À Bruxelles un peu de succès a pu être obtenu au mini-sommet réunissant les pays concernés par l’afflux migratoire dans les Balkans. Dix pays membres de l’UE plus l’Albanie, la Macédoine et la Serbie ont décidé de créer des camps de rétention pouvant accueillir 100 000 réfugiés aux portes-mêmes de l’Union. Il y seront « catalogués » afin de savoir, s’ils peuvent avoir le statut de migrant légal ou non. Quatre cents gardes-frontières européens se rendront en Slovénie pour épauler ce petit pays. La Grèce, quant à elle, recevra 30000 immigrés et 20000 plus tard au lieu des 7 à 10000 aujourd’hui. De petits pas certes, mais il vaut mieux cela que rien du tout. La brèche qui a été ouverte par la Chancelière Merkel, n’est donc pas prête d’être colmatée. Elle a réitéré cette nuit que l’humanitaire avait la priorité absolue, que les personnes en fuite pour des raisons répressives, trouvent refuge en Europe. Je soutiens ce point-de-vue tout en étant conscient des problèmes que cela engendre. L’agressivité des populations autochtones augmente de plus en plus. Aussi le raz-de-marée nationaliste comme l’a prouvé la victoire des conservateurs en Pologne, qui avec un programme xénophobe et contre l’euro a pu obtenir une grande majorité. La preuve que l’esprit-épicier gagne de plus en plus de terrain et que la petitesse est de mise un peu partout. Elle consiste à mettre au pilori les plus démunis. Le pas entre les paroles outrageuses et la violence, engendré par la haine, est une question de temps.

Lorsque le premier-ministre slovène témoigne de son soucis, que l’UE est au bord de son implosion, je suis forcé de partager avec lui ses craintes. Ne nous faisons pas d’illusion, la politique a failli dans le domaine des réfugiés politiques. Ce phénomène migratoire se dessinait depuis des années. Rien d’efficace a été mis sur pied depuis. Les organes officiels ont été comme paralysés. Le plus grand reproche que je puisse faire est le manque absolu de prévention. Depuis des années il était parfaitement possible de s’attendre à un tel exode. Mais c’est pour ces raisons qu’il faut se poser des questions. Vouloir prétendre que nous y sommes pour rien, est une aberration. Nous avons exploité l’Afrique, par exemple, depuis des décennies, d’une manière abjecte, provoquant la faim et la famine. De même dans le Proche-Orient où nous nous sommes comportés d’une manière passive en ce qui concerne Bachar el-Assad. À force de ne pas vouloir se mêler des affaires intérieures d’un pays, nous avons laissé place à des hordes de fanatiques religieux, qui sur leur route sèment la terreur et la mort. L’IS a vu le jour parce que nous avons fermé nos yeux et ainsi privilégiés notre petit confort. Maintenant nous en payons les frais. Mais attention, en voulant boucler hermétiquement nos frontières nous faisons leur jeu, qui est de détruire la démocratie. Á force de forcer des millions de personnes à quitter leurs terres, ils arriveront à nous étouffer, ce qui est la cas maintenant. Au point-de-vue stratégique une action de main-de-maître. Sans employer les armes, ils arriveront, si cela continue, à nous pousser à l’autodestruction. Sommes capables de remédier à cela ?

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/10/26/refugies-berlin-et-les-dirigeants-des-balkans-s-accordent-a-l-arrache-sur-un-plan-d-urgence_4796667_3214.html

Pierre Mathias

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