Je m’incline devant Arnaud Beltrame, le lieutenant colonel qui hier à Trèbe, dans l’Aude s’est substitué à un otage, au cours de l’attentat qui a eu lieu au supermarché. Il vient de mourir à l’hôpital à la suite de ses blessures. Je trouve qu’il est essentiel de souligner une telle attitude, qui démontre qu’il y a encore des gens qui sont prêts à se sacrifier pour d’autres. Cela a été l’attitude du Père Maximilian Kolbe qui a pris la place d’un détenu à Auschwitz et qui a été de ce fait tué. Franciszek Gajowniczek, un père de deux fils, devait être exécuté en représailles à un meurtre perpétré contre l’occupant. Kolbe fit la demande au commandant du camp de pouvoir prendre sa place, ce qu’il accepta. Lorsque j’ai lu la triste nouvelle de la mort d’Arnaud Beltrame, je dus penser à cet acte exemplaire de l’histoire. Maximilian Kolbe a été consacré Saint de l’Église, il n’en sera pas le cas du lieutenant-colonel. Je suis toujours étonné que des gens arrivent à ce point de s’oublier eux-même, d’encourir les plus grands sacrifices pour d’autres. Je ne pense pas que je sois en mesure de le faire. Je le trouve regrettable, mais je dois être honnête. La notion du sacrifice est pour moi un pic, qui dans mes conditions actuelles, je n’arrive pas à atteindre. J’en ai honte, mais pour expliquer mon comportement je ressens le besoin de creuser un peu plus ce sujet qui pour moi est épineux. Je ne suis pas dépourvu de courage, je suis prêt à m’engager pour une bonne cause, même si cela présente certains dangers. Je l’ai prouvé au cours de ma carrière. Je n’ai jamais hésité à faire des reportages qui auraient pu nous amener les plus grands ennuis à ma femme, ma fille et moi-même. Je les ai fait, car il fallait bien que quelqu’un ait le courage de se lancer dans tels sujets. Il y avait la volonté politique de faire bouger les choses. Mais de là à suivre le comportement exemplaire d’Arnaud Beltrame, il y a un pas qui me semble inatteignable. Weiterlesen

Une nouvelle statistique démontre en France que l’Islam est dans le feu de la critique. À première vue il est facile de comprendre cette prise de position de bien des citoyens. Les attentats sont pour beaucoup étroitement liés à la religion musulmane, même si cela est un avis erroné, vu que beaucoup de ses adeptes en sont les victimes. Une grande partie des réfugiés de Syrie ont fui non seulement le dictateur de Damas, mais aussi les fondamentalistes qui ont exercé sur eux des méfaits, qui en fait sont avant tout une histoire de pouvoir politique et économique. Il est fatal qu’un grand mouvement de pensée comme l’islam se soit laissé manœuvrer dans un tel recoin. La première erreur consiste de croire que l’islam est un bloc monolithique. Nous avons affaire à un grands nombre de tendances, qui théologiquement se combattent entre elles et ceci souvent avec beaucoup de haine. J’ai souvent repris l’exemple de la guerre de trente ans, où le christianisme était en proie à des luttes intestines provoquées par la réforme. Il en a fallu du temps pour que les plaies guérissent. Je me souviens encore bien de l’atmosphère qui régnait dans mon village près de Genève. Il y avait encore deux clans bien distincts : celui des protestants et celui des catholiques. Les deux communautés avaient guère de rapports entre elles. Cela a depuis changé. Je cite cet exemple pour expliquer que lorsqu’il est question de religion, il faut des centaines d’années pour calmer les esprits. L’œcuménisme fait presque figure de miracle, lorsqu’on revient en arrière dans le temps. Comment exiger de l’islam que cela se fasse en un tour de main ? Pour tous ceux qui sont indirectement concernés, cet état de fait est difficile à comprendre. Mais aussi pour les croyants qui ne s’y retrouvent plus. À la base de ces tensions il y a le coran qui rassemble des versets de toutes les tendances. Cela explique qu’il contient des interprétations diamétralement opposées les unes par rapport aux autres. Weiterlesen

Aujourd’hui les sept syndicats de la fonction publique (CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, FA-FP et CFE-CGC) ont demandé aux 5,4 millions de fonctionnaires de battre le pavé en signe de protestation contre le projet de supprimer 120.000 postes dans l’administration, comme Emmanuel Macron s’était engagé à le faire lors des présidentielles. Viennent s’ajouter à ce mouvement protestataires les chemineaux de la SNCF. Ce que je nommerais le printemps chaud, sera un test essentiel pour le Président de la République. Il s’avérera s’il tiendra bon ou non. Tout en étant certain, que sa démarche de moderniser le service public est primordiale pour la situation économique de la France, le fait d’imposer ces nouvelles lois par ordonnances me gêne. J’aurais préféré qu’il y ait un débat plus approfondi au sujet de mesures qui pourraient révolutionner la marche du pays. Ce qui est prévu, touchera la nation entière. Il s’agira de réduire les privilèges, en particulier à la SNCF, et de mettre toute la masse salariale au diapason. Personnellement je ne vois pas la raison de privilégier les uns par rapport aux autres. Les normes salariales et sociales ne doivent pas être à mes yeux différentes. Bien sûr que je concède à tous ceux qui ne sont pas d’accord, de débrailler. Peut-être même que si j’étais concerné j’irais défiler. Moins pour le fond des revendications, mais plutôt pour le principe, car je considère le droit de grève comme un droit essentiel. Les fonctionnaires se dressent contre l’intention du gouvernement d’engager à l’avenir des contractuels à leur place pour effectuer le travail qui jusqu’à présent était dévolu aux serviteurs de l’État. Si on plaide pour l’égalité, comme je le fais depuis des décennies, je n’ai jamais pu avaler pourquoi les uns avaient un statu préférentiel et les autres pas. L’important pour le citoyen, est que ses démarches administratives soient résolues plus efficacement que jusqu’à présent. Peu importe qui est habilité à prendre les mesures nécessaires. D’un autre point de vue, il veut que les services concernés soient efficaces. Je pense aux enseignants, à la police et j’en passe. Weiterlesen

En ce premier jour de printemps, je regarde par la fenêtre et vois de la neige, de la grisaille et sens un froid de canard, dont je suis épargné. Je suis bien au chaud pendant que j’écris ces lignes et ne peux pas m’imaginer devoir passer mes nuits dans la rue. La Fondation Abbé-Pierre et la Fédération européenne travaillant avec les sans-abris, ont publié le chiffre suivant : sur 220 millions de ménages sur notre continent, 11 millions n’ont pas de logement. Je me frotte les yeux, ne pouvant pas croire que c’est vraiment le cas. La préfecture de l’île-de-France a créé un observatoire francilien, qui déclare que chaque soir qu’il faut trouver un toit pour 100 000 personnes, une augmentation de 50 % en trois ans. Lorsqu’on se dit, que d’avoir de quoi se loger est un droit élémentaire, on doit constater que celui-ci est bafoué. Ces statistiques expliquent en grande partie pourquoi il y a un peu partout au sein de l’UE de la grogne et l’envolée de l’extrême-droite en signe de protestation. Aussi les réticences contre tous ceux qui cherchent un asile sur nos territoires. Comme un journaliste soutenant depuis le début de la migration une politique généreuse d’accueil pour tous ceux qui se sentent politiquement menacés, je dois reconnaître que nous nous trouvons devant un problème de taille. Pour les nôtres qui vivent dans le dénuement presque complet, il doit être difficile d’accepter la générosité que certains États montrent aussi pour ceux qui fuient la misère, sans pour autant être poursuivis politiquement. Que je le veuille ou non, il y a des priorités à respecter. Il faut avant tout essayer de régler le plus rapidement possible le cas de ces 11 millions de sans-abris. Une chose est certaine, le fossé entre les riches et les plus pauvres s’approfondit de plus en plus. Il ne s’agit pas de faire l’aumône, loin de là, mais de donner les mêmes chances aux uns et aux autres Weiterlesen

L’empire Facebook a les plus grands ennuis de son histoire. Son cours en bourse a chuté hier de 6,8 %, soit plus de 30 milliards de dollars. Le congrès exige que Mark Zuckerberg s’explique devant une commission du congrès, sur l’utilisation abusive des données de « ses amis », dont je fais partie. Cela s’est fait par le biais de la société britannique « Cambridge-Analytica en ce qui concerne en particulier les élections présidentielles américaines de 2016. Sans l’assentiment des personnes concernées, leurs noms ont été utilisés dans ce contexte politique. Ce qui est très rare aux USA, nombre de personnes influentes réclament que les grandes plate-formes sociales soient plus contrôlées à l’avenir. Pour ma part j’étais parfaitement au courant en m’engageant sur Facebook que mes données personnelles n’étaient pas à l’abri de la discrétion qu’on est en droit d’attendre d’une telle organisation. Je savais que toutes révélations sur ce qui concerne mon environnement familial, mes comptes en banque ou ma biographie privée et professionnelle, seraient employées à mes dépends, si cela pouvait apporter un avantage à la compagnie dont il est question. J’ai fait ce pas, car ce qui était positif dans ma démarche, dépassait de loin un dommage hypothétique concernant mes données. Mais n’allez pas croire que je ne condamne pas de tels faits. Je réclame plus de transparence de Facebook. Je ne veux pas que mon nom soit mêlé à des actions politiques, comme l’avènement au pouvoir des populistes par exemple, à mes dépends. Je sais, le business a dans ces cas-là la priorité absolue, mais il y a des limites à ne pas dépasser. Weiterlesen

Être réélu avec près de 77 % des voix au premier tour, il faut le faire ! Mais c’est relativement simple du fait que le principal opposant a été éliminé d’office, à cause d’un soi-disant vieux jugement d’une affaire qui aurait pu être truquée. Il s’agit d’Alexeï Navalny, qui malgré son appel au boycott n’a pas pu arrêter le raz-de-marée. Il y aurait même eu une augmentation de 4 % de la participation électorale. Dans de telles conditions, même si cela fait mal au ventre, il faut accepter le résultat. Il est le meilleur pour Vladimir Poutine depuis qu’il se présente à des élections. La question qui se pose maintenant pour les occidentaux que nous sommes, comment réagir face à un tel verdict des urnes ? Je pense, que même si cela ne nous plaît pas, nous serons forcés de changer de fusil d’épaule et de revoir toute la question des sanctions contre la Russie, appliquées à cause de la Crimée et de l’Est de l’Ukraine. Elles n’ont pas réussies à briser la popularité du Président, au contraire. Il faudrait revoir d’une manière pragmatique notre politique. Quel serait le meilleur moyen de changer les mentalités ? De donner au peuple russe la possibilité de mieux jouir de la démocratie ? Un peuple fier ne se laissera pas imposer sous contrainte quoi que ce soit. Nous pourrons atteindre quelque chose que si l’initiative vient de lui-même, en aucun cas de l’extérieur. Je pense que l’option que les puissances occidentales avaient prise après l’effondrement du communisme, celle d’atteindre plus de prospérité est la bonne. Je pense qu’il faut reprendre place dans « ce train qui risque de nous échapper ». Je sais, ce que je préconise ici n’a rien à voir avec un point-de-vue moral. Mais en politique, le pragmatisme apporte plus de résultats. Weiterlesen

Qu’est-ce qui peut amener Vladimir Poutine à manipuler les élections qui ont lieu aujourd’hui ? D’après les sondages il aurait pu gagner le scrutin de toute manière. Donc aucun besoin impératif d’évincer tous les candidats un temps soit-il crédibles. L’homme qu’on prend pour tout puissant, serait-il soumis à des angoisses ? À la peur qu’il puisse échouer ? Dans ce cas-là on se demande bien pourquoi le maître du Kremlin tient à ce point-là à être le pion principal de ce jeu qui ne devrait pas en être un ? Une procédure clownesque désavouant le principal acteur en un pantin désarticulé ? Ou trouve-t-il le système démocratique obsolète ? Il ne peut pas en être autrement, si on suit ce qui se passe actuellement en Russie. C’est dans ce modèle que se reflète le désarroi de tout un peuple, ayant le sentiment de devoir remettre son destin qu’en une seule main. Vraiment une attitude incompréhensible, même si l’état des lieux ne donne pas satisfaction. Poutine doit savoir exactement ce qu’il en est dans les campagnes et les villes. Il doit être aussi au courant de la volonté d’une majorité, d’avoir l’aspiration d’être bien dirigé. Il devrait mettre un terme à une infrastructure plus que vétuste, qui est aussi source de misère. Weiterlesen

Le premier voyage d’une chancelière ou d’un président de la République est respectivement Paris ou Berlin. Angela Merkel n’a pas failli à cette tradition et s’est rendue hier au Palais de l’Élysée, où elle a rencontré Emmanuel Macron. Parallèlement le vice-chancelier et ministre des finances, Olaf Scholz, a comme bon voisin dit bonjour à son homologue français, Bruno Le Maire. Au palais il en allait plutôt du symbole, à Bercy des gros sous. Deux langages différents qui devront se rapprocher un jour, si on veut vraiment refaire démarrer l’Europe. Et c’est là qu’il y a eu dans la passé souvent des ratés. La participation du SPD au gouvernement allemand facilitera sans aucun doute les pourparlers entre les deux pays. Ce parti a démontré qu’il était favorable a une ouverture allant dans le sens d’Emmanuel Macron, mais il fera tout pour ne pas perturber l’assise budgétaire de la République Fédérale. Il est possible qu’Olaf Scholz, le président intérimaire de son parti, suivra en partie les préceptes que lui a laissé Wolfgang Schäuble. Le SPD ne veut pas qu’on lui reproche de dilapider les fonds publiques, un reproche qu’on lui a fait assez souvent dans le passé. Il serait dommage de se réintégrer aujourd’hui dans un état d’esprit, qui ne fait que freiner les bonnes intentions. La chancelière veut donner un coup de fouet à l’amitié franco-allemande et préconise de mettre au point un papier qui pourrait plaire aux deux partenaires. Weiterlesen