Une nouvelle statistique démontre en France que l’Islam est dans le feu de la critique. À première vue il est facile de comprendre cette prise de position de bien des citoyens. Les attentats sont pour beaucoup étroitement liés à la religion musulmane, même si cela est un avis erroné, vu que beaucoup de ses adeptes en sont les victimes. Une grande partie des réfugiés de Syrie ont fui non seulement le dictateur de Damas, mais aussi les fondamentalistes qui ont exercé sur eux des méfaits, qui en fait sont avant tout une histoire de pouvoir politique et économique. Il est fatal qu’un grand mouvement de pensée comme l’islam se soit laissé manœuvrer dans un tel recoin. La première erreur consiste de croire que l’islam est un bloc monolithique. Nous avons affaire à un grands nombre de tendances, qui théologiquement se combattent entre elles et ceci souvent avec beaucoup de haine. J’ai souvent repris l’exemple de la guerre de trente ans, où le christianisme était en proie à des luttes intestines provoquées par la réforme. Il en a fallu du temps pour que les plaies guérissent. Je me souviens encore bien de l’atmosphère qui régnait dans mon village près de Genève. Il y avait encore deux clans bien distincts : celui des protestants et celui des catholiques. Les deux communautés avaient guère de rapports entre elles. Cela a depuis changé. Je cite cet exemple pour expliquer que lorsqu’il est question de religion, il faut des centaines d’années pour calmer les esprits. L’œcuménisme fait presque figure de miracle, lorsqu’on revient en arrière dans le temps. Comment exiger de l’islam que cela se fasse en un tour de main ? Pour tous ceux qui sont indirectement concernés, cet état de fait est difficile à comprendre. Mais aussi pour les croyants qui ne s’y retrouvent plus. À la base de ces tensions il y a le coran qui rassemble des versets de toutes les tendances. Cela explique qu’il contient des interprétations diamétralement opposées les unes par rapport aux autres. Weiterlesen

Il y a 500 ans que Martin Luther affichait ses 95 thèses à la porte de l’église de Wittenberg. Cela marqua le début de la réforme. Hier a eu lieu à Berlin l’ouverture des festivités qui marqueront la commémoration de cet événement de portée mondiale. Le Pape s’est rendu lundi à Lund, en Suède, pour marquer sa volonté de faire évoluer l‘œcuménisme. Dans une période secouée par les conflits interreligieux c’est une nécessité absolue de rassembler de plus en plus les chrétiens sous une bannière, celle de la paix et de la fraternité. Ce qui se passe actuellement est à l’image du chaos qui régnait au 16ème siècle. Lorsque Martin Luther a provoqué le schisme, il y avait déjà des foyers de crise. La question des indulgences, qui étaient monnayables, a déclenché la réforme. On pouvait s’acheter la remise des péchés, théologiquement une action impensable. Il est indéniable que l’initiative du réformateur marque le début de l’Europe moderne. Sa traduction de la Bible est une référence en ce qui concerne la langue allemande. Mais comme souvent chez des personnages qu’il serait possible de qualifier de lutteurs, il y a deux faces. Luther s’est enferré de plus en plus dans des diatribes contre les Juifs, contre l’Islam, contre les filles de joie et finalement aussi contre les paysans, qu’il avait soutenu au débit. Il réclamait dans un langage terrible leur extermination, ainsi que celle des catholiques. Un réflexe d’intolérance et de haine, qui assombrit l’image qu’on se fait de ce docteur en théologie. Ces écrits ont influencé l’Allemagne jusque dans les années épouvantables du nazisme. Hitler les a pris en référence pour justifier les camps d’extermination. Il est malheureusement impossible de dissocier Martin Luther de ce drame. Weiterlesen