En ce premier jour de printemps, je regarde par la fenêtre et vois de la neige, de la grisaille et sens un froid de canard, dont je suis épargné. Je suis bien au chaud pendant que j’écris ces lignes et ne peux pas m’imaginer devoir passer mes nuits dans la rue. La Fondation Abbé-Pierre et la Fédération européenne travaillant avec les sans-abris, ont publié le chiffre suivant : sur 220 millions de ménages sur notre continent, 11 millions n’ont pas de logement. Je me frotte les yeux, ne pouvant pas croire que c’est vraiment le cas. La préfecture de l’île-de-France a créé un observatoire francilien, qui déclare que chaque soir qu’il faut trouver un toit pour 100 000 personnes, une augmentation de 50 % en trois ans. Lorsqu’on se dit, que d’avoir de quoi se loger est un droit élémentaire, on doit constater que celui-ci est bafoué. Ces statistiques expliquent en grande partie pourquoi il y a un peu partout au sein de l’UE de la grogne et l’envolée de l’extrême-droite en signe de protestation. Aussi les réticences contre tous ceux qui cherchent un asile sur nos territoires. Comme un journaliste soutenant depuis le début de la migration une politique généreuse d’accueil pour tous ceux qui se sentent politiquement menacés, je dois reconnaître que nous nous trouvons devant un problème de taille. Pour les nôtres qui vivent dans le dénuement presque complet, il doit être difficile d’accepter la générosité que certains États montrent aussi pour ceux qui fuient la misère, sans pour autant être poursuivis politiquement. Que je le veuille ou non, il y a des priorités à respecter. Il faut avant tout essayer de régler le plus rapidement possible le cas de ces 11 millions de sans-abris. Une chose est certaine, le fossé entre les riches et les plus pauvres s’approfondit de plus en plus. Il ne s’agit pas de faire l’aumône, loin de là, mais de donner les mêmes chances aux uns et aux autres Weiterlesen