Le congrès du parti démocrate a débuté à Philadelphie et ceci pas dans les meilleures conditions pour Hillary Clinton. Cette femme, certes intelligente, n’arrive pas à soulever des émotions. Elle est pour beaucoup trop pragmatique et proche de l’establishment. Ses relations avec la haute finance sont pour beaucoup de délégués suspectes. Et pourtant elle devra réussir l’impossible : recueillir derrière sa bannière le maximum de partisans. Le choix du centriste Time Kain comme candidat à la vice-présidence n’est pas du goût de la gauche du parti. Il est à leurs yeux un trop grand adepte du compromis. Il n’a rien de révolutionnaire et ne fait pas rêver. Par contre il doit être un bon gestionnaire. Sa nomination est due au fait que la candidate désire à tout prix sensibiliser des électeurs du centre-droit. Des personnes modérées dans leurs aspirations et ne voulant pas être des marionnettes du populiste Trump. Bref, des gens issus de milieux honnêtes et pondérés qui sont majoritaires aux USA. Bernie Sanders, qui a rallié Hillary Clinton, a de la peine à mobiliser ses troupes pour la campagne électorale. C’est là qu’Hillary Clinton devra séduire, sauter au dessus de son aura un peu suranné. Oui, il faudra qu’elle montre enfin des émotions et qu’elle accepte sincèrement de mener une politique plus sociale, de se définir comme étant une adepte de la gauche démocratique. Sera-t-elle être en mesure de le faire ou continuera-t-elle d’être une mathématicienne de la prise du pouvoir ? Elle aura beaucoup de mal à contrecarrer Donald Trump dans ses diatribes pleine de haine, car elles correspondent actuellement à l’état d’esprit de bien des frustrés qui sont à la recherche d’un messie. Le phénomène du populisme est aussi virulent aux États-Unis. Le bons sens policé de Clinton n’est pas adéquat pour sensibiliser tous ceux qui ont l’impression de se trouver dans l’impasse. Elle devra sans doute s’ouvrir un peu plus, ce qui pour une personne qui se maîtrise constamment, n’est pas facile. Elle aura sûrement certains scrupules à le faire pour ne pas être à la merci de sentiments qu’elle n’arrive pas contenir.

Elle ferait bien lors du grand discours de clôture de reprendre certains thèmes de son rival républicain, mais contrairement à lui, donner quelques indices de quelle manière elle compte régler les problèmes. Il sera aussi de son ressort de promulguer de l’optimiste, de ne pas sombrer dans une dialectique névrosée voulant prouver que tous ce qui se passe actuellement dans le pays, est négatif. Comme nous le savons les citoyens américains sont de grands adeptes de la méthode Coué qui consiste à voir d’une manière positive l’avenir. Mais pas en donnant l’impression d’être aveugle. Dans ce sens je trouve légitime que le parti accuse Vladimir Poutine de soutenir Donald Trump. Cela ne m’étonnerait pas ! N’est-il pas un allié du FN ou d’autres partis d’extrême-droites en Europe ? C’est dans un tel domaine que Hillary Clinton devra l’attaquer. Qu’un autocrate comme le maître du Kremlin, ait plus de sympathie pour un tel politicien, doit bien marquer que la démocratie et la libre-parole aux USA sont en danger en cas de victoire de Trump. Il faudra qu’elle fasse comprendre au peuple qu’elle est le moindre mal.

pm

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/07/25/le-parti-democrate-voit-la-main-de-la-russie-derriere-la-publication-d-e-mails-par-wikileaks_4974501_4408996.html

Pierre Mathias

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