Sur le terrain l’intervention russe en Syrie n’a pas fait évoluer la situation. L’IS n’a pas été affaibli. Seul Baschar el-Assad profite de cet engagement. Cela me donne des cauchemars, d’autant plus que chaque jour supplémentaire de guerre civile incite les populations à se réfugier en Europe. Entre l’effet médiatique et la réalité stratégique, il y a un grand fossé. Ne nous faisons pas d’illusions, sans la participation de troupes au sol, rien ne bougera. Jusqu’à présent les bombardements ont touché avant tout des innocents. Bien sûr, il y a des positions armées des fous de Dieu qui ont été détruites, mais la force militaire de ces rebelles n’en est pas moins encore plus que virulente. Vouloir mener le combat contre des guérilleros avec des armes conventionnelles est plus ou moins une hérésie. L’exemple de l’Afghanistan en est la preuve. Nous assistons malgré des années de guerre à une recrudescence des talibans. Ces derniers attaquent et se retirent instantanément dans des régions montagneuses, hostiles à toute intervention classique. Il y a en plus la détermination des combattants à sacrifier leur vie et ceci sans compromis. Comment vouloir arrêter des personnes qui sont prêtes à se laisser sauter ? La motivation des soldats venant d’ailleurs ne fera jamais obstacle au fanatisme. On est sur une longueur d’onde totalement différente. Je doute que les forces russes en Syrie aillent au-delà de l’engagement actuel. Vladimir Poutine a obtenu ce qu’il voulait: le renforcement de son implantation dans cette région, qui a pour but de redonner à son pays un poids politique au niveau internationale. Weiterlesen

De plus en plus de réfugiés se massent à la frontière allemande du côté de l’Autriche. Où il devrait avoir coopération entre les deux pays, il n’y a que des dissonances. Les autorités de l’État alpin amènent à coup d’autocars des demandeurs d’asile aux portes-mêmes de la République Fédérale et les débarquent jour et nuit sans se poser la question de ce qui adviendrait d’eux. Qu’ils dorment à la belle-étoile ne semble pas les bouleverser outre-mesure. « Qu’ils se débrouillent ! », telle semble être la devise à la Hofburg à Vienne. Ces derniers jours ils ont aussi trafiqué les chiffres, rendant une gestion effective du pays d’accueil qu’est l’Allemagne, impossible. De tels exemples démontrent à quel point le climat de confiance au sein de l’UE est perturbé, pour ne pas dire plus. Des partenaires qui jusque-là vivaient en harmonie se tirent aujourd’hui dans les jambes. Le sauve-qui-peut semble être la règle en Autriche et ailleurs. On fait transiter le plus rapidement possible le flux migratoire en espérant se débarrasser au plus vite de ces hôtes indésirables. Humainement un tel comportement peut être taxé de vil. Diplomatiquement nous pourrions nous acheminer vers un effondrement. Je ne comprends pas à quel point les dirigeants manquent de jugement. Ils improvisent des situations qui auraient pu être négociées depuis des années. Du point de vue éthique, Madame Merkel a agi correctement. Mais a-t-elle su ce qu’elle engendrait ? Je ne le pense pas. Contrairement aux règles appliquées au sein de l’espace Schengen, les contrôles frontaliers s’étendront jusqu’à la mi-novembre, peut-être même jusqu’en février. Weiterlesen

Des livres brûlent en Allemagne en 1933. Tous les auteurs maudis par les nazis sont concernés. Un autodafé qui a laissé des traces jusqu’à aujourd’hui. Une des raisons pour laquelle je me sens mal à l’aise lorsque la censure intervient. Dans le débat qui a lieu aujourd’hui au sujet de la nouvelle parution du « Mein Kampf » d‘ Adolf Hitler aux éditions Fayard, je peux très bien comprendre le malaise de Jean-Luc Mélenchon, je le partage même. Mais je suis d’avis qu’il était nécessaire de republier ce que je nommerais « ce torchon ». Ce sera le cas dans grand nombre de pays. Ce pamphlet appartient aujourd’hui au domaine public, l’auteur s’étant donné la mort il y a plus de 70 ans. Donc plus de droits d’auteur. D’un côté il y a le point de vue qu’il ne doit pas y avoir de demi-censure, de l’autre que des textes propageant la violence et le dédit ne peuvent pas être mis sur le marché. Lorsque j’ai tourné un film chez un éditeur à Berlin qui publiait des livres négationnistes interdits en France, il m’a dit dans une interview qu’il y aurait une entrave à la liberté de pensée si on agissait de même en Allemagne. Je suis le premier à trouver infâme de telles diatribes, mais de là à les interdire il y a un pas que je ne franchirais pas. Quelle est la raison de mon attitude ? Le fruit défendu éveille de la curiosité, ce qui dans ce cas est politiquement néfaste. De toute manière personne ne pourra convaincre un sympathisant nazi et antisémite que ce qui y est écrit n’est que mensonge, comme c’est le cas chez Robert Faurisson qui se dit apolitique. Mais laisser de telles propos dans la clandestinité serait plus dévastateur. Le débat qui s’en est suivi a scandalisé bien des lecteurs et a contribué à démontrer le mal-fondé de telles déclarations. Weiterlesen

La peur de l’islamisation de l’Europe est omniprésente chez bien des citoyens. Ceux-ci ne sont pas forcément d’extrême-droite, mais ne veulent pas qu’on touche à nos acquis. Ceux du siècle des lumières par exemple. Avec la montée du fondamentalisme en général – les chrétiens et les juifs sont aussi concernés – des restrictions concernant notre mode de vie libéral pourrait être menacé. Il est question de la tolérance. Elle implique que nous pratiquions aussi une ouverture d’esprit envers ceux qui la rejette en général. Que ce soit envers des milieux soi-disant religieux ou les agités fascistes qui hantent de plus en plus les rues. Il est difficile par exemple d’accepter que dans certaines banlieues les imams fassent la loi. Je les considère comme des citoyens à part égale, qui vivent parmi nous. Il va de soi qu’ils ont des droits et des devoirs comme tout le monde. Qu’ils doivent respecter l’ordre établi depuis la Révolution, devrait être normal. À nous aussi d’accepter leur particularisme et de leur donner les moyens de vénérer Allah d’une manière décente. Le titre donné à cet article est provocateur, car les minarets n’existent presque nulle part. Les croyants doivent se réfugier souvent dans des caves ou prier le vendredi par exemple à ciel ouvert. J’y vois une entrave à la liberté de pensée et de croyance. Weiterlesen

À Bruxelles un peu de succès a pu être obtenu au mini-sommet réunissant les pays concernés par l’afflux migratoire dans les Balkans. Dix pays membres de l’UE plus l’Albanie, la Macédoine et la Serbie ont décidé de créer des camps de rétention pouvant accueillir 100 000 réfugiés aux portes-mêmes de l’Union. Il y seront « catalogués » afin de savoir, s’ils peuvent avoir le statut de migrant légal ou non. Quatre cents gardes-frontières européens se rendront en Slovénie pour épauler ce petit pays. La Grèce, quant à elle, recevra 30000 immigrés et 20000 plus tard au lieu des 7 à 10000 aujourd’hui. De petits pas certes, mais il vaut mieux cela que rien du tout. La brèche qui a été ouverte par la Chancelière Merkel, n’est donc pas prête d’être colmatée. Elle a réitéré cette nuit que l’humanitaire avait la priorité absolue, que les personnes en fuite pour des raisons répressives, trouvent refuge en Europe. Je soutiens ce point-de-vue tout en étant conscient des problèmes que cela engendre. L’agressivité des populations autochtones augmente de plus en plus. Aussi le raz-de-marée nationaliste comme l’a prouvé la victoire des conservateurs en Pologne, qui avec un programme xénophobe et contre l’euro a pu obtenir une grande majorité. La preuve que l’esprit-épicier gagne de plus en plus de terrain et que la petitesse est de mise un peu partout. Elle consiste à mettre au pilori les plus démunis. Le pas entre les paroles outrageuses et la violence, engendré par la haine, est une question de temps. Weiterlesen

Une fois de plus les évêques se sont frappés sur les épaules après le synode de trois semaines qui a eu lieu à Rome. Et ceci pour un résultat qui laisse à désirer. Cela va du droit pour les divorcés à se remarier à l’église à l’attitude à montrer envers l’homosexualité. Qu’on se le dise, le conservatisme a le vent en poupe. Cela m’étonne pas particulièrement que ce vénérable collège formé en majorité de vieux messieurs soit incapable de mettre en route des réformes. Personne ne demande à l’Église de faire l’impossible, mais un peu plus de courage aurait été souhaitable. Le propre de l’action du Christ était de remettre tout en question et peu importe à quel moment. Lorsqu’il a combattu les pharisiens, il a mis en doute les traditions, qui s’appuyaient sur des dogmes souvent très éloignés des aspirations des uns et des autres. Et ceci sans compromis ! Chasser les marchands du temple est un signe de liberté, d’émancipation ! Ceux qui se déclarent aujourd’hui être les défenseurs de la morale, vivent dans une bulle qui n’a strictement plus rien à voir avec notre époque. Ils essaient d’ignorer les réalités actuelles. Je ne leur demande pas de tout accepter, loin s’en faut, mais un peu plus de souplesse ne ferait pas de mal. Où est-il écrit qu’une religion ne doive pas évoluer ? S’ouvrir sur notre société ? Cela ne veut pas dire partir à la débandade, au contraire. Il s’agit avant tout de se poser des questions. Weiterlesen

La « Bild-Zeitung » publie les propos racistes qu’on peut trouver sur Facebook. Ce journal allemand à grand tirage de la presse populaire a décidé de partir en guerre contre tous ceux qui profanent les minorités sur Internet. Et ceci en nommant les auteurs ! Le but recherché est que la justice entame des procédures légales. Je ne suis pas un lecteur de ce quotidien, mais j’approuve cette action. Tant que les médias sociaux acceptent de tout faire paraître sans exercer un contrôle éthique, il faut les combattre. L’argument que soi-disant par l’échange de courriels il est possible de neutraliser certains propos, est un vœux pieu. Rien de tel se passe. Le législateur doit alors avoir la possibilité d’intervenir directement. Je ne considère pas que l’injure soit un moyen de s’exprimer librement. Tout individu porte la responsabilité de ce qu’il écrit. Il peut le faire, mais devrait compter sur des mesures juridiques de la part de l’État. En tant que journaliste je suis pour la liberté d’expression, mais il y a des bornes à ne pas dépasser. Les mots peuvent tuer ! C’est ce qu’un principal d’un collège en banlieue a dit à un élève qui proférait des propos antisémites à l’encontre d’un camarade de classe. Il a été renvoyé. Ou les exemples d‘ harcèlement moral sur Internet, dont les jeunes sont en particulier les victimes. En Autriche une écolière s’est suicidée, parce qu’elle ne supportait pas les injures proférées à son égard. Weiterlesen

Déformer des faits historiques pour salir ses adversaires est affaire courante dans la politique. Mais quand il s’agit de l’holocauste, c’est insupportable. Prétendre qu’Adolf Hitler ne voulait qu’exiler les juifs, est un scandale. Le Führer a bien rencontré le grand mufti de Jérusalem en 1941. Haj Amin Al-Husseini était un grand antisémite, personne ne contredira. Mais il n’était pas lié à la décision d’exterminer tout un peuple. Le massacre était déjà en route avant l’entrevue de Berlin. Les SS, sous l’incitation de Reinhard Heydrich, n’ont pas hésité de mettre en route le génocide et ceci sous l‘œil bienveillant de la Wehrmacht. Vouloir faire endosser aux Palestiniens la responsabilité de la Shoah est infecte. En plus il met de l’eau sur le moulin des négationnistes, des nazis purs et durs. Dans les temps qui courent en Allemagne et ailleurs une attitude inacceptable. Le premier ministre démontre ainsi son attitude vile qui n’est faite que de polémique. Il se désavoue en avançant des thèses qui du point de vue scientifique ne reposent que sur le mensonge. Des méthodes que les nationaux-socialistes employaient sans vergogne. C’est digne du torchon infâme qu’était le « Stürmer » au cours de la république de Weimar et ensuite du 3ème Reich. Un journal s’appuyant essentiellement sur la diffamation et le mensonge. Monsieur Nétanyahou n’agit pas autrement que Julius Streicher, l’éditeur de ce journal. Et ceci pour salir l’intégrité de tout un peuple. Weiterlesen