Une fois de plus les évêques se sont frappés sur les épaules après le synode de trois semaines qui a eu lieu à Rome. Et ceci pour un résultat qui laisse à désirer. Cela va du droit pour les divorcés à se remarier à l’église à l’attitude à montrer envers l’homosexualité. Qu’on se le dise, le conservatisme a le vent en poupe. Cela m’étonne pas particulièrement que ce vénérable collège formé en majorité de vieux messieurs soit incapable de mettre en route des réformes. Personne ne demande à l’Église de faire l’impossible, mais un peu plus de courage aurait été souhaitable. Le propre de l’action du Christ était de remettre tout en question et peu importe à quel moment. Lorsqu’il a combattu les pharisiens, il a mis en doute les traditions, qui s’appuyaient sur des dogmes souvent très éloignés des aspirations des uns et des autres. Et ceci sans compromis ! Chasser les marchands du temple est un signe de liberté, d’émancipation ! Ceux qui se déclarent aujourd’hui être les défenseurs de la morale, vivent dans une bulle qui n’a strictement plus rien à voir avec notre époque. Ils essaient d’ignorer les réalités actuelles. Je ne leur demande pas de tout accepter, loin s’en faut, mais un peu plus de souplesse ne ferait pas de mal. Où est-il écrit qu’une religion ne doive pas évoluer ? S’ouvrir sur notre société ? Cela ne veut pas dire partir à la débandade, au contraire. Il s’agit avant tout de se poser des questions.

Une fois de plus il est étrange que des personnes n’ayant aucune expérience lorsqu’il s’agit des rapports intimes, sous quelle forme que ce soit, se sentent capables de juger ce sujet tellement épineux. Il n’est vraiment pas impératif qu’elles le fassent. Parfois il serait mieux de montrer un peu plus d’humilité. Ce n’est pas dans la nature des évêques de le faire. Je ne sais pas ce qu’en pense François, mais à mes yeux c’est un grave revers pour lui. La preuve que le fondamentalisme ne l’épargne pas. Il est dans le signe des temps qui courent actuellement. J’étais assez réaliste pour affirmer lors du début de son pontificat, que j’avais de grands doutes qu’il puisse s’imposer. Il a certes fait un grand nombre de déclarations auxquelles je ne peux que souscrire, mais si elles ne se développent pas dans les faits, elles sont de bons mots, pas plus. Je ne voudrais en aucun cas que le pape devienne « un fou du roi » qui a pour but d’amuser la galerie pendant que ses sbires agissent contre lui. Je sais que l’homosexualité pose de grands problèmes théologiques, qu’elle ne peut pas être simplement acceptée par ceux pour qui la procréation se trouve au centre de leur croyance, mais j’aurais souhaité un peu plus de souplesse. Je le reconnais, aussi moi ait du mal à accepter qu’un mariage religieux ait lieu entre deux partenaires du même sexe. Mais il serait sûrement possible de trouver une forme de bénédiction qui ne blesse personne. Ce qui s’est passé à Rome démontre que le catholicisme a beaucoup de peine à dépoussiérer ses organes. Mais il y aussi un calcul politique. Les évêques savent bien que la majorité des croyants, hors des nations industrialisées, sont très liés à la tradition et qu’ils rejettent toute attitude progressive. Aussi là il y a une forme de clientélisme, qu’on le veuille ou pas !

pm

http://www.lemonde.fr/religions/article/2015/10/24/au-synode-sur-la-famille-les-eveques-ouvrent-la-porte-aux-divorces-remaries-pas-aux-homosexuels_4796459_1653130.html

Pierre Mathias

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert