La « Bild-Zeitung » publie les propos racistes qu’on peut trouver sur Facebook. Ce journal allemand à grand tirage de la presse populaire a décidé de partir en guerre contre tous ceux qui profanent les minorités sur Internet. Et ceci en nommant les auteurs ! Le but recherché est que la justice entame des procédures légales. Je ne suis pas un lecteur de ce quotidien, mais j’approuve cette action. Tant que les médias sociaux acceptent de tout faire paraître sans exercer un contrôle éthique, il faut les combattre. L’argument que soi-disant par l’échange de courriels il est possible de neutraliser certains propos, est un vœux pieu. Rien de tel se passe. Le législateur doit alors avoir la possibilité d’intervenir directement. Je ne considère pas que l’injure soit un moyen de s’exprimer librement. Tout individu porte la responsabilité de ce qu’il écrit. Il peut le faire, mais devrait compter sur des mesures juridiques de la part de l’État. En tant que journaliste je suis pour la liberté d’expression, mais il y a des bornes à ne pas dépasser. Les mots peuvent tuer ! C’est ce qu’un principal d’un collège en banlieue a dit à un élève qui proférait des propos antisémites à l’encontre d’un camarade de classe. Il a été renvoyé. Ou les exemples d‘ harcèlement moral sur Internet, dont les jeunes sont en particulier les victimes. En Autriche une écolière s’est suicidée, parce qu’elle ne supportait pas les injures proférées à son égard.
Le bon sens voudrait que les responsables de sites prennent les mesures nécessaires dès que de tels cas sont connus, mais il y a laxisme. Tout cela remet en question les échanges virtuels, qui en soit sont une bonne chose. Les personnes qui crachent du venin sur des migrants par exemple, ne pourraient pas le faire dans un journal, car leurs propos seraient censurés. Bien sûr il faut lutter contre les interdits lorsqu’il s’agit de la presse, mais aussi contre le fanatisme, la haine et tout ce qui s’en suit. Comme dans toutes choses concernant la société, il y a des règles à observer. En se démettant de toutes responsabilités, les propriétaires de sites, se démarquent des règles qui régissent notre vie commune. Leurs arguments ne me semblent pas crédible lorsqu’ils prétendent que toutes opinions doivent être respectées. Si elles attisent les tensions et incitent à la violence, il faut les condamner. Je souhaite qu’une commission d’éthique au niveau international se mette en place, ayant pour but majeur de veiller à ce que le racisme ne soit pas encensé. C’est la moindre revendication, mais elle provoque la colère de certains utilisateurs. Les médias sociaux jouent, qu’on le veuille ou non, un rôle politique, qui a ses répercussions sur la quotidien. Cela implique un sens de la responsabilité qui semble faire cruellement défaut. Dans de telles conditions tous citoyens sont en droit de se poser la question, s’ils acceptent que l’internet prenne une telle prédominance dans la politique ? Le populisme en profite, car il est fait de slogans. Et comme les spécialistes de la communication virtuelle vous le diront, c’est le meilleur moyen de toucher les masses. On en arrive à une simplification qui ne peut qu’avoir des effets pervers. Pour l’extrême-droite du pain béni.
pm