Que ce soit à droite ou à gauche, on se presse au portillon des présidentielles. Maintenant c’est Michèle Alliot-Marie qui se présente au nom du Gaullisme. Pauvre général ! S’il voyait le nombre de candidats qui se réclament de son nom, il en attraperait l’urticaire. Que ce soit le néolibéral Fillon ou d’autres, il est facile d’usurper l’héritage d’un mort. Même à gauche on serait parfois enclin de le prendre en exemple. Mais ce qui se passe aujourd’hui ne correspond en aucune manière avec les valeurs de celui qui a sauvé l’honneur de la France lors de la dernière guerre mondiale. Au lieu de diviser, il a su rassembler, même si ses opinions ne correspondaient pas à tout le monde. C’est en particulier son honnêteté et sa droiture qui ont impressionné. Personne n’aurait pu le corrompre. Il était droit. Lorsqu’il était président, il payait souvent de sa poche toutes les dépenses qui n’étaient pas liées au pouvoir. Ses frais personnels étaient strictement séparés de ceux de l’appareil politique. À certains points de vue il était un ascète et n’a jamais amassé une fortune. Ses visées politiques étaient claires. Il était certes un conservateur, mais savait aussi s’entourer de personnes capables de mener le pays dans la voie du progrès. André Malraux, un homme qu’on ne pouvait sûrement pas qualifier de droite, a marqué de son intellect l’action du général. Aussi son esprit d’indépendance était remarquable. Il avait de la grandeur, peu importe qu’on le suive ou pas, tout le monde le respectait. Aujourd’hui on se retrouve dans un grand chaos. Les recettes proposées afin de sortir de l’ornière ne correspondent pas à l’esprit de la France. Le néolibéralisme affiché par François Fillon ne pourra pas s’imposer. Mais non plus le nationalisme étroit du FN. L’esprit petit-bourgeois est bon pour des nains de jardin, pas pour la grande nation. Weiterlesen

La cour suprême du Royaume Uni rendra son jugement au début de l’année 2017. Il n’est pas dit que le recours en cassation du gouvernement soit accepté. Il s’agit de la marche-à-suivre en ce qui concerne les négociations des conditions de départ en ce qui concerne le Brexit. Theresa May aimerait qu’à partir du 31 mars les pourparlers au sujet de l’article 50 du traité de Lisbonne puisse commencer à partir de cette date. Mais si le tribunal juge que les parlementaires aient le dernier mot quant à cette procédure, cela pourrait mettre la locataire de la Downing Street 10 en difficulté. Elle devrait exposer ses intentions exactes, ce qu’elle veut éviter, sachant qu’une majorité de la chambre est pro UE. À mon avis il ne peut s’agir que des modalités de divorce, remettre en question le référendum serait une autre paire de manche. Quel député oserait braver une volonté populaire, aussi néfaste soit-elle ? Ne serait-ce pas bafouer le principe même de la démocratie ? Il faut malheureusement partir du principe que les tripes des électeurs passent souvent avant la matière grise. Souvent le bas-peuple scie la branche sur laquelle il est assis. Le Brexit est un exemple catastrophique d’un tel comportement. Il ne fait aucun doute que la Grande Bretagne cherchera à avoir le beurre et l’argent du beurre au cours des négociations de Bruxelles. Il est indispensable que l’UE lui adresse une fin de non recevoir. Sans une libre circulation des personnes, il ne pourra pas avoir des conditions spéciales pour les marchandises. Weiterlesen

Ce ne sera pas une partie de plaisir pour Manuel Valls de convaincre une majorité de militants de gauche de le soutenir pour la primaire. Une des composantes des socialistes est de rejeter toutes figures de poupe, de remettre en question tout et rien. Cela fait partie de leur identité. La lutte fratricide peut paraître un peu comme l’expression d’un certain désordre, mais elle permet aussi de se forger de nouvelles options en ce qui concerne la société. De tels débats ont jalonné l’histoire des mouvements de gauche et leur ont donné une certaine vitalité. Mais que se passe-t-il lorsqu’il y a une situation d’urgence telle que nous la connaissons ? Toutes personnes sensées se poseraient la question de savoir si un tel réflexe n’est pas destructeur ? Il s’agit maintenant de la survie d’un parti qui a marqué l’histoire de la France et qui a contribué à son avancement. Psychologiquement il est évident que la peur règne. Beaucoup d’élus doivent craindre se retrouver ce printemps sans mandat, de voir leur situation personnelle se détériorer considérablement. Cela provoque de la nervosité et c’est la dernière des choses qui pourrait être bénéfique pour renverser un peu la vapeur. Il serait bon de montrer un peu de quiétude, mais allez demander cela à une femme ou un homme qui se noie. Le rôle de Manuel Valls sera de calmer les esprits, de rassembler tous ceux qui courent sans but précis dans le poulailler parce que le renard attend la meilleure opportunité de les dévorer. Il devra démontrer au plus vite qu’il a les qualités d’un capitaine, que son mouvement ne sombrera pas comme le Titanic. Mais cela sera très ardu pour lui, car la plupart des socialistes sont allergiques à tout ce qui peut être pris pour de l’autorité. Weiterlesen

Évry hier soir 18h30. Manuel Valls déclare, comme il était à prévoir, sa candidature à la primaire de la gauche. Il démissionnera demain. Il sera en proie aux attaques de l’aile gauche du PS. Il fait partie de la droite du parti et cherchera à trouver des compromis avec le patronat. Dans l’état actuel des choses, il devra compter sur Emmanuel Macron, qui n’est pas si éloigné de ses idées, mais qui ne sera pas dépendant des socialistes voulant rester libre de ses décisions. Indépendamment des joutes au sein de sa formation, Manuel Valls aura la tâche difficile, car il est étroitement lié aux affres du quinquennat. Il sera dans l’impossibilité de se départir de François Hollande, ce qu’il ne fera pas comme il l’a déclaré. L’ancien conseiller de l’Élysée et ministre de l’économie aura moins de mal à se départir de ses responsabilités antérieures. En plus il est pour bien des Français moins usé que l’actuel premier ministre, qui n’incarne pas pour beaucoup les valeurs traditionnelles de la gauche. Macron s’en est départi comme on le fait avec un manteau qu’on laisse au vestiaire. Comme il n’a jamais eu de carte au PS, l’ancien banquier ne pourra pas passer pour celui qui a trahi certains idéaux. On a parlé dans la presse de l’expérience que le Palais Matignon confère à ses locataires. C’est à première vue exacte, mais est-ce vraiment ce que recherchent les citoyens ? J’en doute. À l’instar de François Fillon les gens se demanderont pourquoi ils n’ont pas agi autrement lorsqu’ils étaient en fonction. Tout repousser sur le président ne me paraît pas possible dans les deux cas. C’est la raison pour laquelle je crois qu’un candidat moins compromis aura plus de considération auprès des citoyens. Weiterlesen

Le peuple en Italie a rejeté les vœux de changement constitutionnel émis par Matteo Renzi. Le premier ministre a vu trop gros. Il voulait avoir plus de pouvoir en allégeant les procédures démocratiques en Italie. Le mouvement populiste « Cinq étoiles » a été un des moteurs de la victoire du non, qui a réuni près de 60% de l’électorat. La réaction à ce désastre pour le gouvernement est la démission du jeune leader de la gauche démocratique. En début d’après-midi elle sera présentée au président de la république italienne, plongeant à nouveau le pays dans une période d’incertitude. Je ne sais pas ce qui a pu amener Matteo Renzi à jouer le tout ou rien ? Y-a-il eu un peu de mégalomanie dans cette démarche? Il aurait dû avoir plus de doigté et analyser ce qui est possible ou non. Le peuple à d’autres chats à fouetter que de se casser la tête avec des problèmes institutionnels. Il lui en va tout d’abord des graves problèmes économiques et de trésorerie. L’impression pour bon nombre de citoyens de se trouver à deux pas du gouffre, les paralyse. Mais sont-ils prêts à vouloir soutenir des mesures d’austérités ? C’est-là que le bât blesse. Ce sont toujours aux autres à se serrer la ceinture. Il est effectivement impossible de maintenir d’une part un haut niveau de la couverture sociale et de donner de l’autre à l’industrie les moyens de générer de nouveaux profits. C’est dans cette disparité que réside l’arme la plus menaçante du populisme qui promet monts et merveilles. À l’entendre il aurait la recette de réaliser la quadrature du cercle. Ce phénomène incohérent s’est étendu comme une traînée de poudre partout dans le monde. Le tout repose sur un tel mensonge. La preuve que le peuple n’est pas capable de réfléchir au-delà du bout de son nez. Weiterlesen

Si les pronostiques sont bons, Manuel Valls sera candidat à la primaire du parti socialiste. Il n’est pas dit qu’il sorte vainqueur de ces joutes, car certaines de ses options n’ont pas été du goût de la gauche, comme la loi du travail par exemple. Aussi son libéralisme économique modéré ne plaît pas à tout le monde. Si comme il le dit, il défend l’action du président de la république, il ne pourra pas se démarquer des options qui ont été prises et dont le succès est plus que limité. Probablement pas la bonne recette pour gagner des voix auprès des militants. L’orgueil est une chose, le pragmatisme une autre. C’est ce que je vais m’efforcer d’analyser. Une chose est évidente, Manuel Valls n’a pas pu faire une réforme de fond, comme cela aurait été souhaitable. On ne change pas les mentalités avec un coup de manivelle. Je pense en particulier à une réforme complète des rapports entre les patrons et leurs employés. Le principe de la participation à l’entreprise, comme elle se déroule en Allemagne, aurait pu être un coup de fouet efficace pour forger un nouvel avenir. Imposer aux salariés des règles restrictives sans contrepartie a été une erreur fatale. Le principe des petites doses de réformes ne pouvait pas réussir. Dès le début du quinquennat il aurait fallu aller de l’avant. On ne peut pas imputer à Manuel Valls ce fait objectif, mais force est de reconnaître que par la suite il a été assez frileux en ce qui concerne une telle stratégie. Même s’il a assez de poigne à première vue, il sera difficile pour lui de revitaliser un parti en pleine déconfiture. Pour y arriver il faudrait remettre en cause tout et se demander, quelle forme de socialisme pourrait avoir une chance au 21ème siècle. Il ne peut pas ignorer que bien des électeurs qui votent Marine Le Pen viennent des rangs de la gauche. En faisant du clientélisme il obtiendra à mes yeux pas grand chose. Weiterlesen

Voir le diable partout en Allemagne n’est pas non plus une solution. Il y a certes un problème du néonazisme, mais il est plutôt dû par une certaine passivité de nombre de citoyens. Ce n’est évidemment pas toujours le cas. Lorsque des militants du Pegida, parmi lesquels des extrémistes de droite se faufilent, ils sont fraîchement reçus par des adeptes du camp démocratique. La police est alors obligée de séparer les deux camps pour qu’il n’y ait pas de confrontations violentes. La télévision diffuse ces échauffourées, mais elles ne reproduisent pas une ambiance générale qui est souvent frileuse. Qu’il soit dit, une grande majorité de la population allemande condamne la montée des violences de l’extrême-droite, mais ne sait pas trop comment les affronter. La peur prend dans bien des villages ou des quartiers le dessus, ce qui amène les gens à regarder ailleurs lorsqu’il y a des actes répréhensibles. Ils ne sont probablement pas encore conscients du danger que cela représente pour les libertés démocratiques. Ils oublient souvent quels avantages la loi fondamentale leur apporte dans le quotidien. C’est ce replis qui m’inquiète le plus. Les statistiques un peu partout dans le monde chiffrent à peu près à un quart les gens ouverts à de telles idéologies. Il est plus que difficile de les convaincre qu’ils font fausse route. Le fanatisme les rend aveugle. Le vrai problème se situe ailleurs. Je pense que beaucoup de citoyens ne se rendent pas compte qu’ils ont un trésor à sauvegarder et qu’il faut se battre pour y arriver. Parfois j’émets des doutes quant à la probité de la police et de la justice. Weiterlesen

Le président a jeté l’éponge. Il ne pouvait pas faire autrement vu les sondages négatifs et le refus affiché au sein de son propre parti. Je ne sais pas quelle mouche l’a piqué lorsque dans le livre écrit pas deux journalistes du Monde, il a bafoué ses plus fidèles collaborateurs comme Jean-Marc Ayrault par exemple. C’était infâme et ressemblait à un règlement de comptes d’un homme en train de sombrer. Pourquoi un tel manque de dignité ? Était-ce une forme de suicide de sa part ? De la grogne de ne pas trouver l’adhésion nécessaire auprès de ses proches ? Ces interviews ont causé au PS un tort considérable. Maintenant il ne reste plus rien d’autre à faire que de réduire la casse. Il est illusoire de croire qu’une femme ou un homme providence puisse inverser la vapeur. La seule chose du domaine du possible est de se rassembler afin d’éviter une débâcle sanglante. Manuel Valls se croit préposé à jouer le rôle d’un timonier dans la tempête. Pour l’instant je ne sais pas comment il se conduira en tant que leader. Comme premier-ministre, qu’on le veuille ou non, il était à la traîne du Château. Toutes décisions étaient prises avant tout par son locataire, comme la constitution le veut. Pour se rendre compte de l’autonomie d’un chef de gouvernement, il serait bon de jeter un regard en arrière, lorsque François Fillon occupait ce poste. Il devait à ses dépends jouer le rôle d’un chien couché. Nicolas Sarkozy le considérait comme un larbin qui avait à se plier à ses ordres. Vu sous cet angle ce job est redoutable car il confère à son détenteur pour ainsi dire aucune marge de manœuvre. C’est maintenant que les candidats de la primaire à gauche pourront se profiler, montrer leurs compétences de chef d’État. Et la gauche dans tout cela ? Il serait grand temps qu’elle se redéfinisse et fasse tout d’abord un bilan avant d’esquisser une stratégie. Weiterlesen