tient encore le coup. Il y a des années j’ai travaillé dans une maison d’édition en Allemagne, ceci avant d’entrer à la télévision. Ma patronne avait été avant 1933 la secrétaire en chef d’Alfred Hugenberg, le magnat de la presse conservatrice pendant la République de Weimar. Il était un de ceux qui avait préparé l’avènement du nazisme en croyant que cela serait un épisode de courte durée. Il a même été ministre de l’économie et de l’agriculture dans le premier gouvernement d’Adolf Hitler. Très rapidement il s’aperçut qu’il avait fait fausse route et démissionna. Ma directrice me raconta comment Joseph Goebbels contamina la presse en nommant à tous les échelons des journalistes et des administrateurs nazis. Leurs collègues du camp conservateurs furent chassés, maltraités, incarcérés à Dachau et ailleurs. Je ne pense pas que Donald Trump ira aussi loin, mais des personnes de son entourage seraient enclines à suivre un tel exemple.

Aussi la justice est en danger. Pourra-t-elle résister ou sera-t-elle soumise à de telles pressions que les magistrats préféreront se taire ? N’oublions jamais que tout l’appareil ne peut que survivre grâce aux deniers publics. Je ne veux pas entrer dans la sinistrose, mais je tiens à tirer la sonnette d’alarme pendant qu’il est encore temps. Vouloir défendre la démocratie est une chose, y réussir une autre. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut convaincre les citoyens de réfléchir à leur décision. Les élections qui se dérouleront en Europe nous commandent d’être vigilants. Je ne peux qu’inciter les électeurs de lire soigneusement les programmes des candidats avant de se prononcer. Comme nous avons pu le constater avec Trump, ceux qui l’ont élu ne se sont pas donnés du mal de lire son programme. Il se sont plutôt laissés entraîner par des discours vengeurs. Maintenant nous pouvons constater quel danger cela peut occasionner. Si les personnes qui le suivent s’étaient données du mal de jauger son action économique, elles remarqueraient que cela pourrait les concerner directement. Il suffit pas de fermer les frontières pour générer de la richesse, au contraire. Les soupapes de sûreté peuvent décompresser pendant un certain temps une chaudière qui menace d’éclater. Mais lorsque la pression est trop forte, elles ne peuvent plus résister, qu’on se le dise !

pm

s-pour-trump.htmlhttp://tempsreel.nouvelobs.com/monde/l-amerique-selon-trump/20170210.OBS5171/muslim-ban-apres-la-baffe-judiciaire-gueule-de-boi

Pierre Mathias

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