L’empire Facebook a les plus grands ennuis de son histoire. Son cours en bourse a chuté hier de 6,8 %, soit plus de 30 milliards de dollars. Le congrès exige que Mark Zuckerberg s’explique devant une commission du congrès, sur l’utilisation abusive des données de « ses amis », dont je fais partie. Cela s’est fait par le biais de la société britannique « Cambridge-Analytica en ce qui concerne en particulier les élections présidentielles américaines de 2016. Sans l’assentiment des personnes concernées, leurs noms ont été utilisés dans ce contexte politique. Ce qui est très rare aux USA, nombre de personnes influentes réclament que les grandes plate-formes sociales soient plus contrôlées à l’avenir. Pour ma part j’étais parfaitement au courant en m’engageant sur Facebook que mes données personnelles n’étaient pas à l’abri de la discrétion qu’on est en droit d’attendre d’une telle organisation. Je savais que toutes révélations sur ce qui concerne mon environnement familial, mes comptes en banque ou ma biographie privée et professionnelle, seraient employées à mes dépends, si cela pouvait apporter un avantage à la compagnie dont il est question. J’ai fait ce pas, car ce qui était positif dans ma démarche, dépassait de loin un dommage hypothétique concernant mes données. Mais n’allez pas croire que je ne condamne pas de tels faits. Je réclame plus de transparence de Facebook. Je ne veux pas que mon nom soit mêlé à des actions politiques, comme l’avènement au pouvoir des populistes par exemple, à mes dépends. Je sais, le business a dans ces cas-là la priorité absolue, mais il y a des limites à ne pas dépasser.

Je ne comprends pas la direction générale de Facebook d’avoir agi ainsi d’autant plus qu’il fallait s’attendre à plus ou moins longue échéance à que tout cela soit révélé au grand public. Je suis d’autant plus étonné que ces révélations ne correspondent pas à ce que dit Mark Zuckerberg au sujet de ses vues sociétales. Il est de tendance libérale et dit ne pas vouloir soutenir les personnes au pouvoir aux États-Unis, Donald Trump en premier lieu. C’est là que la marche des affaires ne peut pas être conforme à des visées politiques. Il est étrange que les dirigeants de Facebook, dont son PDG et son bras-droit Sheryl Sandberg se taisent à ce sujet. Tout ce que nous apprenons au compte-goutte ne correspond absolument pas à la philosophie d’origine du mythe Facebook. Je ne suis pas naïf au point de ne pas savoir, que les médias sociaux sont avant tout des machines à sous. Le capital de Facebook, c’est nous ! Nous pouvons nous en apercevoir, lorsque nous recevons de la pub d’entreprises étant actives dans notre quartier. Je suis toujours étonné à quelle point elle se réfère à mes aspirations plus ou moins intimes. On sait parfaitement quelles sont mes préférences, où se situent mes intérêts. Je souhaiterais évidement qu’il soit mis un terme à de telles pratiques. Je pense que ni Facebook, ni d’autres organisations identiques pourront à l’avenir procéder de cette manière. Mais pour que cela se fasse, il faut que nous réagissions. Ce n’est pas en haussant les épaules, que nous arriverons à un résultat. Je trouverais intéressant que vous preniez position à ce sujet dans vos colonnes !

pm

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/03/20/l-affaire-cambridge-analytica-plonge-facebook-dans-une-crise-historique_5273376_4408996.html

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