Évry hier soir 18h30. Manuel Valls déclare, comme il était à prévoir, sa candidature à la primaire de la gauche. Il démissionnera demain. Il sera en proie aux attaques de l’aile gauche du PS. Il fait partie de la droite du parti et cherchera à trouver des compromis avec le patronat. Dans l’état actuel des choses, il devra compter sur Emmanuel Macron, qui n’est pas si éloigné de ses idées, mais qui ne sera pas dépendant des socialistes voulant rester libre de ses décisions. Indépendamment des joutes au sein de sa formation, Manuel Valls aura la tâche difficile, car il est étroitement lié aux affres du quinquennat. Il sera dans l’impossibilité de se départir de François Hollande, ce qu’il ne fera pas comme il l’a déclaré. L’ancien conseiller de l’Élysée et ministre de l’économie aura moins de mal à se départir de ses responsabilités antérieures. En plus il est pour bien des Français moins usé que l’actuel premier ministre, qui n’incarne pas pour beaucoup les valeurs traditionnelles de la gauche. Macron s’en est départi comme on le fait avec un manteau qu’on laisse au vestiaire. Comme il n’a jamais eu de carte au PS, l’ancien banquier ne pourra pas passer pour celui qui a trahi certains idéaux. On a parlé dans la presse de l’expérience que le Palais Matignon confère à ses locataires. C’est à première vue exacte, mais est-ce vraiment ce que recherchent les citoyens ? J’en doute. À l’instar de François Fillon les gens se demanderont pourquoi ils n’ont pas agi autrement lorsqu’ils étaient en fonction. Tout repousser sur le président ne me paraît pas possible dans les deux cas. C’est la raison pour laquelle je crois qu’un candidat moins compromis aura plus de considération auprès des citoyens.

Dans le cas qui nous préoccupe tous, il s’agirait de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron. Puis il y a aussi les chantres du socialisme à l’ancienne qui ne lâcheront sûrement pas prise. Il ne serait pas impossible dans un contexte de droite au sein de tout l’horizon politique, que par dépit les militants votent, comme c’était le cas en Grande Bretagne, un leader ayant pour mérite pour beaucoup de ne pas se compromettre avec le capital. Peut-être un rebond salutaire au sein de l’appareil mais qui serait voué à un échec cinglant lors des prochaines élections. En ce qui concerne la vie même du PS, ce serait peut-être salutaire que le parti retrouve un langage clair pour se remettre sur pieds. Au niveau national ce serait une catastrophe car la gauche risquerait d’être complètement laminée. Que l’on veuille ou pas, il sera nécessaire d’être le plus pragmatique possible, ce qui me plaît pas particulièrement, mais existe-t-il un autre moyen de barrer la route au FN ? Tout cela me fait mal au ventre mais je ne vois pas d’autre solution que de serrer son poing dans sa poche. Ce qui serait le plus efficace, c’est que Manuel Valls et Emmanuel Macron s’entendent et ne se mettent pas les bâtons dans les roues. Même si un des deux se retrouvait en troisième position avec un score pas si catastrophique, il y aurait un faible espoir que la gauche ne disparaisse pas complètement de l’échiquier parlementaire. Pondre un tel article fait mal, mais y a t-il une autre alternative ? Je ne le pense pas !

pm

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Pierre Mathias

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