Non, je ne peux pas ignorer ce qui se passe en Syrie. Hier j’ai vu à la télévision le calvaire des enfants dans une banlieue de Damas tenue par les rebelles. Des bombardements continus de l’aviation de Bachar el-Assad et russe, qui causent la mort de civiles. Ce qui se passe ici est totalement inhumain. Une fois de plus la preuve que le dictateur syrien est un criminel de guerre. Ce qui se passe ici me rappelle le sort Guernica, cette petite ville espagnole qui a été réduite au néant pas l’aviation nazie avec la bénédiction de Franco. Je ne vais pas non plus faire de l’angélisme en parlant de la rébellion. Il est évident que l’horreur y est aussi présente, que des innocents sont massacrés. Mais en ce qui concerne les attaques aériennes les protagonistes se limitent aux forces soit-disant gouvernementales et celles de Moscou. Il ne peut qu’être évident que les négociations entamées à Genève entre les représentants des grandes puissances ne pouvaient pas aboutir à des résultats positifs, tant les positions sont opposées. Afin de mieux comprendre l’engagement de Vladimir Poutine en faveur du président syrien, force est de jeter un regard sur la situation intérieure de la Russie. Dans les territoires caucasiens l’islamisme sévit. C’est un réel danger pour Moscou. Personne n’est prêt à négocier avec les terroristes, au contraire. La peur de montrer de la faiblesse au Proche-Orient est viscérale. Plutôt s’allier avec le diable que de céder d’une manière ou d’une autre. D’où la tentative d’impliquer e-Assad dans un processus de paix. Les Américains n’en ont rien à faire. Ils le considèrent comme étant en aucune manière honorable. Un être qui n’hésite pas à massacrer ses compatriotes pour rester au pouvoir, n’est pas un interlocuteur crédible, je leurs donne raison. Mais ne pas négocier n’est pas non plus une solution. Weiterlesen
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Turquie, mon blues…
Jean-Claude Junker exhorte les Européens à ne pas fermer la porte aux négociations avec la Turquie. En particulier l’Autriche voudrait que l’UE change de politique envers Recep Tayyip Erdoğan. C’est ce qu’à réclamé Christian Kern, le chancelier de la république alpine. Lorsque je vois ce qui se passe du côté d’Ankara, je serais le premier à réclamer le gel des relations diplomatiques. Une fois de plus nous sommes à la merci d’un autocrate. Le point de vue de la Commission n’est pas à rejeter complètement, car ce serait à ses yeux le moindre mal que de parler. Mais cette attitude aurait aussi le désavantage de faire acte de faiblesse. Jean-Claude Junker sait très bien que l’UE subit actuellement un chantage venant du gouvernement turc. Il y a la question des réfugiés, qui d’après l’accord conclut entre l’Union et la Turquie stipule que les migrants restent tout d’abord dans ce pays d’accueil. Cela a permis de désengorger les frontières et de réduire considérablement le flux migratoire. L’Allemagne en profite à l’heure actuelle. Ankara le sait ! De l’autre il y a la géopolitique. Il est évident que nous avons tout intérêt à ne pas pousser les turcs dans les bras des extrémistes religieux en Syrie ou en Irak. Non plus qu’il y ait une alliance sacrée avec la Russie de Poutine. Tout cela à sa raison d’être. Mais faut-il pour autant apporter son soutien tacite à un homme qui essaie actuellement d’instaurer un régime autoritaire et antidémocratique ? Si je prends tous ces éléments sous la loupe, force est de constater que nous ne pouvons pas continuer un dialogue dans de telles conditions. La possibilité d’imposer nos revendications est plus que maigre, tant qu’Erdoğan ne subirait pas trop de revers dans le domaine économique. Du fait de son attitude, le nombre de touristes diminuera de manière drastique et ceci indépendamment d’un hypothétique blocus. Weiterlesen
Le grand oral d’Hillary Clinton
Le congrès du parti démocrate a débuté à Philadelphie et ceci pas dans les meilleures conditions pour Hillary Clinton. Cette femme, certes intelligente, n’arrive pas à soulever des émotions. Elle est pour beaucoup trop pragmatique et proche de l’establishment. Ses relations avec la haute finance sont pour beaucoup de délégués suspectes. Et pourtant elle devra réussir l’impossible : recueillir derrière sa bannière le maximum de partisans. Le choix du centriste Time Kain comme candidat à la vice-présidence n’est pas du goût de la gauche du parti. Il est à leurs yeux un trop grand adepte du compromis. Il n’a rien de révolutionnaire et ne fait pas rêver. Par contre il doit être un bon gestionnaire. Sa nomination est due au fait que la candidate désire à tout prix sensibiliser des électeurs du centre-droit. Des personnes modérées dans leurs aspirations et ne voulant pas être des marionnettes du populiste Trump. Bref, des gens issus de milieux honnêtes et pondérés qui sont majoritaires aux USA. Bernie Sanders, qui a rallié Hillary Clinton, a de la peine à mobiliser ses troupes pour la campagne électorale. C’est là qu’Hillary Clinton devra séduire, sauter au dessus de son aura un peu suranné. Oui, il faudra qu’elle montre enfin des émotions et qu’elle accepte sincèrement de mener une politique plus sociale, de se définir comme étant une adepte de la gauche démocratique. Sera-t-elle être en mesure de le faire ou continuera-t-elle d’être une mathématicienne de la prise du pouvoir ? Elle aura beaucoup de mal à contrecarrer Donald Trump dans ses diatribes pleine de haine, car elles correspondent actuellement à l’état d’esprit de bien des frustrés qui sont à la recherche d’un messie. Le phénomène du populisme est aussi virulent aux États-Unis. Le bons sens policé de Clinton n’est pas adéquat pour sensibiliser tous ceux qui ont l’impression de se trouver dans l’impasse. Elle devra sans doute s’ouvrir un peu plus, ce qui pour une personne qui se maîtrise constamment, n’est pas facile. Elle aura sûrement certains scrupules à le faire pour ne pas être à la merci de sentiments qu’elle n’arrive pas contenir. Weiterlesen
Russie en panne ?
Litvinenko a-t-il été assassiné avec l’aval de Vladimir Poutine ? Probablement, c’est ce que prétend un tribunal anglais. Un nouveau coup de massue, qui laisse malgré tout bien des points d’interrogation. Mais le propos de cet article est un autre. Il a pour thème les visées hégémoniques de la Russie et de son président. Il y a de l’eau dans le gaz. La situation économique de ce grand pays est au point mort. Même plus, il est question d’une régression qui pourrait le ruiner. Il y a bien entendu les sanctions de l’Ouest, occasionnées par le conflit ukrainien. Mais ce n’est qu’une des raisons. C’est la chute vertigineuse du prix du baril de pétrole, qui pourrait être la cause d’une désintégration totale. On parle même de couper les rentes, ce qui plongerait une partie de la population dans la précarité la plus complète. Une conférence, organisée par la plus grande banque de Russie, a eu lieu ces jours-ci. Le ton était plus que dépressif. Mêmes pour ceux qui souhaiteraient du mal à Poutine, de telles nouvelles devraient faire réfléchir. Une panne totale serait pour l’économie et la politique européenne un désastre. Même si cela pouvait choquer bon nombre de personnes, je pense qu’il est impératif de remettre en question les sanctions prononcées il y a peu. Au contraire, il faudrait mettre en place une sorte de plan Marshall. Je suis le dernier à avoir une sympathie immodérée pour l’homme fort du Kremlin, mais je pense que la Realpolitik passe avant tous ressentiments, si justes soient-ils. Ce qui se passe à Moscou devrait être considéré comme un signal d’alarme. Les ennuis que nous avons avec la Grèce sont minuscules à côté de ce ras-de-marée qui risque de tout balayer. Dès maintenant il serait opportun que l’UE, le FMI, la Fed et d’autres ténors des finances mondiales se concertent pour voir comment arrêter cette hémorragie. Weiterlesen
Poutine le gagnant
Quel triomphe pour Vladimir Poutine ! Sans lui pas de solutions pour régler les conflits en Irak et en Syrie. La Russie prend soudain à nouveau du poil de la bête et peut s’imposer auprès des nations occidentales, qui à elles seules ne peuvent pas apporter de réponses, aux coups de boutoirs de l’État islamique. On ne va tout de même pas cracher, sur un des piliers majeurs de ce conflit. Représenté par un Président expansionniste, qui n’a pas hésité à annexer la Crimée ou d’apporter son soutien aux séparatistes ukrainiens. Pour monnayer sa participation, il réclamera l’abolition des sanctions économiques et forcera l’UE de se contredire. Je nommerais cela un numéro de haute-voltige dans le domaine politique. Il est gagnant sur tous les fronts, ce qui pourrait être gênant. Mais il veut encore plus : qu’on incluse Bachar al-Assad dans la lutte contre l’EI. Un homme qui n’hésite pas à faire massacrer ses concitoyens. Un criminel de guerre, qui devrait être au même titre que les djihadistes déférés au tribunal de la Haye. Et nous ? Que reste-t-il d’autre à faire que d’avaler de telles pilules ? Je comprends parfaitement le Président Hollande lorsqu’il appelle de ses vœux la création d’une coalition militaire plus efficace pour combattre la peste, qu’est le fondamentalisme meurtriers des terroristes islamistes. Il est vrai que sans une participation russe, ce serait difficile d’être vraiment efficace. Mais que faire si elle s’adresse plutôt contre des rebelles modérés ? Contre tous ceux qui remettent en question le pouvoir d’un démagogue, qui ne pense qu’à se tirer du bourbier qu’il a occasionné. Un être sans scrupules, pour qui la violence est nécessaire afin de ne pas sombrer. Weiterlesen
Sur le terrain ? La mort !
Sur le terrain l’intervention russe en Syrie n’a pas fait évoluer la situation. L’IS n’a pas été affaibli. Seul Baschar el-Assad profite de cet engagement. Cela me donne des cauchemars, d’autant plus que chaque jour supplémentaire de guerre civile incite les populations à se réfugier en Europe. Entre l’effet médiatique et la réalité stratégique, il y a un grand fossé. Ne nous faisons pas d’illusions, sans la participation de troupes au sol, rien ne bougera. Jusqu’à présent les bombardements ont touché avant tout des innocents. Bien sûr, il y a des positions armées des fous de Dieu qui ont été détruites, mais la force militaire de ces rebelles n’en est pas moins encore plus que virulente. Vouloir mener le combat contre des guérilleros avec des armes conventionnelles est plus ou moins une hérésie. L’exemple de l’Afghanistan en est la preuve. Nous assistons malgré des années de guerre à une recrudescence des talibans. Ces derniers attaquent et se retirent instantanément dans des régions montagneuses, hostiles à toute intervention classique. Il y a en plus la détermination des combattants à sacrifier leur vie et ceci sans compromis. Comment vouloir arrêter des personnes qui sont prêtes à se laisser sauter ? La motivation des soldats venant d’ailleurs ne fera jamais obstacle au fanatisme. On est sur une longueur d’onde totalement différente. Je doute que les forces russes en Syrie aillent au-delà de l’engagement actuel. Vladimir Poutine a obtenu ce qu’il voulait: le renforcement de son implantation dans cette région, qui a pour but de redonner à son pays un poids politique au niveau internationale. Weiterlesen
Aux abords d’Alep
Les rebelles de l’EI se trouvent aux abords d’Alep. Ils ont effectué une percée grâce aux Russes. Un paradoxe de plus dans cette guerre fratricide qui déchire la Syrie. En effectuant des bombardements sur les positions des opposants plus modérés au régime de Baschar Al-Assad, ils les empêchent de résister aux hordes fondamentalistes des fous de Dieu. Pour l’instant il n’y a pas de coordination, ce qui devrait être corrigé au plus vite. C’est une des causes, mais il y en a une autre qui me semble être plus essentielle. Lutter contre la guérilla avec des armées classiques a toujours été délicat. D’autant plus qu’il n’y a pas de troupes au sol. Mais il est aussi reconnu que sans un soutien populaire il ne peut y avoir de rébellion. Que l’on veuille ou pas, il doit exister en ce qui concerne l’EI. Dans un tel cas il faut faire une analyse politique et se demander ce qui peut amener une partie de la population à se soumettre à un tel régime de terreur. D’une part nombre de citoyens veulent échapper à l’influence du gouvernement félon de Damas, de l’autre le scénario de la répression se remet en marche sitôt que l’armée syrienne lâche du terrain. J’appuie tout à fait les vues de François Hollande, pour qui une entente avec Al-Assad est du domaine de l’insupportable. Soutenir d’une manière ou d’une autre un chef d’État qui n’hésite pas à tuer ses compatriotes est quasi impensable, même si la tactique sur le terrain pourrait en profiter. Vladimir Poutine ne le lâchera pas tant qu’il fera l’affaire de la Russie. Ses troupes ont reçu son aval, ce qui rend officiel toutes interventions. Weiterlesen
Et la Syrie ?
Cette nuit, en marge de l’assemblée générale de l’ONU, les ministres des affaires étrangères russes et américains, Sergueï Lavrov et John Kerry, se sont rencontrés afin de coordonner les actions aériennes en Syrie. Après l’attaque de sites soi-disant appartenant à l’EI, il y a urgence de trouver un accord. Ce sera difficile tant que l’aviation de Vladimir Poutine se soumet à la volonté du dictateur Baschar Al Assad. Les Russes ont été soi-disant mandatés par ce dernier pour intervenir. Probablement les attaques ont concerné des régions occupées par des rebelles plus modérés près de la ville d’Homs et non pas de celles où les fous de Dieu sévissent. Il va de soi que si c’était le cas, l’occident ne pourrait pas accepter une telle option. Le risque d’une escalade des rapports tendus avec le Kremlin pourrait s’accentuer. Il serait fatal qu’ils se concrétisent par une confrontation directe entre les membres de la coalition d’une part et des Russes de l’autre. Les deux ministres ont reconnu qu’il était de toute urgence que les militaires dialoguent entre eux. Ce serait une première dans une atmosphère glaciale. Cela démontre que les considérations géopolitiques devraient être prisent en compte. Mais cela fait mal, parce que cela signifierait une fois de plus un soutien à un tyran, qui n’hésite pas à massacrer son propre peuple. L’exode de centaines de milliers de réfugiés en Europe a accentué ce processus. Vladimir Poutine a reconnu que la déstabilisation de l’UE pouvait lui causer du tort. Malgré l’embargo, il semble prêt à vouloir trouver un terrain d’entente et ceci sans revenir en arrière en ce qui concerne l’Ukraine et la Crimée. Un exercice périlleux. Weiterlesen